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Victor Hugo
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Edition enrichie de Roger Borderie comportant une préface et un dossier sur le roman.
Victor Hugo a vingt-six ans quand il écrit, en deux mois et demi, Le Dernier Jour d'un Condamné, roman qui constitue sans doute le réquisitoire le plus véhément jamais prononcé contre la peine de mort.
Nous ne saurons pas qui est le Condamné, nous ne saurons rien du crime qu'il a commis. Car le propos de l'auteur n'est pas d'entrer dans un débat mais d'exhiber l'horreur et l'absurdité de la situation dans laquelle se trouve n'importe quel homme à qui l'on va trancher le cou dans quelques heures.
Ce roman - aux accents souvent étrangement modernes - a une telle puissance de suggestion que le lecteur finit par s'identifier au narrateur dont il partage tour à tour l'angoisse et les vaines espérances. Jusqu'aux dernières lignes du livre, le génie de Victor Hugo nous fait participer à une attente effarée : celle du bruit grinçant que fera le couperet se précipitant dans les rails de la guillotine.
Quiconque aura lu ce livre n'oubliera plus jamais cette saisissante leçon d'écriture et d'humanité. -
« Je m'appelle Jean Valjean. Je suis un galérien. J'ai passé dix-neuf ans au bagne. Je suis libéré depuis quatre jours et en route pour Pontarlier qui est ma destination. Quatre jours que je marche depuis Toulon. Aujourd'hui j'ai fait douze lieues à pied. Ce soir en arrivant dans ce pays, j'ai été dans une auberge, on m'a renvoyé à cause de mon passeport jaune que j'avais montré à la mairie. J'ai été à une autre auberge. On m'a dit : - Va-t'en! Chez l'un, chez l'autre. Personne n'a voulu de moi. J'ai été à la prison, le guichetier ne m'a pas ouvert. J'ai été dans la niche d'un chien. Ce chien m'a mordu et m'a chassé, comme s'il avait été un homme. On aurait dit qu'il savait qui j'étais. je m'en suis allé dans les champs pour coucher à la belle étoile. Il n'y avait pas d'étoiles.
J'ai pensé qu'il pleuvrait, et qu'il n'y avait pas de bon Dieu pour empêcher de pleuvoir, et je suis rentré dans la ville pour y trouver le renfoncement d'une porte. Là, dans la place, j'allais me coucher sur une pierre, une bonne femme m'a montré votre maison et m'a dit :
- Frappe là. J'ai frappé.
Qu'est-ce que c'est ici ? Êtes-vous une auberge? J'ai de l'argent, ma masse. Cent neuf francs quinze sous que j'ai gagnés au bagne par mon travail en dix-neuf ans. Je paierai. Je suis très fatigué, j'ai bien faim. Voulez-vous que je reste ?
- Madame Magloire, dit l'évêque, vous mettrez un couvert de plus. » -
"Qu'est-ce que Les Contemplations ? C'est ce qu'on pourrait appeler, si le mot n'avait quelque prétention, Les Mémoires d'une âme.
Ce sont, en effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous les fantômes vagues, riants ou funèbres, que peut contenir une conscience, revenus et rappelés, rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dans la même nuée sombre. C'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil ; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le désespoir, et qui s'arrête éperdu "au bord de l'infini". Cela commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l'abîme.
Une destinée est écrite là jour à jour."
Victor Hugo. -
Édition enrichie de Benedikte Andersson comportant une préface d'Adrien Goetz et un dossier sur l'oeuvre.
"Il était là, grave, immobile, absorbé dans un regard et dans une pensée. Tout Paris était sous ses pieds, avec les mille flèches de ses édifices et son circulaire horizon de molles collines, avec son fleuve qui serpente sous ses ponts et son peuple qui ondule dans ses rues, avec le nuage de ses fumées, avec la chaîne montueuse de ses toits qui presse Notre-Dame de ses mailles redoublées. Mais dans toute cette ville, l'archidiacre ne regardait qu'un point du pavé : la place du Parvis ; dans toute cette foule, qu'une figure : la bohémienne.
