La rencontre autour de Pierre Rabhi de trois amis aux parcours singuliers et engagés. Un livre testamentaire inédit publié à l'occasion du premier anniversaire de sa mort.
À l'automne 2021,
Pierre Rabhi,
Fabrice Nicolino et
Bernard Chevilliat ont souhaité confronter leurs visions. Pierre Rabhi est décédé avant que cet ouvrage ne soit achevé. Cependant la matière était là , dûment enregistrée.
Pierre Rabhi, essayiste et chantre de l'agroécologie, natif du Sahara, Fabrice Nicolino, journaliste et activiste écologiste, venu du " sous-prolétariat de la banlieue " et ayant survécu à deux attentats, et Bernard Chevilliat, éditeur et biologiste franco-anglais, fondateur de la marque de cosmétique bio Melvita et de la revue
Ultreïa !, ont en effet des parcours de vie singuliers, mais chacun a oeuvré, dans sa propre sphère, à l'émergence d'une société plus écologique et plus humaine.
À bâtons rompus, ils reviennent ici sur leurs trajectoires de vie, évoquent les prémisses philosophiques de leurs démarches résolument hostiles au cours de l'époque, débattent de l'histoire du monde, exposent leurs propositions et récusent vivement les propos polémiques qui ont blessé l'agroécologiste au soir de sa vie.
Un ouvrage testamentaire pour Pierre Rabhi et un livre d'espérance pour ses deux amis.
Au fil des mots de sa vie, Pierre Rabhi nous éclaire sur les racines de son insurrection pour la construction d'une société écologique et humaine et sur sa conviction profonde que nous pouvons changer le monde. Un document exceptionnel.Figure du sage appelant à l' " insurrection des consciences " et au refus de toute aliénation consumériste, Pierre Rabhi est aujourd'hui le chantre de la sobriété librement consentie. Servis par un indéniable sens de la formule, ses appels à la modération et au respect de la terre emportent une adhésion considérable.
Devenu un porte-parole de l'agroécologie pensée comme une éthique de vie mais aussi un philosophe du changement de paradigme, il ne s'était cependant jusqu'alors jamais exprimé sur nombre de sujets touchant autant à sa biographie, à son expérience qu'à son regard sur le monde et l'histoire. Nostalgie, peur et amour, violence, hospitalité et migration, libéralisme, démocratie et politique, Sahara, Europe et Israël, Krishnamurti, Albert Einstein et René Dumont, Shoah, guerre de 1914 et " Marseillaise ", OGM et privatisation du vivant figurent parmi les thèmes abordés " en toute liberté ".
Cet abécédaire intime vient à point pour éclairer les racines de l'" insurrection " de Pierre Rabhi et de son intime conviction : en nous changeant nous-mêmes, nous pouvons changer le monde.
Pour la première fois, un guide réuni et explique l'argot de Kaamelott. Indispensable pour tous les accros de la série qui veulent se replonger dans ses dialogues truculents et hilarants.Alors que peu de professionnels pariaient sur le succès de la série,
Kaamelott fut une révélation ovniesque, fédérant rapidement un large public. Parler de la Table ronde, de la quête du Graal, en costumes d'époque ? Et pour faire rire en prime ? Improbable, parce que d'une ambition folle. Et pourtant,
Kaamelott est devenu culte.
A quoi l'efficacité de
Kaamelott tient-elle ? Pas de gags ou de grosses ficelles,
Kaamelott c'est un univers : une grande aventure qui a du sens, qui progresse, dont les personnages évoluent. Ils sont sérieux, ils sont dans leur époque, et le ressort follement comique tient au décalage qui repose sur le langage contemporain mais aussi à une langue propre à Kaamelott, nourrie par un très riche vocabulaire familier et argotique, proche du cinéma de genre français des années 60-70 à la Michel Audiard.
Alexandre Astier met en mouvements et en rythme ce patrimoine linguistique, l'adaptant à chaque personnage, qui a son phrasé propre et ses intonations. Kaamelott se donne à écouter, comme une vaste partition.
En parcourant plus de 500 mots familiers et argotiques dans ce " dictionnaire ", l'auteur s'est amusé à crapahuter dans les méandres de l'esprit
Kaamelott, non pour en mettre plein les miquettes et frimer, comme le commun des glandus ou des pégus, mais pour donner du singe au gratin qui souhaite découvrir le monde d'une série mortelle, ou à tous les amateurs qui veulent s'amuser à retrouver les répliques pour poursuivre l'aventure !
