À l'exception de Tagore et d'une poignée d'autres, I'Inde poétique reste pour nous une immense terra incognita. C'est donc à un voyage fascinant que nous conduit cette anthologie, la première à présenter la poésie indienne depuis ses origines védiques (il y a plus de trois mille ans) jusqu'à aujourd'hui.
Plus de deux cents poèmes, une cinquantaine de poètes dont une vingtaine de contemporains traduits depuis leurs langues d'origine (sanscrit, anglais, ourdou, hindi, bengali, marathi, tamoul, malayalam, télougou, cachemiri, etc.) témoignent ici de la richesse, de la diversité et de la créativité continue de la poésie indienne.
Nous sommes, ne l'oublions pas, au pays où la poésie, selon les textes les plus anciens, est conçue comme une voie de délivrance, un yoga à part entière.
Chez les poètes indiens contemporains que cette anthologie s'attache à faire découvrir (Arun Kolatkar, Lokenath Bhattacharya, Jayanta Mahapatra, Nissim Ezéchiel, Kamala Das, Sunil Gangopadhyay, etc.), le lecteur aimera s'immerger dans une poésie vivante, plus sensible qu'intellectuelle, exigeante mais accessible, aussi vigoureuse que mystérieuse. On reconnaîtra ici la persistance d'un chant à travers les époques, un chant fait de souffle et de lumière, profondément indien, à la jonction de l'absolu et du quotidien.
La lecture n'a pas toujours été une activité solitaire : elle s'est longtemps pratiquée à voix haute, de manière collective, et, partagée dans les salons ou les jardins, fut un élément majeur de la sociabilité. La lecture est une rencontre : entre un lecteur, un texte et un auteur ; mais aussi entre plusieurs lecteurs qui confrontent leurs interprétations. La frontière entre l'écrit et l'oral s'estompe : la lecture vocalise le texte écrit et le prolonge par la conversation, voire la relation amoureuse.
Cette anthologie regroupe une soixantaine de textes (très connus comme rares, français et étrangers) illustrant les différentes manières de lire : les rapports à l'objet-livre, à l'activité de lecture (rêverie, réflexion, méditation...) et au corps du lecteur. Car le plaisir de lire n'est pas seulement intellectuel mais aussi sensuel. On passe progressivement d'une lecture sacrée à une lecture profane, et d'une lecture édifiante à une lecture dangereuse - celle des romans, longtemps accusés de favoriser le vice de la curiosité.
À l'heure où la lecture subit de profondes mutations, ces textes sont autant de témoignages d'une activité qui traverse les siècles et questionne notre rapport à la tradition et à l'altérité.
Philippe Sollers, Le Sacré et l'histoire - L'événement différentiel
Philippe Sollers - Sandrine Gaillard, La société est mensonge (entretien)
Philippe Sollers - Mehdi Belhaj Kacem, La mort des avant-gardes (entretien)
Frans De Haes, Philippe Sollers, Lettres à Dominique Rolin, 1981-2008
Patrick Besson, Silhouettes du scandale
François Meyronnis, La mort de Staline
Emmanuel Loi, Artaud
Philippe Limon, Phallus
Philippe Sollers, Légende ;
Philippe Sollers, Entretien avec Luigi Ballerini pour La Repubblica ;
Philippe Sollers, Réponses à La Règle du jeu sur le complot ;
Philippe Sollers, Bataille, seul ;
Michaël Ferrier, Kenichi Watanabe, Notre ami l'atome ;
Yannick Haenel, Le Trésorier-payeur ;
Marc Pautrel, Le peuple de Manet ;
Georges Bataille, Trois lettres à Isabelle Waldberg ;
Jean Narboni, La grande illusion de Céline ;
Valentin Retz, Une sorcellerie ;
Marcelin Pleynet, Le Déplacement. Journal des années 1982-1983