De nombreux pays du continent africain, surtout dans sa partie subsaharienne, célèbrent le cinquantième anniversaire de leur indépendance en 2010. Il s'agit d'un événement dans la mesure où l'Afrique, qui a tragiquement traversé des siècles de souffrances physiques et morales, individuelles et collectives, durant deux " Grands Dérangements " - la traite négrière (le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité) puis la colonisation - est enfin, semble-t-il, dirigée par ses propres enfants. Les auteurs de cet ouvrage souhaitent procéder, un demi-siècle plus tard, à l'analyse du sens de cette indépendance et à une méditation sérieuse sur le bilan de l'exercice du pouvoir par les Africains eux-mêmes. C'est aussi une occasion de s'interroger sur l'intolérable paradoxe de l'Afrique : continent gorgé de richesses humaines et naturelles, mais continent paupérisé, assisté et fragilisé...Une trentaine d'intellectuels d'Afrique et de la diaspora (parmi lesquels Patrick Chamoiseau, Alain Mabanckou, Odile Tobner, Irele Abiola, Carlos Vamain...) se prononcent librement, chacun à sa manière, sous l'angle de son choix, sur le bilan de ces cinquante années de liberté réelle ou illusoire, de construction ou de déconstruction, voire de destruction, du continent... Il est en effet enfin temps que les intellectuels - dont la classe politique a souvent minimisé le rôle dans la construction de leur propre pays et qu'elle a souvent tenus dédaigneusement à l'écart - s'engagent courageusement et lucidement dans le débat politique et s'activent à contribuer à la création d'une opinion publique africaine participative, sans laquelle le vrai développement du continent demeurera hypothéqué. C'est bien ce que tentent les auteurs de cet ouvrage - à la fois francophones, anglophones, lusophones ou hispanophones -, profondément attachés à l'Afrique et à sa liberté. L'intégralité des droits d'auteur est attribuée à la Fondation Amilcar Cabral de Praia (Cap-Vert).