En parcourant le monde, parfois à pied, souvent à cheval, Jean-Louis Gouraud voulait découvrir quelles fonctions occupe auprès des différents peuples cet animal pas comme les autres qu'est l'equus caballus, avec l'intime conviction qu'il n'y pas de chevaux sans hommes. Aller les observer partout dans le monde, de l'Orient à l'Occident, c'était avant tout pour lui une façon de partir à la rencontre des populations qui les élèvent, les exploitent, les entourent, les chérissent. Ces chroniques en sont le témoignage vivant.
Le cri d'alarme que lance ici Jean-Louis Gouraud n'est pas une simple récrimination contre l'idéologie qui sous-tend l'action, parfois violente, de ceux qui recommandent le non-emploi du cheval. C'est aussi, et surtout, un rappel de quelques vérités fondamentales qui construisent depuis des temps immémoriaux la relation de l'homme à l'animal.
Partant du principe qu'il suffit de connaître les chevaux pour les aimer, cet ouvrage s'adresse à tous, piéton indécrottable ou hippologue distingué, afin de nous proposer une promenade dans l'univers du cheval. Un tour du monde en 80 petits textes réunis en abécédaire : accumulation d'anecdotes, de faits minuscules, contribuant à montrer, à travers le temps et l'espace, l'incroyable proximité du cheval et de l'homme.
Le 1er mai 1990, Jean-Louis Gouraud quitte la région parisienne avec deux chevaux, deux trotteurs français. Il emporte avec lui très peu de bagages, mais quantité de papiers : permis, visas, certificats vétérinaires, sanitaires, douaniers. Il doit franchir, en effet, de nombreuses frontières : traverser les deux Allemagne, la Pologne et pénétrer, enfin, en URSS. Il est le premier Occidental autorisé à entrer à cheval en Union Soviétique, grâce à l'accord de Mikhaïl Gorbatchev. Jean-Louis Gouraud arrive à Moscou le 14 juillet après avoir parcouru 3333 kilomètres en 75 jours. Les nombreuses notes prises par Jean-Louis Gouraud au cours de ses allers et retours vont bien au-delà de l'anecdote. Il ne s'agit pas ici du simple récit d'un exploit équestre, mais du portrait équestre d'un empire où, comme chacun sait, en tout homme sommeille un cosaque. Histoire, littérature, élevage, religion : rien n'échappe à la curiosité du globe-trotteur, qui alimente ainsi sa réflexion sur un voyage dans le temps et l'espace.
L'histoire et la politique, les arts et la littérature, le sexe et la religion : ce n'est sans doute pas pour rien que les hommes ont mêlé les chevaux à toutes leurs activités, leurs croisades, leurs folies. Dans les savoureuses chroniques qu'il a rassemblées ici, Jean-Louis Gouraud part du cheval pour arriver à l'homme.Â