Cet essai incisif, au " parfum de résurrection ", rappelle que vivre en poète, c'est lutter pied à pied contre les forces qui poussent à l'exil pour habiter la vie entière. Pour une résurrection de la vie.
Depuis les temps immémoriaux, dans toutes les civilisations, dans toutes les cultures, orales ou écrites, il y eut des poètes au sein de la cité. Ils ont toujours fait entendre le diapason de la conscience humaine rendue à sa liberté insolvable, à son audace, à son exigence la plus haute.
Quand on n'entend plus ce diapason, c'est bien la cacophonie qui règne, intellectuelle, spirituelle, morale : le symptôme d'un abandon, d'une lâcheté et, bientôt, d'une défaite.
Pour Jean-Pierre Siméon, il est urgent de restituer à notre monde sans boussole la parole des poètes, rebelle à tous les ordres établis. Pas de malentendu : si la poésie n'est pas la panacée, si elle n'offre pas de solutions immédiates, elle n'en est pas moins indispensable, d'urgente nécessité même, parce que chaque poème est l'occasion, pour tous sans exception, de sortir du carcan des conformismes et consensus en tous genres, d'avoir accès à une langue insoumise qui libère les représentations du réel, bref, de trouver les voies d'une insurrection de la conscience.
Un essai sans concession sur la place des religions dans la société,française, doublé d'une réflexion libre fondée sur l'expérience à propos de l'Église et du catholicisme aujourd'hui. Où en sommes-nous véritablement ? Quels comportements faut-il changer pour vivre enfinensemble ?" La laïcité, ça repose Dieu. Les raisons qui fondent cette affirmation me sautent aux yeux de la raison et du coeur. Le double sujet -; celui de la laïcité, et celui de Dieu -; est trop grave : il touche notre capacité de faire de notre société devenue plurielle une nation. La laïcité fait toujours l'objet d'opinions, de débats, de passions, de prises de positions, de postures aussi, tout azimut, de la part de croyants, de non-croyants, de tous bords, de toutes confessions.
Il en ressort un sentiment de confusion tel que la tentation est de tomber dans une perception binaire de l'enjeu : il y aurait d'un côté des croyants dont le prosélytisme toujours prêt à se déployer heurterait la laïcité dont ils ne s'accommoderaient donc que de plus ou moins bonne grâce ; et de l'autre côté, en face, les partisans d'une laïcité qui expulserait les croyants et leurs croyances hors de l'espace public pour cette raison même et parce qu'ils considèreraient que les religions sont néfastes au bien vivre ensemble.
Il est urgent de déposer les armes. Pour cela, il faut sortir du brouhaha et entendre le silence de ce ou celui qu'on appelle si facilement Dieu. Et si ce silence était proportionnel au raffut indigne que tant de croyants prétendent faire au nom de Dieu ? Et s'il était la réponse respectueuse faite à ceux qui ne croient pas ? "
Cet essai invite à une réflexion libre, dépassionnée et ouvre des chemins à la fois en société et dans l'Église.
Dans ce grand roman, écrit entre 1953 et 2012, Frédérick Tristan décrit les errances de notre époque à travers les tumultueuses aventures de Paul, son héros. Il forme ainsi une boucle avec le reste de son oeuvre.
Paul, jeune garçon solitaire, ne comprend pas pourquoi sa mère ne l'aime pas et pourquoi elle va jeter de la boue sur une tombe. Son père, toujours absent, garde un lourd secret dans son coeur. Un mystère rôde dans la maison, et l'enfant ne trouve d'évasion que dans le misérable cinéma du village. Les vieux films sont-ils plus réels que la vie ?
À Lyon où il fait de précaires études, Paul croit se sauver de son désarroi grâce à l'amour, mais il tombe entre les mains d'une redoutable comédienne qui le viole. Le théâtre deviendra-t-il son nouvel univers, plus trompeur encore que l'autre ? Un professeur, qu'il considère à tort comme son ami, lui conseillera de se plonger dans des livres qui, loin de l'apaiser, le bouleversent. Parviendra-t-il à devenir écrivain ? D'étranges circonstances le conduisent à aimer une jeune étudiante que la drogue a menée à la folie. Pourra-t-il la sauver grâce à un héritage inopiné dont il déteste pourtant la provenance ?