Il eût été difficile de dire de quelle nature était ce regard, et d'où venait la flamme qui en jaillissait. C'était un regard fixe, et pourtant plein de trouble et de tumulte. Et à l'immobilité profonde de tout son corps, à peine agité par intervalles d'un frisson machinal, comme un arbre au vent, à la roideur de ses coudes plus marbre que la rampe où ils s'appuyaient, à voir le sourire pétrifié qui contractait son visage, on eût dit qu'il n'y avait plus dans Claude Frollo que les yeux du vivant." -
Edition enrichie de Roger Borderie comportant une préface, des notes préparatoires et un dossier sur le roman.
L'Angleterre a connu, cent quarante ans avant la France, une révolution, un parlement régicide, une république et une restauration fertile en règlements de comptes. Victor Hugo a choisi ce dernier épisode pour brosser un tableau épique de l'aristocratie anglaise à travers la destinée extraordinaire de Gwynplaine, l'Homme qui Rit.
À la fois roman d'aventures, exposé historique et social, drame injouable et poème visionnaire, ce roman est le plus fou de tous les romans de Hugo. C'est aussi le plus riche de toutes les obsessions de son auteur. On a cru pouvoir, à son propos, citer Freud et le surréalisme.
Le bateau pris dans la tempête, la vision du pendu servant de vigie, la cabane-théâtre des saltimbanques, les tirades philosophiques d'Ursus, les machinations du traître Barkilphedro, la chirurgie monstrueuse d'Hardquanonne, le portrait de la princesse perverse, l'or des palais et le scandale à la Chambre des lords sont, plus que des morceaux de bravoure, des morceaux d'anthologie. -
Édition enrichie d'Arnaud Laster comportant une préface et un dossier sur l'oeuvre.
S'inspirant du cas d'un homme exécuté à Paris en 1832, et quelques années après Le Dernier Jour d'un Condamné, Victor Hugo écrit un nouveau plaidoyer contre la peine de mort. Il dénonce la misère qui frappe les classes laborieuses et l'enchaînement fatal qui les conduit au crime. Pour lui, ce n'est pas l'individu qu'il faut condamner, c'est la société qu'il faut réformer. Dans un débat toujours actuel, Hugo prône l'éducation contre la prison. -
Été 1793, la Révolution française s'enfonce dans la Terreur et la Vendée se soulève. Ils sont trois : le marquis de Lantenac, vieil aristocrate chevillé à l'ordre ancien ; l'implacable Cimourdain, homme du peuple et de la justice révolutionnaire ; et le clément Gauvain, noble passé à la République, neveu du premier et fils spirituel du second... Dans le noeud sanglant des événements, leur lien, fatalement, va se défaire, leurs destins s'affronter violemment. Par conviction de rang, par raison, ou par idéal - une certaine idée de la loyauté qui conduira chacun à l'héroïsme, ou à la mort.
Écrite dans l'écho de la Commune de 1871, cette fresque épique et tourmentée est le dernier roman de Victor Hugo. C'est une vision de l'Histoire, sans partisannerie, où le retour de la violence n'interdit pas l'espérance. Une ultime tribune, empreinte des préoccupations sociales et humanistes du poète légendaire, et une formidable invitation à relire son oeuvre puissante. -
Les Travailleurs de la mer est un roman de Victor Hugo écrit à Hauteville House durant l'exil du poète dans l'île anglo-normande de Guernesey et publié en 1866.
L'élément:
Victor Hugo, dès son introduction, indique un troisième obstacle auquel l'homme est confronté :
« La religion, la société, la nature , telles sont les trois luttes de l'homme. Ces trois luttes sont en même temps ses trois besoins , il faut qu'il croie, de là le temple , il faut qu'il crée, de là la cité , il faut qu'il vive, de là la charrue et le navire. Mais ces trois solutions contiennent trois guerres. La mystérieuse difficulté de la vie sort de toutes les trois. L'homme a affaire à l'obstacle sous la forme superstition, sous la forme préjugé, et sous la forme élément. Un triple anankèNote 1 règne sur nous, l'anankè des dogmes, l'anankè des lois, l'anankè des choses. Dans Notre-Dame de Paris, l'auteur a dénoncé le premier , dans Les Misérables, il a signalé le second , dans ce livre, il indique le troisième.
