'Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là , sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là , personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.'
Sylvain Tesson.
'Je me souviens qu'elle fut la première personne vivante, intacte, que j'aie vue apparaître, la première qui m'ait fait sentir à quel point ceux qui approchaient de moi, désormais, venaient d'une autre planète - la planète où la vie continue.'
Le 7 janvier 2015, Philippe Lançon était dans les locaux de Charlie Hebdo. Les balles des tueurs l'ont gravement blessé. Sans chercher à expliquer l'attentat, il décrit une existence qui bascule et livre le récit bouleversant d'une reconstruction, lente et lumineuse.
En opposant à la barbarie son humanité humble, Le lambeau nous questionne sur l'irruption de la violence guerrière dans un pays qu'on croyait en paix.
" La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail... J'ai loué une chambre meublée.
Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j'avais trop à faire là -bas. J'ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à -dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.
J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre. "
Florence Aubenas
Comme moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l'époque rendait caduque notre condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l'un des hommes les plus connus de France.
Ça n'est pas ce qui s'est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de solitude ont éclaté. On s'est rencontrées, racontées, soutenues. On s'est fait la courte échelle pour surmonter les murs de découragement.
On a parlé plus haut, plus nombreuses.
H. D.
Hélène Devynck est journaliste et scénariste. Elle a travaillé pendant plus de 20 ans au sein du groupe TF1. De 1991 à 1993, elle a été l'assistante de Patrick Poivre d'Arvor. Impunité est son premier livre.
Depuis Les Cercueils de zinc et La Supplication, Svetlana Alexievitch est la seule à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu'a été l'urss, la seule à écrire la petite histoire d'une grande utopie. Mais elle est avant tout un écrivain, un grand écrivain. Pour ce magnifique requiem, elle invente une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés.
Nouvelle édition réactualisée (dans sa partie « guide pratique ») et préfacée par Matthieu Ricard de ce texte fondateur à bien des égards de la nouvelle pensée écologique, sobre et respectueuse de la planète tout en étant accueillante et conviviale avec l'ensemble du vivant, humain et non-humain.
"Qu'il soit entendu que je ne donne de leçons à personne. J'essaie de tirer les leçons d'une expérience séculaire et séculière de vie, et je souhaite qu'elles soient utiles à chacun, non seulement pour s'interroger sur sa propre vie, mais aussi pour trouver sa propre Voie."
E.M.
À 100 ans, Edgar Morin demeure préoccupé par les tourments de notre temps. Ce penseur humaniste a été témoin et acteur des errances et espoirs, crises et dérèglements de son siècle. Il nous transmet dans ce livre les enseignements tirés de son expérience centenaire de la complexité humaine.
Leçons d'un siècle de vie est une invitation à la lucidité et à la vigilance.
"Cinquante-sept ans chez Gallimard et trente-cinq ans d'enseignement et de recherche, plus de mille livres édités, sept volumes des Lieux de mémoire, quarante ans à la tête du Débat, en faut-il davantage pour justifier mon titre ?
Je me suis souvent défini comme marginal central. Marginal, parce que je n'ai pas été un universitaire classique, ni un éditeur professionnel, ni un historien typique, ni un écrivain authentique. Encore qu'un peu tout cela.
Central cependant, parce que beaucoup des auteurs, beaucoup des idées d'une des époques les plus effervescentes et créatrices de la France contemporaine sont passés par mon petit bureau du premier étage de la rue Sébastien-Bottin, devenue Gaston-Gallimard.
C'est ce vu et vécu dont, avant de disparaître, j'ai voulu laisser la trace. Les auteurs, les idées, l'époque. En mémorialiste et en historien."
P. N.
Anne Ancelin Schützenberger livre dans cet ouvrage, à travers son analyse clinique et sa pratique professionnelle de près d'une vingtaine d'années, une " thérapie transgénérationnelle psychogénéalogique contextuelle ".
En langage courant, ceci signifie que nous sommes un maillon dans la chaîne des générations et que nous avons parfois, curieusement, à " payer les dettes " du passé de nos aïeux. C'est une sorte de " loyauté invisible " qui nous pousse à répéter, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou pas, des situations agréables ou des événements douloureux. Nous sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin répétitif de notre histoire, en comprenant les liens complexes qui se sont tissés dans notre famille.