Empêtré dans une société qu'il ne comprend pas, Paul se libérera de ses angoisses en apprenant la vérité sur ses véritables origines et en s'engageant dans la résurrection mentale de celle qu'il aime.
Le personnage principal de cette grande fresque conçue entre 1953 et 2012 aura traversé plusieurs romans de l'auteur, faisant de ce texte essentiel l'un des fils conducteurs de l'oeuvre de Frédérick Tristan.
Anouk Grinberg propose une constellation de textes d'art brut, des bijoux d'inventivité et de liberté.Anouk Grinberg compose un recueil de textes d'art brut. Les mots de ceux considérés comme fous ou idiots et malmenés par la société sont libres, emplis de joies pures, de rage, de couleurs, de désirs. L'enfance est partout, le réel n'est pas si réel, ils dialoguent avec les esprits et parlent couramment la langue du chaos. Il s'agit bien de littérature alors qu'aucun d'eux n'était cultivé, et ne prétendait faire de l'art.
Presque tous ces auteurs ont écrit pour qu'on les libère, presque tous l'ont fait pour rien et pour personne, car leurs lettres n'ont pas été lues, pas transmises aux destinataires. Les familles avaient le dégout de leur fou, et les médecins rangeaient dans des tiroirs ces missives qui dérangeaient. Ils ont eu la pulsion d'écrire, comme on a la pulsion de la vie. Ils se fichaient d'écrire " comme il faut " ; ils obéissaient à d'autres lois, inventaient des langues pour se tenir au plus près d'eux-mêmes.
Avec les écrits bruts, on est à la source de pourquoi l'écriture vient, pour faire monter la vie, pour s'ébrouer du malheur et en faire des feux de camps, pour faire vivre l'esprit.
Ces êtres à fleur de peau parlent de nous, et parlent dans des langues qui méritent une vraie place dans la littérature, pas seulement celle des fous. Ils ont inspiré les surréalistes et bien d'autres encore dont quelques poèmes parsèment ce livre.
Dans un abécédaire intime, Jean-Louis Étienne, célèbre pour ses expéditions en Arctique et en Antarctique, se livre comme il ne l'avait jamais fait, avec sincérité, profondeur et humour.
Médecin, homme de terrain, conférencier, écrivain, passeur entre les différents champs d'investigation scientifiques, Jean-Louis Étienne est un explorateur singulier, un infatigable éveilleur de consciences au défi écologique que pose à l'humanité le réchauffement climatique.
Dans cet abécédaire, à partir des " mots de sa vie ", Jean-Louis Étienne se raconte comme il ne l'avait jamais fait. L'enfance, la timidité et la dyslexie, l'appel irrésistible de la vie au grand dehors, les personnes qui l'inspirent, mais aussi les voitures, les souvenirs, les oiseaux, les enfants, les émotions, l'amitié, l'amour - et de nombreuses histoires inattendues. Sous diverses formes, il nous dévoile les grandes lignes de force de son existence, d'une persévérance et d'une humanité exceptionnelles. Ce veilleur écologique élabore ici une sagesse en route, celle du voyageur qui avance dans un pays où il n'existe pas de chemins tracés. Il cherche la voie, il trouve un passage, en marche vers son " pôle intérieur ".
Avec beaucoup de modestie et de simplicité, Jean-Louis Étienne nous rappelle notre capacité à la liberté et à l'action. Une sagesse acquise pour soi mais exercée loyalement sur cette terre et envers les hommes.
Pendant sept ans, deux génies de la littérature, Flaubert et Maupassant, ont partagé une profonde amitié. Dans leur correspondance transparaît la bienveillance de l'aîné envers son cadet pour lequel il fut un véritable guide.Il existe une relation quasi filiale entre Flaubert et Maupassant. Le premier a 52 ans quand débute cette correspondance, le second 23 ans. Ils ne se quitteront plus jusqu'à la mort de Flaubert, en 1880. Ainsi, cette correspondance permet de suivre Flaubert dans les sept dernières années de sa vie et Maupassant dans ses sept premières années en littérature.
Flaubert s'intéresse d'abord à lui parce qu'il est le neveu d'Alfred Le Poittevin, son ami d'enfance. De cette relation va naître une véritable amitié que traduit fidèlement ces lettres.