À ces trois fatalités qui enveloppent l'homme, se mêle la fatalité intérieure, l'anankè suprême, le coeur humain »
-- Victor Hugo. Hauteville-House, mars 1866
| Mess Lethierry est propriétaire de La Durande, un steamer échoué sur un écueil par la machination criminelle de son capitaine, le sieur Clubin. Fou de rage à l'idée que le moteur révolutionnaire de son steamer soit définitivement perdu, Lethierry promet de donner la main de sa nièce Déruchette à celui qui récupèrera la machine de l'épave coincée entre les deux rochers de l'écueil Douvres au large de Guernesey. Gilliatt, pêcheur aussi robuste que rêveur, mais surtout épris de Déruchette, accepte le défi...|
|Wikipedia| -
"Il faut puiser aux sources primitives. C'est la même sève, répandue dans le sol, qui produit tous les arbres de la forêt, si divers de port, de fruits, de feuillage. C'est la même nature qui féconde et nourrit les génies les plus différents. Le vrai poëte est un arbre qui peut être battu de tous les vents et abreuvé de toutes les rosées, qui porte ses ouvrages comme ses fruits... À quoi bon s'attacher à un maître ? se greffer sur un modèle ? Il vaut mieux encore être ronce ou chardon, nourri de la même terre que le cèdre et le palmier, que d'être le fungus ou le lichen de ces grands arbres. La ronce vit, le fungus végète."
Dans cette préface-manifeste, composition de jeunesse (1827), Victor Hugo délimite les formes du drame romantique. -
D'abord destiné à la troisième partie des Misérables, et originellement intitulé Les Fleurs, ce texte a été retiré du manuscrit, écarté mais non oublié, l'auteur souhaitant le réserver pour un autre projet, 'mon travail sur L'Âme', note-t-il. Preuve que ces pages, venues du roman de 1862, portées par les silhouettes difformes des voleurs et des escarpes, se détachent et regardent vers un autre horizon ; elles désignent un plan supérieur, idéal, spirituel et métaphysique, auquel Hugo entendait sans doute consacrer les dimensions d'un livre. Retenons simplement l'impératif qui s'en dégage : scruter le fond de l'âme. Et pour ce faire, procéder par degrés, aller du fini à l'infini, de l'immanent au transcendant.'
Henri Scepi.
'Prostitution, vice, crime, qu'importe! La nuit a beau s'épaissir, l'étincelle persiste. Quelque descente que vous fassiez, il y a de la lumière. Lumière dans le mendiant, lumière dans le vagabond, lumière dans le voleur, lumière dans la fille des rues. Plus vous vous enfoncez bas, plus la lueur miraculeuse s'obstine. -
Découvrez la pièce de Victor Hugo, très fréquemment jouée, avec un rabat sur l'Histoire des arts : El Greco, Velasquez et Goya Condamné à l'exil par la reine, don Salluste ordonne à son valet Ruy Blas de se faire passer pour le noble don César et de gagner la confiance de la souveraine pour mieux la trahir. Mais Ruy Blas, qui voue un amour sincère à la reine, défend pour elle le royaume et devient ministre. Don Salluste réapparaît alors...
Dans cette pièce, maintes fois représentée et adaptée, Victor Hugo manie en virtuose les codes du drame romantique.
Notions littéraires : les figures de style, le personnage du Picaro, de l'oral à l'écrit, le drame romantique, le mélange des registres
Histoire des arts : El Greco, Velasquez et Goya
Contextualisation : le romantisme, un mouvement culturel majeur.