« Se croire capable de partager cette expérience avec les autres est une entreprise perdue d'avance. » C'est dans la brûlure inapaisable de cette lucidité que Riss, directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, entreprend le récit intime et raisonné d'un événement tombé dans le domaine public : l'attaque terroriste du journal le 7 janvier 2015. Tentative sans illusion mais butée de se réapproprier son propre destin, de réhabiter une vie brutalement dépeuplée, ce livre qui confronte la réalité d'une expression galvaudée - « liberté d'expression » - révèle aussi un long compagnonnage avec la mort. Et nous saisit par son très singulier mélange d'humilité et de rage.
L'autrice de Deux petits pas sur le sable mouillé livre un récit lumineux qui aide à vivre avec la douleur.
Le récit tisse avec grâce des scènes vécues et des réflexions qui touchent toujours juste. Anne-Dauphine Julliand évoque ses deux filles, Thaïs et Azylis, mais aussi Loïc, son mari, Gaspard, son fils aîné, et enfin Arthur, le petit dernier. Elle rend hommage à tous les consolants : une soeur qui vous rend dans les bras, une infirmière qui s'assoit sur le bord du lit et prend juste le temps" d'être là ". Elle a le don de ces scènes courtes qu'elle rend inoubliables. Anne-Dauphine Julliand refuse l'idée selon laquelle la douleur doit s'effacer une fois " le travail du deuil " accompli. Pour elle, les pages ne se tournent pas, elles s'ajoutent. La vie se complique, et tout s'entremêle. Elle ne juge pas, donne des clés, apprend à être avec la douleur, la sienne et celle des autres. " Ne me secouez pas, je suis plein de larmes ", écrivait Henri Calet. " Si on ne me touche pas, je meurs ", lui répond Anne-Dauphine Julliand. Plus jamais les lecteurs de ce livre hésiteront à serrer dans leurs bras celui ou celle qui souffre. C'est une déclaration pour le droit de pleurer.
Des lettres touchantes et parfois très drôles, une multitude de voix littéraires, des grands noms de la littérature française, qui nous parlent d'adolescence, de transmission, de ce que c'est que grandir en n'oubliant pas celui ou celle que l'on a été. Le recueil réunit les lettres d'auteur.e.s ayant participé à des ateliers d'écriture avec des adolescent.e.s, et, en écho, une vingtaine des meilleures lettres d'adolescent.e.s qui ont écrit à l'adulte qu'ils vont devenir, ainsi que des lettres de personnalités invitées qui se sont également prêté à l'exercice. Une réflexion qui se dessine en creux sur nos identités en construction !
La marraine (Sarah Chiche) et le parrain (Patrick Chamoiseau) du projet sont auteurs au Seuil.
Les sept auteurs qui animent les ateliers sont Alex Cousseau, Amélie Sarn, Joelle Ecormier, Jean-Jacques Fdida, Denis Baronnet, Bertrand Puard et Gary Ghislain
Les personnalités participant au projet sont les autrices Julia Kerninon, Clémentine Beauvais, Valentine Goby, Maria Pourchet, Anne-Fleur Multon, la chanteuse Pomme et le bédéiste Berthet One
" J'ai placé de la dynamite au coeur d'un couple et tout a sauté. "À vingt ans, fuyant Paris et mon chaos intérieur, je débarquai dans un Istanbul en pleine effervescence. Trois ans plus tard, j'y vivais encore quand je fis la rencontre d'Onur, " l'homme idéal ", qui allait, pensais-je, réparer les fissures causées dans mon enfance par la mort de ma mère.
Tiraillée entre l'utopie du couple et mon désir viscéral de liberté, j'ai peu à peu laissé le petit diable qui était en moi mener la danse...
D'où nous vient ce besoin de dynamiter le bonheur ? L'amour justifie-t-il la souffrance que l'on cause ?
"Non, meussieur Vili, non, Claudine ce n'est pas Unetelle, ni Mme Chose, ni Mlle Truc ou Machin-Chouette... Non, meussieur Vili, Claudine, c'est moi."
Colette (1873-1954) qui signa d'abord "Gabrielle Colette", puis "Colette Willy", puis "Colette Jouvenel", puis "Colette", qui aurait pu signer "Colette Goudeket" et ne le fit jamais, a été l'un des écrivains les plus célèbres et les plus admirés de son temps. Elle a séduit les publics les plus simples comme les plus raffinés. Auteur de nombreux romans et nouvelles, elle fut aussi mime, danseuse nue, actrice, journaliste, rédactrice de journaux à scandale, conférencière, esthéticienne. Sa vie privée, une fois débarrassée de ses légendes, de ses maris, de ses amants et de ses amantes, vaut bien un roman : celui d'une «écrivaine» éprise avant tout de liberté.