Comme l'écrit la préfacière, " tous deux éprouvent du mépris pour la masse, l'esprit bourgeois, l'égalitarisme, le suffrage universel, la soutane ; et tous deux se délectent à la lecture des grands auteurs. La détestation de la médiocrité et l'amour de la littérature les réunissent ".
Par certains côtés, Flaubert tient avec Maupassant le rôle que tenait George Sand avec lui, celui d'un " conseiller de vie " plus qu'un esthète. Cette correspondance est un morceau de vie partagé entre deux génies.
La correspondance entre deux géants des lettres révèle une relation complexe, un mélange d'admiration et d'agacement, entre ces deux personnalités à la fois si proches et si différentes." La grandeur de l'esprit n'a d'égale en vous que la grandeur du coeur. "
(Hugo à George Sand).
Exactement contemporains, George Sand et Victor Hugo, ces deux grands " monuments " littéraires de leur siècle, ne se sont pourtant jamais rencontrés.
Alors que tout ce que le xixe siècle comptait de célébrités, tant dans le domaine artistique - musiciens, écrivains, peintres, comédiens - que dans le monde politique et journalistique, est un jour passé par Nohant, et que ces deux " monstres sacrés " fréquentaient les mêmes milieux à Paris, il fallut attendre 1856 et la publication des
Contemplations pour qu'une relation épistolaire s'instaure entre eux.
Pour autant, celle-ci ne déboucha jamais sur une vraie rencontre, même lorsque Hugo rentra d'exil.
Sand resta toujours réticente face au génie du poète, comme en témoigne sa correspondance avant 1856. Leurs lettres ensuite dévoilèrent un curieux mélange d'admiration et d'agacement réciproques.
Plusieurs textes annexes importants, tant de Hugo que de Sand (articles, discours, éloge funèbre de Sand par Hugo), viennent éclairer cette relation qu'on pourrait qualifier, sinon d'ambiguë, d'au moins complexe, entre ces deux personnalités à la fois si proches et si différents.
Pour la première fois réunie en un seul volume, la correspondance de George Sand aux femmes qu'elle fréquenta, révélatrice de ses idées progressistes et de son féminisme avant l'heure.George Sand est sans conteste l'une des plus grandes épistolières francaises.
Ce volume propose une vaste anthologie de lettres aux femmes qu'elle a connues ou qui l'ont accompagnée au long de sa vie.
Ces lettres témoignent avec force combien l'écrivaine fut faconnée par les femmes importantes de sa vie, à commencer par sa mère, sa grand-mère et ses amies de pension. Elles détermineront sa vision de la famille et de la féminité, qu'elle développera plus tard dans ses romans.
En plus de ces dernières et de diverses amies, on y trouve également ses trois correspondantes les plus fameuses : Marie d'Agoult, Pauline Viardot et la sulfureuse Marie Dorval, avec laquelle elle entretint peut-être une relation amoureuse. Celles-ci l'accompagneront de facon déterminante dans ses choix de vie comme dans ses idées, si libres, qui marqueront son oeuvre et sa vie.
C'est donc l'être profond de George Sand qui se révèle à travers ses lettres, ce qu'il présente d'audacieux, d'original et de si ouvert.
Apparaissent en pleine lumière la femme engagée, la femme de combat et la femme moderne qui inspireront dans son sillage toutes celles à venir.
La correspondance troublante et singulière de Baudelaire à sa mère." Je n'ai que ma plume et ma mère ", écrit Baudelaire à son tuteur le 5 mars 1852. Les rapports de Baudelaire à sa condition d'homme et de créateur sont étroitement liés à ceux, étranges et passionnels, qu'il entretint toute sa vie avec sa mère.
Cette relation étroite est également due à sa condition financière : accumulant les dettes, toujours en manque d'argent, il se plaint en permanence à sa mère. D'ailleurs, il ne parle pour ainsi dire jamais de poésie ou d'art avec elle. Tout y est affaire de choses matérielles et de soucis intimes. Ce qui donne à ces lettres attachantes la vision d'un Baudelaire se débattant avec les problèmes du quotidien.
Mais par-delà cette apparente trivialité, les formules assassines sur l'humanité et " l'ennui " qui toujours assaille le poète, se révèle aussi une relation terrible et ambigüe, voire sado-masochiste. On voit un génie implorer sa mère de le reconnaître et de l'aimer, alors qu'elle est persuadée qu'il gâche son existence. Cette obsession de gagner l'amour de cette femme adorée et haïe à la fois rend cette correspondance troublante singulière.
