C'est l'histoire d'un tandem improbable. Un énarque ambitieux est élu président de la République. Un type baraqué et culotté devient l'un de ses plus proches collaborateurs. Il donne des ordres aux fonctionnaires en costumes gris, il connaît tous les potins du Palais, on le craint.
Un 1er mai, il se déguise en policier. Il est filmé en train de tabasser un jeune homme. Bizarrement, le président ne le vire pas. Pour Alexandre Benalla comme pour Emmanuel Macron, c'est le début des emmerdes.
Dans cette histoire, il est question de barbouzes et de technocrates, de judokas et de footballeurs, d'armes à feu et de pistolets à eau, de gros virements et de cash. On jure de dire toute la vérité et on bidonne des vidéos. On traîne dans des bars à chicha et des palaces. On voyage d'Évreux à N'Djamena. Benalla & Moi, c'est l'histoire d'un nouveau monde rattrapé par l'ancien.
Tous deux journalistes au quotidien Le Monde, ARIANE CHEMIN et FRANÇOIS KRUG ont révélé et suivi l'affaire Benalla. Ils s'associent au dessinateur JULIEN SOLÉ pour raconter ce feuilleton riche en rebondissements et en révélations sur les coulisses du pouvoir.
L'ascension du 9e Art :
Nathalie Heinich, L'artification de la bande dessinée
Benoît Mouchart, Le festival d'Angoulême, instrument de légitimation
Philippe Dagen, Sens dessus dessous. Art contemporain et bande dessinée
Pascal Ory, Une vie avec la BD (entretien)
La conquête d'une place :
Fabrice Piault, Naissance d'un marché
Antoine Torrens, La bande dessinée en bibliothèque. La constitution d'une géographie inconsciente
Éléments d'une histoire :
Thierry Groensteen, 1833-2000 : une brève histoire de la bande dessinée
Jean-Pierre Mercier, La bande dessinée américaine, entre mass media et contre-culture
Benoît Mouchart, 2000-2017 : les mutations de la bande dessinée
Jean-Marie Bouissou, Le manga en douze questions
Benoît Mouchart - Jacques Tardi, Abattre les jours (entretien)
L'écriture et l'image :
Benoît Peeters, Une écriture spécifique
Tristan Garcia, Enfance de la bande dessinée. L'art des images et des âges
J. M. G. Le Clézio, Un enthousiasme d'enfance
La folie Tintin :
Pierre Assouline, Hergé sacré, sacré Tintin!
Rémi Brague, Tintin, ce n'est pas rien!
Jean-Luc Marion, Tintin comme système. Esquisse d'une interprétation
Hubert Védrine, BD, histoire et géopolitique
La BD à l'école :
Cécile Gonçalves, La BD a sauvé mes cours de philo
Vincent Marie, Fragments d'une guerre dessinée. La BD historique et la Grande Guerre
Lucie Servin, La mémoire de la Shoah et sa représentation dans la BD
David Vandermeulen, La BD et la transmission du savoir
Aujourd'hui la bande dessinée est partout au point que l'on ne prête guère attention à la singularité de sa présence. À la une des magazines, dans les manuels scolaires, sur les murs des villes, l'image bédéiste a colonisé l'imaginaire des sociétés contemporaines. Qu'ils soient férus de littérature graphique, simples amateurs, indifférents, voire hostiles, les contemporains, face à cette débauche d'images, ne peuvent ignorer des personnages devenus familiers. Lecteurs et lectrices, de tous les âges et de toutes conditions, peuvent avec ravissement se plonger dans les univers de la BD, découvrir des mondes improbables, suivre des reportages, prendre la mesure des connaissances scientifiques. Ainsi se déploie une douce accoutumance à toutes les formes de narrations graphiques. Revues, festivals, rencontres contribuent à maintenir ou à accroître la dépendance aux bulles et aux cases. Mais, miroir déformant, la bande dessinée offre aussi un panorama des addictions à l'alcool, au tabac ou au sexe.
"Mieux vaut exercer son intelligence à des conneries que sa connerie à des choses intelligentes." Les Shadocks Nous aimons tous les Schtroumpfs. Leur univers fait partie intégrante de notre enfance. Pas question, pour l'auteur, d'en casser la magie ou d'en rompre le charme ; mais bien au contraire de prolonger le plaisir autrement...
Les Schtroumpfs peuvent être étudiés sous une infinité d'angles : culturel, esthétique, marketing, économique, juridique, historique, sociologique, psychologique, psychanalytique. Pédagogique également : ils s'adressent en priorité à un public d'enfants. Une telle approche explique certains traits saillants du monde des Schtroumpfs, comme l'absence de sexualité. Le village des Schtroumpfs peut apparaître comme la métaphore d'une classe d'école.
Mais allons plus loin dans l'analyse :
Les petits lutins de Peyo se ressemblent tous : bonnet blanc, collant blanc, corps bleu, petite schtroumpf bleue, excepté le grand Schtroumpf, ils vivent en collectivité et travaillent tous à une cause commune : réparer le village après le passage d'un méchant, bâtir un pont sur la rivière Schtroumpf... l'initiative privée est rarement récompensée, elle est même la plupart du temps réprimée, ils prennent leur repas tous ensemble dans une salle commune, ils ont un chef unique, ils sortent très rarement des limites de leur petit pays...
Cela ne vous évoque rien ? Une dictature politique par exemple ?
Antoine Bueno, professeur à l'IEP de Paris, nous propose une étude intéressante autant que divertissante émaillée d'exemples divers pris dans l'oeuvre de Peyo. Son raisonnement étayé en étonnera plus d'un, et livrera aussi toutes les réponses aux questions fondamentales que pose la série, comme la taille réelle des Schtroumpfs.
A l'issue de la lecture, nous espérons qu'il vous aura convaincu d'une chose : Le monde des Schtroumpfs semble bien un archétype d'utopie totalitaire. Alors, cela change-t-il pour autant le regard que nous portons dessus ? En aime-t-on moins les petits lutins de Peyo ? Sans doute pas. Faut-il s'en inquiéter ? C'est toute la question...