" Stéphanie Bodet redonne à la littérature alpine une fraîcheur et une intensité que l'on croyait perdues. " Jean-Christophe Rufin
C'est l'histoire d'une enfant asthmatique qui serre très fort un caillou dans sa main pendant le supplice du cours de gym. D'une petite fille sensible qui aime se perdre hors des sentiers. Qui d'aussi loin qu'elle se souvienne, a choisi de regarder sa vie de haut, à la verticale de soi. Surtout depuis cette fêlure, celle d'une petite soeur disparue trop tôt et qui lui a donné ses ailes : " Vivre. Vivre intensément ", écrit-elle. Perdue pour le sport, Stéphanie Bodet s'est pourtant donnée à l'escalade. Elle raconte l'entraînement intensif, les podiums en compétition, puis les années de vagabondages verticaux sur des parois égarées dans des jungles, les bivouacs glacials sous les étoiles. Et cet amour fertile qui l'unit à Arnaud Petit. La corde entre eux ne signe aucune entrave. Synonyme de liberté et de confiance, elle leur permet de flâner les yeux grands ouverts dans ces lieux vertigineux qu'ils affectionnent ensemble depuis plus de vingt ans.
À l'heure des rendez-vous avec soi-même, elle se raconte avec une totale sincérité, à l'écoute des tourments de son âme et de son corps. Plus qu'un terrain de jeux, les parois sont pour Stéphanie un territoire de connaissance, de reconnaissance. Se fondre dans la nature, ne faire qu'un avec l'hirondelle ou le pin funambule, pour éprouver sa nature véritable. La grimpeuse vit l'ascension comme un acte poétique, une voie d'intrépidité et de sagesse. Acquiescer à la vie coûte que coûte, et peut-être réussir à s'élever, dans tous les sens du terme...
L'histoire commence sur une plage, quand Anne-Dauphine remarque que sa petite fille marche d'un pas un peu hésitant, son pied pointant vers l'extérieur. Après une série d'examens, les médecins découvrent que Thaïs est atteinte d'une maladie génétique orpheline. Elle vient de fêter ses deux ans et il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Alors l'auteur fait une promesse à sa fille : " Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres petites filles, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d'amour. " Ce livre raconte l'histoire de cette promesse et la beauté de cet amour. Tout ce qu'un couple, une famille, des amis, une nounou sont capables de mobiliser et de donner. Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne peut plus ajouter de jours à la vie.
L'île française de Kerguelen, aux confins des cinquantièmes hurlants, déserte, grande comme la Corse. Son relief rugueux - volcan éteint, tables de basalte, dôme glaciaire, vallées abruptes, lacs allongés, plages de sable noir - qu'aucun sentier ne parcourt. Son climat froid, constamment venteux, pluvieux. Sa faune exceptionnelle et paisible - manchots, éléphants de mer, otaries, albatros, dauphins... Quatre hommes avec vingt-cinq kilos sur le dos. Vingt-cinq jours de marche. Un récit hors normes.
" La destruction efface toute perspective, interrompt tout projet d'avenir. Si on n'y a pas été confronté directement, on n'a aucun moyen de comprendre ce qu'est vraiment la guerre. "
Yeva Skalietska a douze ans lorsque la guerre éclate dans son pays et qu'un missile russe explose au beau milieu de son immeuble. Contrainte à l'exil comme des centaines de milliers d'autres Ukrainiens, elle a trouvé refuge à Dublin avec sa grand-mère en attendant de pouvoir rentrer chez elle. Jour après jour, elle a inscrit ses pensées dans un carnet qui raconte la guerre à notre époque, à travers ses yeux d'enfant.
Son enfance, la découverte de son homosexualité, son mariage avec Ghislain et surtout la merveilleuse histoire de sa paternité, Christophe Beaugrand livre un témoignage tout en pudeur, humour, générosité et émotion et se confie pour la première fois sur son fils, dont la venue au monde a bouleversé sa vie et celle de son mari. Des premiers contacts avec une agence de mères porteuses jusqu'à la naissance de Valentin, Christophe Beaugrand raconte, jour après jour, comment une extraordinaire histoire d'amitié s'est nouée avec Whitney, la femme qui a porté leur petit garçon.
" L'appel vidéo entre nous trois commence. Une visioconférence assez surréaliste ! D'un côté, Ghislain dans notre maison en t-shirt. De l'autre Whitney et Jacob dans leur jardin à Las Vegas. Et enfin, moi, maquillé comme une voiture volée, sur un plateau clinquant avec de la musique au fond et des projecteurs qui scintillent (sur le tournage de Ninja Warrior). Franchement, j'aurais voulu l'inventer, jamais mon imagination ne serait allée jusque-là .