Une aventure rare sur le plus long chemin sacré du Japon : le pèlerinage sur l'île de Shikoku.
1200 kilomètres emplis de vie, de fraîcheur et d'émerveillement. Un tour de l'âme en 88 temples.
En 2013, Marie-Édith Laval se lance avec enthousiasme dans une aventure hors du commun. Elle met ses pas dans ceux de Kûkai, fondateur du bouddhisme Shingon, sur le légendaire chemin sacré du Japon : le pèlerinage de Shikoku, surnommé le " Compostelle japonais ". 1200 kilomètres à pied emplis de vie, de fraîcheur, d'émerveillement et d'épreuves. Un tour de l'âme en quatre-vingt-huit temples et quatre provinces - Éveil, Ascèse, Illumination, Nirvana.
Sa pérégrination géographique autant qu'intérieure est une invitation à avancer avec confiance sur le chemin de la vie. Ce récit de sagesse, écrit avec talent et humour, sincérité et profondeur, séduira les amoureux de la marche à pied, les chercheurs de sens et les explorateurs en quête d'essentiel.
Entre la Russie et la France, deux géants de la littérature échangent actualités de la vie littéraire, tourments d'écriture, mais surtout nouent une chaleureuse amitié.Il lui reste dix-sept ans à vivre lorsque Flaubert rencontre le plus français des écrivains russes, Ivan Tourgueniev. Leur première lettre date de 1863, et cette correspondance exceptionnelle durera jusqu'aux derniers jours de Flaubert.
Exceptionnelle, en effet, parce que c'est un document irremplaçable sur le laboratoire intérieur de chacun des deux auteurs : ils livrent leurs doutes, leurs difficultés, les affres qu'ils traversent. Sans filtre ni prévention, car chacun sait que l'autre est un frère d'encre et de plume.
C'est aussi un irremplaçable miroir de la vie intellectuelle, culturelle et politique : on voit défiler, peints et croqués avec une force de trait stupéfiante, les grands personnages de l'époque.
Enfin, c'est le livre d'une amitié : les deux géants des Lettres correspondent, au sens le plus plein du terme. Ils échangent, se confient, s'épaulent et se critiquent. Ils nouent ensemble le plus subtil et plus exigeant des signes de ponctuation : le trait d'union.
Un recueil d'entretiens avec Arthur Schopenhauer qui se livre sans filtre et se révèle enjoué et volontiers sarcastique nous permettant ainsi de découvrir sa personnalité insolite et souvent cocasse.Comme l'écrit Didier Raymond, spécialiste du philosophe allemand, dans la préface de ces
Entretiens, " Schopenhauer affirme à de nombreuses reprises, notamment dans ses aphorismes sur la sagesse dans la vie, que l'oeuvre est inséparable de son sujet ". Pour lui, comme pour Nietzsche, qu'il influencera, une oeuvre est toujours par nature biographique. C'est pourquoi ces entretiens sont si importants, ils permettent d'appréhender l'homme Schopenhauer dans sa réalité.
Il est rare qu'un aussi grand penseur se prête à de tels dialogues. La forme de l'entretien est un genre auquel Schopenhauer s'est adonné volontiers au cours de l'année 1858, deux ans avant sa mort, avec des personnes de tous horizons (enseignant, journaliste, politique, disciple...), alors qu'il est célébré dans toute l'Europe. Ainsi accède-t-on à la véritable personnalité du philosophe, à certains aspects de son caractère, insolites et étranges parfois.
Sa misogynie, son pessimisme, son mépris de la science et de l'histoire se donnent libre cours dans des conversations à bâtons rompus et sans filtre. Elles permettent de découvrir un Schopenhauer enjoué et volontiers sarcastique que le sombre auteur du
Monde comme volonté et comme représentation ne laissait pas pressentir.
Pour la première fois réunies dans un recueil, les lettres de La Fontaine nous permettent de découvrir une autre facette du célèbre auteur des Fables. Cette correspondance oubliée constitue un véritable trésor où le style virtuose de La Fontaine fait des merveilles.Depuis quatre cents ans, les Fables de La Fontaine émerveillent. D'éminents spécialistes les analysent en tout sens. Mais qui était vraiment La Fontaine ? Nous ne connaissons pas toutes les facettes du génie champenois. Il manque un éclairage plus personnel, des traits intimes précieusement révélés.