Les atouts d'une oeuvre commentée avec, en plus, tous les repères pour les élèves :
o Des éléments d'histoire des arts
o Des notes de vocabulaire adaptées
o Des rubriques outils de la langue pratiques
o Des encadrés méthode efficaces
o Un lexique. -
LES GRANDS TEXTES DU XIXe SIÈCLE Dans une Espagne de folie et de grandeur, Hernani, seigneur castillan devenu chef de bande et proscrit, dispute au roi Don Carlos - le futur Charles Quint - l'amour de Doña Sol, qui doit épouser son vieil oncle Don Ruy Gomez. Il ne recule devant aucun défi, aucune vengeance, ni aucune trahison. Il est " cette force qui va ", prêt à mourir pour sa belle.
Toutes les frontières du théâtre et de la réalité éclatent dans cette pièce.
Hernani est un drame rêvé où les machinations rocambolesques conduisent à de bouleversantes scènes d'amour. Hugo veut être " Shakespeare ou rien ". Cette pièce fera de lui le dieu de la génération romantique...
@ Disponible chez 12-21 L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE -
Le Rhin est un voyage imaginaire où la littérature prend une dimension monumentale. Se présentant sous forme de lettres adressées "à un ami", le récit invite le lecteur à un voyage sur le Rhin qui, en réalité, ne s'est jamais déroulé ainsi. Hugo y décrit des paysages et des sites qu'il n'a pas toujours vus, mais qu'il a découverts dans les livres ou grâce à la peinture. Qu'importe la vérité ! L'invention est sublimée pour composer un parcours où les voix des grandes figures historiques se mêlent à celles des héros du folklore local. Entre récit de voyage et poème épique, Hugo se joue du lecteur pour mieux l'émerveiller. En explorant villages, châteaux, cathédrales et ruines, il rend vivante l'histoire du continent européen.
Hugo s'est voulu historien, philosophe, poète, politique, épistolier, diariste, romancier, dramaturge : Le Rhin est le livre où il occupe tour à tour chacun de ces rôles. Tel le voyage de Delacroix en Afrique du Nord ou celui de Nerval en Orient, Le Rhin a tout d'un texte mythique. Cette première édition en poche est l'occasion de le découvrir. -
Une voix se lève, au début de la Monarchie de Juillet, pour dénoncer la destruction du patrimoine architectural et artistique français : celle de Victor Hugo. Dans « Guerre aux démolisseurs », paru en mars 1832, le jeune poète regrette le « vieux souvenir de la France » qui « s'en va avec la pierre sur laquelle il était écrit ». Il déplore le vandalisme, moderne et bourgeois, qui se répand et ravage le vieux Paris.
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Racontant la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1791, le premier roman de Hugo est un roman d'aventures visionnaire, foisonnant et baroque. En même temps que Bug-Jargal se bat pour l'affranchissement des siens, Hugo entend se libérer de l'esclavage des conventions littéraires. Un livre sur la révolte doit s'écrire dans une langue révoltée. Dans ce roman riche en abîmes et fertile en monstres, Hugo est révolutionnaire, et ne le sait pas encore.
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Dans une Italie ensanglantée par les assassinats politiques, la redoutable Lucrèce Borgia veille de loin sur son fils Gennaro qui ignore tout d'elle. Son amour maternel la pousse à se repentir de ses crimes passés. Mais sa soif de vangeance et de pouvoir provoque un enchaînement tragique d'événements.
Mêlant la joie insouciante du carnaval et les obscurs complots des palais, ce drame romantique sombre et éclatant révèle le désir de Victor Hugo d'écrire pour la scène un texte vif et percutant.
Notions littéraires : esthétique classique et romantique, le masque au théâtre, le mélodrame
Histoire des arts : Venise et les peintres, le romantisme noir, l'adaptation de Lucrèce Borgia à l'opéra.