Stressés, tous les deux avec Ghislain, nous sommes suspendus aux lèvres de Whitney. Je crois voir un sourire poindre avant qu'elle n'ouvre la bouche. Jamais sans doute je n'ai été si anxieux.
Les yeux qui pétillent et le sourire franc, Whitney nous annonce, sans perdre davantage de temps : " We are pregnant ! " (Nous sommes enceints !)
J'ai l'impression que mon coeur va bondir hors de ma poitrine ! Ghislain pousse un cri, on voit Madame derrière lui sauter dessus pour participer à cet enthousiasme collectif dont elle ne comprend pas la raison mais qui la met en joie. Au loin, Denis Brogniart me fait signe avec la main.
" Alors ? C'est bon ? " Ah mais quelle émotion incroyable ! Toute cette pression. Tous ces mois d'attente. J'embrasse et je remercie Whitney en lui disant que nous nous parlerons plus longtemps demain. J'ai quand même une émission à enregistrer et j'ai une cinquantaine de techniciens et 400 personnes dans le public qui m'attendent.
De retour à mon poste avec le plus beau sourire que vous ne m'aurez jamais vu arborer, je crois que je ne me suis jamais autant amusé sur un enregistrement jusqu'au bout de la nuit. Comme sur un petit nuage !
Je sais qu'en ce moment même, à quelques milliers de kilomètres, un petit coeur bat dans un minuscule haricot. Notre fille ou notre fils, nous l'aimons déjà tant. "
Célèbres écrivains ukrainiens russophones, Oleg Ladyjenski et Dmitri Gromov sont les co-auteurs de nombreux romans publiés sous le pseudonyme de Henry Lion Oldie.
S'ils oeuvrent ordinairement dans le domaine de la fantasy et de l'imaginaire, c'est la réalité de l'agression russe en Ukraine et sa brutalité qu'ils décrivent dans ce journal d'invasion.
Les romanciers vivent à Kharkiv, importante cité située à l'est du pays, ex-capitale de la République socialiste soviétique de l'Ukraine. Ils habitent dans le même immeuble, à des étages différents avec leurs familles quand, le 24 février 2022 à cinq heures du matin, les premiers bombardements russes frappent la cité.
Leurs deux récits s'entremêlent et racontent leur stupéfaction, celle-ci faisant rapidement place aux contingences de la survie : faute de matériel, une partie de ce journal a été écrite à l'aide de leurs smartphones. Il décrit leur vie quotidienne, les bombes qui frappent, de plus en plus proches, les allers et retours aux abris, jusqu'au départ vers Lviv, à l'ouest du pays et à l'apprentissage de la vie de réfugié.
Les deux écrivains, soutenus par leurs lecteurs, restent déterminés et livrent aussitôt leur combat dans le domaine de l'humanitaire et de l'aide aux réfugiés. Ils sont les témoins de la solidarité qui soude la population ukrainienne face à la barbarie du voisin russe. « Nous vivons ainsi : les uns pour les autres », écrit Oleg Ladyjenski. « Un malheur commun a uni les Ukrainiens comme jamais », lui répond son ami Dmitri Gromov.
Héroïne de la condition noire, Harriet Tubman est née esclave en 1820. Audacieuse, impitoyable, très méthodique et astucieuse, elle organisa des fuites massives d'esclaves au sein du réseau clandestin de l'Underground Railroad. Le récit de ses exploits est publié ici pour la première fois en français. Celle qu'on surnomma "la Moïse noire" y revient notamment sur sa propre évasion à l'âge de 29 ans et son rôle d'espionne durant la guerre de Sécession, révélant une femme d'un courage et d'une détermination exceptionnels dans sa lutte contre le racisme et pour la liberté des plus faibles et démunis. Depuis 1990, les États-Unis lui rendent un hommage officiel et national chaque année, le 10 mars, lors du Harriet Tubman Day.
À quinze ans, Léa perd sa grand-mère d'une leucémie foudroyante. On lui interdit l'accès au service hospitalier car elle est trop jeune. Dans la salle d'attente, elle croise alors un garçon de son âge, atteint lui aussi d'un cancer. Il est le seul adolescent du service. Pour lui, pour eux, Léa décide de forcer les portes : elle crée l'association Aïda, du prénom de sa grand-mère.
Sept ans plus tard, Aïda mobilise des dizaines de milliers de collégiens et lycéens, qui rendent visite à des milliers de jeunes patients, partout en France, et les accompagnent à chaque étape de la maladie.