Les quelques lettres qui nous restent de lui, moins d'une cinquantaine, sont éclairantes. Elles fourmillent de détails cocasses que l'on découvre dans celles adressées à son épouse lorsqu'il partit en aventure jusqu'à ... Limoges, ou encore à son ami Maucroix au seuil de sa vie, à son mécène Fouquet si cruellement frappé par Louis XIV, au prince de Conti, au duc de Vendôme ou à son oncle Jannart.
La Fontaine ne dissimulait rien, ni ses peurs, ni ses doutes, ni sa paresse savamment entretenue, ni ses amours plus platoniques que réelles.
Ces lettres, si peu connues, sont un chemin que nous faisons à côté de lui : il nous parle à coeur ouvert, à travers ses amis, avec la même grâce, la même virtuosité de style qu'il développe dans ses extraordinaires fables.
Que serait devenue l'oeuvre de l'auteur du Grand Meaulnes si la guerre ne l'avait emporté en pleine gloire, à 28 ans ? Ce roman, même inachevé, répond en partie à la question.Que serait devenue l'oeuvre de l'auteur du
Grand Meaulnes si la guerre ne l'avait emporté en pleine gloire, à 28 ans ? Ce roman, même inachevé, répond en partie à la question.
Comme dans
Le Grand Meaulnes, c'est sur le thème de la quête éperdue de la pureté qu'Alain-Fournier tend la trame de son écheveau. On y retrouve, transfigurés, les souvenirs et lieux d'enfance qui peuplent l'imaginaire du romancier, mais surtout et pour la première fois, les éléments de sa vie adulte cristallisés autour de Mirande où il fut en garnison. On y apprécie également le style, d'une pureté confondante.
À celle qui lui inspira Yvonne de Galais dans
Le Grand Meaulnes, la seule femme capable selon lui de lui apporter " la paix et le repos ", Alain-Fournier écrivait : " C'est à vous que j'aimerais raconter Colombe Blanchet. "
Ce livre est un bijou d'intelligence et de subtile écoute de Mozart. Une invitation à sortir des sentiers battus et à laisser de côté les poncifs officiels pour, enfin, entrer dans la célébration du silence, jamais égalée, à laquelle nous convie l'oeuvre du compositeur.Dès la publication en 1960 de son premier livre, La philosophie tragique, Clément Rosset ne cessa plus d'écrire. Non seulement des livres de philosophie, mais aussi des récits, des pièces de théâtre, des essais sur ses artistes de prédilection. Parmi ces derniers, Mozart et le silence, devant être suivi de Note sur Jacques Offenbach, écrits en 1967 et 1970 respectivement, d'après la bibliographie que Clément Rosset établit lui-même vers 1970, préservée à la Bibliothèque Nationale.
Partant essentiellement de l'opéra chez Mozart -; son genre préféré, crucial à sa compréhension -;, Clément Rosset démontre, à rebours des thèses musicologiques en vigueur, l'indifférence du génie autrichien à l'égard de la psychologie de ses livrets.
À contre-sens des clichés en vigueur qui accordent un sens ou une intention aux airs sublimes de Don Giovanni, de Cosi fan Tutte ou des Noces de Figaro, l'auteur oppose une musique pure, finalement proche du silence et débarrassée de tout prétexte ou de toute arrière-pensée.
À son retour du Canada, où l'essai sur Mozart fut rédigé, Rosset le propose à un éditeur qui le refuse, ainsi que d'autres manuscrits. Le texte reste alors inédit pendant une vingtaine d'années.
Dans une série d'entretiens biographiques, Rosset raconte à ce sujet qu'au moment où il s'apprêtait à les mettre à la poubelle, il offrit quelques-uns de ces manuscrits à son ami Didier Raymond, estimant que ce dernier parviendrait probablement, de par son " entregent ", à les faire publier -; ce qui fut le cas du Mozart, qui voit le jour chez Mercure de France en 1990 sous le titre de : Mozart. Une folie de l'allégresse, signé donc Didier Raymond. Discrète et ironique vengeance : c'était l'éditeur qui avait refusé le texte quelque temps auparavant.
Ce même livre fut réédité chez Le Passeur en 2013 sous le titre Le cas Mozart. Il est aujourd'hui présenté au public sous son titre original, rendant justice à son auteur à titre posthume.