Avec en plus, dans cette édition :
- des éléments d'histoire des arts
- des notes de vocabulaire adaptées
- des rubriques outils de langue pratiques
- des encadrés méthode efficaces
- un lexique. -
Nous pensions avoir tout lu de Victor Hugo. Ses vers, appris par des générations d'élèves. Ses pièces, jouées par des générations d'acteurs. Ses romans, lus par des générations de lecteurs à travers le monde. Et sans doute un grand écrivain français, qui eut droit aux honneurs nationaux, appartient à chacun. Mais nous connaissons moins le Victor Hugo intime. Nous l'avions vu en père inconsolable après la mort de sa fille en 1843, en grand-père débonnaire en 1877. Nous le découvrons ici, à trente et un ans, en amant passionné.
Cette édition regroupe pour la première fois des documents en grande partie inédits, tous conservés dans des collections privées, qui témoignent des deux premières années de l'extraordinaire relation entre Victor Hugo et Juliette Drouet. Le volume comprend également un choix de poèmes et de scènes théâtrales inspirés à l'écrivain par son amante.
Les deux carnets rédigés par Victor Hugo et le cahier tenu par Juliette Drouet sont intégralement reproduits en fac-similés et en transcription. -
Pauca meae ; livre IV des contemplations
Victor Hugo
- Magnard
- Classiques et Patrimoine
- 28 Avril 2020
- 9782210767539
Cette section des Contemplations contient certains des textes les plus connus de la poésie française.
En pleurant la disparition de sa fille Léopoldine, Hugo interroge la condition humaine et, pathétique, interpelle Dieu : il atteint à l'universalité et à l'intemporalité.
Notions littéraires abordées : le vers.
Contextualisation : le discours autobiographique, depuis Rousseau jusqu'au XXIe siècle.
Histoire des arts : Les Contemplations, une nouvelle conception de la poésie ; le romantisme ; la représentation de la mort.
OEuvre d'art étudiée : Chatillon
Avec en plus, dans cette édition :
o le texte intégral et des notes de bas de page
o une présentation de Victor Hugo et de son époque
o des séances thématiques avec des questionnaires progressifs
o des rubriques Patrimoine et Histoire des arts, pour enrichir la culture des élèves
o un grand nombre de documents iconographiques exploités
o des questions de grammaire, d'orthographe et de vocabulaire
o des encadrés Méthode
o un lexique adapté à l'oeuvre. -
Le livre des tables ; les séances spirites de Jersey
Victor Hugo
- Gallimard
- Folio classique
- 21 Mai 2014
- 9782072492709
Edition enrichie de Patrice Boivin comportant des illustrations autographes de l'auteur, une préface et un dossier sur le roman.
De 1853 à 1855, en exil à Jersey, Victor Hugo se livre quasi quotidiennement à des séances de spiritisme. Il discute avec les esprits les plus illustres, Jésus-Christ, Dante, Molière, Shakespeare, ou les formes les plus abstraites (l'Ombre du sépulcre, le Drame ou l'Idée). Les séances sont consignées sur des procès-verbaux qui serviront à établir Le Livre des Tables dont Hugo envisageait une publication posthume. Quatre cahiers manuscrits forment Le Livre des Tables ; seuls deux d'entre eux nous sont parvenus, dont un inédit.
Cette édition reproduit pour la première fois les quatre cahiers en s'appuyant, pour les deux cahiers perdus, sur les procès-verbaux originaux et inédits, que nous avons retrouvés. Tout grand esprit fait dans sa vie deux oeuvres : son oeuvre de vivant et son oeuvre de fantôme, affirme l'esprit de la Mort. C'est un Victor Hugo rare et mystérieux qui se dévoile ici. -
Dans l'Italie du XVIe siècle, Angelo est le gouverneur de Padoue, tout-puissant en apparence. Car au-dessus de lui plane le pouvoir ténébreux et menaçant de Venise. Angelo est d'abord tyran chez lui en tant qu'époux despotique de Catarina. Soumise aux lois du mariage d'intérêt, la patricienne Catarina ne connaît l'amour qu'auprès de Rodolfo, un jeune homme qu'aime aussi une comédienne et courtisane, la Tisbe, amante d'Angelo. Dans l'ombre de ces quatre personnages se glisse l'inquiétant Homodei, figure de l'envie et agent de la vengeance. Face à Catarina et à la Tisbe, en qui se résume la condition des femmes, se dressent ainsi trois hommes que guide une inquiétante pulsion mortifère.