Ce livre est une immersion dans leur quotidien à l'hôpital. On y découvre Nour et Sofia, liées par une amitié inaltérable malgré la greffe et la chimio, Abdoulaye qui, entre deux traitements dans sa chambre, se fait passer pour un bénévole, Réda qui, depuis sa cellule en prison, collecte des fonds. On y retrouve aussi l'influenceuse Paola Locatelli pour sa première visite à l'hôpital, ou encore Benjamin Pavard qui remet en jeu son titre de champion du monde sur le babyfoot d'un service d'oncologie.
Bienvenue dans l'univers d'Aïda, là où la maladie rencontre l'adolescence, sans pour autant s'y substituer. Ce témoignage bouleversant donne une formidable envie de se retrousser les manches.
Les bénéfices seront reversés à Aïda.
À l'âge de quatorze ans, John Edgar Wideman découvre dans la presse américaine une photo du visage mutilé d'Emmett Till. Tout comme Wideman, ce dernier est âgé de quatorze ans, et tout comme Wideman, c'est un Noir américain. Cette image ne cessera de le hanter.
En 1955, Emmett Till prend le train à Chicago pour rendre visite à sa famille dans le Mississippi. Accusé d'avoir sifflé une femme blanche, l'adolescent noir est kidnappé et assassiné. Ses meurtriers, blancs, seront acquittés. Resurgit en effet durant leur procès le fantôme du père d'Emmett, Louis Till, enrôlé dans l'armée américaine à la fin de la Seconde Guerre mondiale et jugé puis exécuté pour viol en 1945. Tel père tel fils, considère le jury, aussi blanc que les accusés.
Habité par ce fait divers qui a marqué l'Amérique, l'auteur décide d'enquêter sur les circonstances douteuses de cette exécution. Il en fait ressortir les zones d'ombre et tente de combler le silence de Louis Till.
Faits historiques, éléments autobiographiques et fictifs s'entrelacent pour former un récit aussi personnel qu'actuel, auscultant une société américaine rongée par l'injustice et la violence.
Prix Femina Étranger 2017
Puissant. Bouleversant. Inspirant. Un récit gorgé d'émotion dont on ne ressort pas indemne.Le 17 janvier 2015, Chanel et sa soeur assistent à une fête sur le campus de Stanford. Quelques heures plus tard, Chanel se réveille dans une chambre d'hôpital : on lui explique qu'elle a sans doute été violée ce que de pénibles examens confirment.
Son agresseur présumé, Brock Turner, est un athlète prometteur soutenu par ses parents et dont la ligne de défense ne variera pas : la victime était consentante. Ce
" bon garcon ",
" d'excellente réputation ", essaiera même de le lui faire admettre. Devant les preuves certaines il est pourtant reconnu coupable mais, au nom de " conséquences collatérales négatives ", uniquement condamné à six mois de prison. Lors du verdict, Chanel, jusque-là sidérée et mutique, lit une déclaration qui restera dans les mémoires et contribuera à faire changer la loi californienne.
Ce récit, qui questionne lourdement un système pénal conçu pour protéger les plus forts, marque surtout par le courage de la victime qui,
grâce à lui, réussit à se réapproprier son identité. Entrelaçant douleur, résilience et humour, il est en passe de devenir un classique moderne.
" Ce livre est un acte de revendication...
J'ai un nom marque les débuts d'une jeune écrivaine talentueuse. "
Jennifer Weiner,
The New York Times " Dans un monde parfait, la lecture de
J'ai un nom serait obligatoire pour tout policier, inspecteur, procureur et juge qui s'occupe de victimes d'agression sexuelle. "
LA Times " Miller est une conteuse douée... Apprenez son nom, écoutez sa voix ! "
The New Yorker " Dans un monde qui demande à trop de survivants de garder leurs expériences pour eux-mêmes [...]
J'ai un nom est sans conteste un très grand livre [...]. Le lire inspire l'espoir. "
The Guardian " Dans sa rare honnêteté et dans ses petits détails,
J'ai un nom est à la fois une plaie ouverte et un baume, un cri silencieux et le plus fort des cris...
J'ai un nom est plus qu'une mise en accusation, même si elle est réussie et émouvante. C'est aussi une main tendue, qui vous invite à vous battre à ses côtés. "
Elle " Miller se distingue non seulement par sa résilience et sa force d'âme, mais aussi par son pouvoir d'expression. Elle possède des dons extraordinaires en tant qu'écrivain. "
The National Book Review