En 200 questions, ce guide objectif et complet expose avec clarté les origines, l'histoire, les textes, les croyances et les pratiques religieuses des trois monothéismes. Il en montre les similitudes et les divergences, sans éviter les sujets tabous.Pourquoi un juif se couvre-t-il dans une synagogue alors qu'un chrétien se découvre dans une église ? Pourquoi juifs et musulmans ont-ils interdiction de consommer du porc ? Sur quels principes reposent la circoncision et le baptême ? Quelles différences entre Halakha, droit canon et charia ? La kabbale est-elle une secte ? Où se trouve l'arche de Noé ? La charité serait-elle l'apanage du christianisme ? Homme et femme ont-ils une âme ? Le plaisir sexuel est-il sacré ?
En répondant de façon objective et neutre à près de 200 questions essentielles, Isabelle Lévy explique avec clarté les origines, l'histoire, les dogmes, les croyances, les rites, les pratiques des trois religions monothéistes, et en expose avec clarté les convergences et les divergences. Elle aborde également de nombreux thèmes en résonance avec l'actualité, tels l'euthanasie, l'interruption de grossesse ou le don d'organes.
Remontant aux sources des traditions religieuses et s'appuyant sur de nombreux entretiens avec des spécialistes des trois religions, elle démontre que juifs, chrétiens et musulmans partagent aussi des valeurs communes.
La correspondance chaleureuse de deux artistes au talent et à la sensibilité communes, socles d'une amitié profonde.George Sand fut en relation avec ce que le XIXe siècle compta de célèbre, et ce dans tous les domaines. Parmi ses correspondants les plus connus, on trouve bien sûr des écrivains, des éditeurs, mais aussi des musiciens et des peintres, des hommes politiques... Certains d'entre eux ont droit à une place particulière et nouent avec elle un échange épistolaire arborant les
couleurs de l'amitié, dont le peintre Eugène Delacroix, qu'elle appelle
" Lacroix ", avec une désinvolture quasi impertinente.
De 1834, année où elle fit sa connaissance, à 1863, année de la mort du peintre, ils sont restés fidèles l'un à l'autre, en dépit de leurs divergences. Ce qui les unissait envers et contre tout en plus de leur relation privilégiée à Chopin, c'était leur amour de l'art. Ainsi Sand écrit dans une lettre datée de 1862, après avoir admiré les fresques de l'église Saint-Sulpice à Paris : " [...] ceux qui sentent l'art se sentent avec vous dans une région de vie, de grandeur, de puissance et de magnificence où la critique n'a pas le droit de pénétrer. "
Réunies pour la première fois sous cette forme, les lettres entre Bouilhet et Flaubert dévoilent une relation artistique et amicale singulière entre ces deux hommes de lettres devenus comme des frères.Louis Bouilhet fut le complice, le frère élu de Flaubert, celui avec lequel il pouvait partager ce goût de la farce tonitruante, dans la plus pure tradition rabelaisienne. Il fut aussi son éminence grise, ce compagnon d'écriture qui entretint Flaubert dans une exigence littéraire soutenue, et c'est lui qui lui souffla l'idée de Madame Bovary. Leur correspondance croisée, publiée ici pour la première fois, se fait l'écho de cette connivence à la fois potache et hautement littéraire. Drôles, féroces, tonitruantes, brillantes, ces lettres portent la marque d'une de ces rares amitiés littéraires qui en font les héritiers de La Boétie et Montaigne, dans un registre plus facétieux, Bouilhet étant le témoin privilégié du gueuloir du Croisset. Elles permettent aussi de redécouvrir également l'oeuvre du " pauvre Bouilhet ", auquel Flaubert resta fidèle même après sa disparition prématurée. C'est indéniablement l'une des correspondances de Flaubert parmi les plus vivantes, les plus complices et les plus entraînantes.
La totalité des essais écrits durant toute sa vie par Henry David Thoreau, publié en français pour la première fois.Le présent volume regroupe la totalité des essais écrits durant toute sa vie par Henry David Thoreau (1817-1862), l'auteur de
Walden et de
La Désobéissance civile.