Cette pièce historique, qui mêle drame politique et tragédie domestique, montre des êtres pris au piège d'un terrifiant univers d'oppression, de surveillance et de délation, où s'immiscent le désir et la passion. -
Une vieille femme, réputée pour être une sorcière, fait croire à un roi féroce et superstitieux que son destin est lié à celui d'un de ses sujets, Aïrolo, un voleur épris de liberté. Fanfaron et rebelle, Aïrolo est à la fois héroïque et bouffon : "Le prince est la médaille, et je suis le revers". La rencontre de ces deux êtres que tout oppose produit une comédie carnavalesque, drôle, touchante et profonde, où la plus grande liberté se met au service d'un amour heureux mais menacé.
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Lord Clinton
Vie joyeuse! vie joyeuse! Pendant que la reine rit, le peuple pleure. Et le favori est gorgé. Il mange de l'argent et boit de l'or, cet homme!... Et quel tyran que ce tyran qui nous gouverne de son lit! Jamais rien de si dur n'a pesé sur l'Angleterre... C'est une chose affreuse et insupportable de penser qu'un favori napolitain peut tirer autant de billots qu'il en veut de dessous le lit de cette reine!... Ah! ils mènent joyeuse vie, les amoureux, pendant que le coupe-tête à leur porte fait des veuves et des orphelins! Oh! leur guitare italienne est trop accompagnée du bruit des chaînes! Madame la reine! vous faites venir des chanteurs de la chapelle d'Avignon, vous avez tous les jours dans votre palais des comédies, des théâtres, des estrades pleines de musiciens. Pardieu, Madame, moins de joie chez vous, s'il vous plaît, et moins de bourreaux là. Moins de tréteaux à Westminster, et moins d'échafauds à Tyburn!
Première journée, scène I)
Édition présentée, établie et annotée par Clélia Anfray. -
Ce qui devait n'être qu'une préface à la traduction de Shakespeare par le fils, François-Victor Hugo, devient grâce au père un véritable traité sur le génie, paru en 1864. À partir d'une dynastie qui comprend Homère, Eschyle, Dante, Rabelais ou encore Cervantès, Hugo élabore une théorie et une nouvelle histoire, celle des génies, qui remplace celle des généraux et des tyrans. Il les présente dans un récit poétique d'idées, d'une forme si originale qu'on ne la retrouve que chez Nietzsche, Péguy, Valéry ou Malraux. C'est aussi l'occasion pour Hugo, en exil à Guernesey, de dresser un bilan du Romantisme - en faisant, à peine déguisée, son autobiographie intellectuelle - et d'annoncer la modernité littéraire.
Livre-monstre, d'une érudition folle, William Shakespeare est surtout l'hommage rendu par Hugo à l'éternité de l'art et à l'immortalité des créateurs. -
Le premier roman de 'l'enfant sublime' : Hugo n'a guère plus de vingt ans lorsqu'il l'achève, et Han d'Islande plaide la thèse de l'alliance du roi, de la jeunesse et du peuple face à l'absolutisme du mal qui tient d'abord à ce qu'on meurt de faim aux portes des palais. L'action se passe au XVIIe siècle dans un royaume scandinave que terrorise un être bestial, Han, qui vit seul avec un ours et ne se nourrit que de sang humain. Un monstre, une révolte populaire, des amours contrariées qui évoquent celle de Hugo et d'Adèle Foucher, et une prison où est enfermé un ministre innocent que délivrera un chevalier à la Dürer. Han, c'est à la fois la créature de Frankenstein et la préfiguration de Quasimodo, et le roman témoigne de la fascination qu'ont exercée sur le premier romantisme les cultures nordiques, qui vivent de sang et de nuit mais qui ont aussi inventé la liberté.