Au total, près de quarante textes, dont dix sont traduits et présentés pour la première en français. Du premier rédigé à vingt ans jusqu'au dernier, révisé sur son lit de mort, toutes les thématiques chères à Thoreau s'y retrouvent. Leur ordonnancement chronologique permet de suivre le fil de sa pensée, son évolution, ses bifurcations, et ses engagements. À côté de ses essais célébrant différents aspects de cette Nature qu'il n'a cessé d'arpenter, on trouve des textes qui sont de véritables bréviaires de sa philosophie vécue sans concession, et des brûlots politiques qui, bien qu'inscrits dans un contexte historique particulier, n'en continuent pas moins de résonner jusqu'à nous. Car c'est le propre de Thoreau de transcender ce qu'il vit à un instant pour lui donner une dimension plus ample qui trouve des échos avec nos propres interrogations. Ce que dénonce ou célèbre Thoreau nous parle plus que jamais : le temps pour soi, la simplicité volontaire, l'attention à la nature, l'hégémonie de la valeur travail, la soumission à l'argent, la désobéissance civile, le recours à la violence pour une cause que l'on croit juste...
À côté des deux seuls livres qu'il a publiés de son vivant et de son immense journal, ces essais constituent l'autre chef-d'oeuvre de Henry David Thoreau, son indispensable complément, son précieux prolongement, qui fait de son auteur notre contemporain.
L'histoire de Maurice Zundel, l'un des plus grands mystiques chrétiens du xxe siècle, racontée à tous. Une belle introduction à sa pensée.Maurice Zundel (1897-1975), prêtre catholique suisse, a décelé avec une acuité rare les germes des interrogations contemporaines, qui furent déjà les siennes. Pas un jour, pas une nuit sans qu'il se confronte à la place amoindrie que l'homme occupe au sein des systèmes, au délitement des relations familiales et sociales, à l'organisation du travail, à la production de revenus qui ne laisse plus le temps aux aspirations spirituelles.
Dans ces conditions, comment Dieu peut-il rester présent à l'homme ? Cette question l'obsède, lui qui a vécu
la rencontre. Il sait qu'elle est offerte à chacun comme étant la réponse d'une rencontre avec soi-même, indispensable pour s'accomplir, et que l'époque s'acharne à détourner ou à taire.
Visionnaire et prophète, mystique et engagé dans son temps, Maurice Zundel fut à la fois marginalisé par de nombreux ecclésiastiques, et aimé et admiré par d'autres comme l'abbé Pierre ou le pape Paul VI. Depuis sa mort, sa spiritualité touche de plus en plus de personnes en recherche de sens, bouleversées par sa connaissance de l'homme, son ouverture d'esprit et son intimité avec Dieu.
Le texte inédit de la conférence qui a donné naissance au chef-d'oeuvre de Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois. Des sujets plus que jamais au coeur des débats contemporains.Walden est l'un des deux seuls livres publiés par Henry David Thoreau (1817-1862), et celui qui a fait sa renommée. Mais la version que nous connaissons est le fruit d'un long travail de réécriture qui va s'échelonner sur sept ans et autant de moutures jusqu'à une refonte complète organisée en chapitres. Or,
Walden ne fut pas pensé comme un livre à l'origine, mais bel et bien comme le texte d'une conférence expliquant, pour satisfaire la curiosité de ceux qui venaient lui rendre visite ou qui s'interrogeaient sur son mode de vie, ce qu'était le quotidien de cet ermitage volontaire. Par ce texte originel, Thoreau entendait oeuvrer à l'édification de ses concitoyens en exaltant pragmatiquement l'autosuffisance. Contrairement au livre que nous connaissons, écrit plusieurs années après la fin de son expérience au bord de l'étang de Walden, Thoreau a écrit cette première version, qui n'est pas organisée en chapitres ni même structurée comme le texte définitif, lors de son séjour dans sa cabane. En publiant ce
Walden originel, cette " History of Myself " rédigée sur le vif, on touche au coeur de la philosophie vécue de Henry David Thoreau. En cette année du bicentenaire de sa naissance, la parution de cette " vie dans les bois " inédite constitue un véritable événement. Ce
Walden première version échappe à l'écueil du didactisme, pour aller à l'essentiel, à cette leçon de vie à portée de tous, à condition de l'adapter chacun à soi-même, qui permet cette " libération ultime " de l'esprit dont parle les Hindous, à laquelle on peut parvenir, nous démontre Thoreau, grâce à cette liberté acquise au contact de la vie sauvage.