Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; l'idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Jacques Frantz donne corps au personnage énigmatique de Limonov en restituant toute la violence et les contradictions de son combat.
Comment dire adieu à un être cher alors que le monde entier est frappé par une crise sanitaire, que le défunt repose au Nigeria et que ses enfants sont bloqués en Angleterre et aux Etats-Unis ? Le père de Chimamanda Ngozi Adichie vient de mourir. Séparée de ses proches, cette dernière vit un deuil empêché et solitaire. Elle écrit alors sous la forme de courts chapitres, composés comme des soubresauts de chagrin et de rage, où l'amour et l'admiration qu'elle portait à son père explosent à chaque page.
Recyclage du plastique : la grande illusion Depuis 30 ans, dans son labo de chercheuse et sur tous les terrains du monde, Nathalie Gontard explore et scrute l'univers du plastique. D'abord fascinée par les potentialités du matériau magique, elle l'a vu ringardiser les matières traditionnelles et envahir sournoisement la planète. Elle a découvert ses empreintes sur les plages, au coeur des sols et même dans la chair d'innombrables animaux. Inquiète, elle est allée chercher des matériaux cousins moins envahissants, puis a tenté de calmer l'appétit du monstre en le piégeant dans son propre recyclage.
Mais aujourd'hui elle se rend à l'évidence : tous les recycleurs, tous les inventeurs de " nouveaux matériaux " ne suffiront pas à dompter la bête. Il faut supprimer la source du danger, couper le robinet de l'invention-inondation ! Les industriels et les décideurs politiques sont shootés à l'innovation, les mains liées par leur croyance dans le progrès uniquement matériel ? À nous de nous mobiliser pour terrasser la créature ! À nous de trouver comment assurer notre confort sans déséquilibrer la petite planète dont nous sommes locataires. Ce qu'il faut, c'est reconnaître notre addiction pour ralentir notre consommation jusqu'au strict nécessaire. Un défi tout à fait accessible, et que ce livre incite à relever dès aujourd'hui.
Qu'il suive le fil d'Ariane sur les traces du Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu'il revisite le mythe de Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu'il rêve à la beauté d'Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes.
Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence.
« Pour chanter les vingt ans du Pommier, mon éditrice me demanda d'écrire quelques lignes. Les voici. Pour une fois, j'y entre en morale, comme en terre nouvelle et inconnue, sur la pointe des pieds.
On disait jadis de l'Arlequin de mes rêves, bienheureux comédien de l'art, qu'il corrigeait les moeurs en riant. Devenu arrière-grand-père, son disciple a, de même, le devoir sacré de raconter des histoires à ses petits descendants en leur enseignant à faire des grimaces narquoises. Parvenus ensemble à l'âge espiègle, j'en profite pour leur dire de l'humain en pouffant de rire. » Michel Serres
La nuit, chacun la voit, la vit, la sent, l'apprivoise à sa manière. De celle de Guyane, trouée d'un faible lampadaire sous la lueur duquel, enfant, à la faveur de la moiteur et du silence, elle allait lire en cachette, à celle qui lui permettait de régler ses comptes avec les péchés capitaux que les religieuses lui faisaient réciter dans la journée, la nuit a souvent été, pour Christiane Taubira, une complice, une alliée, une sorte de soeur intime, un moment particulier. C'est la nuit des chansons qu'on adore et dévore, la nuit du sommeil qui refuse qu'on annonce la mort d'une mère, la nuit des études passionnées et des yeux en feu à force de scruter les auteurs sacrés, la nuit qui ouvre sur les petits matins des métros bougons et racistes. C'est aussi la nuit des militantismes, de la Guyane qui se révolte, des combats furieux à l'Assemblée autour du mariage pour tous - un cathéter au bras et le courage en bandouillère. C'est enfin la nuit d'un tragique vendredi 13, bientôt suivie de celle où l'on décide d'un adieu. Ces nuits des espoirs, des questions, des inquiétudes parfois, des colères aussi sont un roman du vrai. Un récit littéraire où l'auteur montre que la vie est souvent plus forte, inventive, poétique, envoûtante, dure, terrible que bien des fictions.
Il est admis que 1984 et La Ferme des animaux d'Orwell permettent de penser les dictatures du XXe siècle. Je pose l'hypothèse qu'ils permettent également de concevoir les dictatures de toujours. Comment instaurer aujourd'hui une dictature d'un type nouveau ? J'ai pour ce faire dégagé sept pistes : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l'histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l'Empire. Chacun de ces temps est composé de moments particuliers.Pour détruire la liberté, il faut : assurer une surveillance perpétuelle ; ruiner la vie personnelle ; supprimer la solitude ; se réjouir des fêtes obligatoires ; uniformiser l'opinion ; dénoncer le crime par la pensée.Pour appauvrir la langue, il faut : pratiquer une langue nouvelle ; utiliser le double langage ; détruire des mots ; oraliser la langue ; parler une langue unique ; supprimer les classiques.Pour abolir la vérité, il faut : enseigner l'idéologie ; instrumentaliser la presse ; propager de fausses nouvelles ; produire le réel.Pour supprimer l'histoire, il faut : effacer le passé ; réécrire l'histoire ; inventer la mémoire ; détruire les livres ; industrialiser la littérature.Pour nier la nature, il faut : détruire la pulsion de vie ; organiser la frustration sexuelle ; hygiéniser la vie ; procréer médicalement.Pour propager la haine, il faut : se créer un ennemi ; fomenter des guerres ; psychiatriser la pensée critique ; achever le dernier homme.Pour aspirer à l'Empire, il faut : formater les enfants ; administrer l'opposition ; gouverner avec les élites ; asservir grâce au progrès ; dissimuler le pouvoir.Qui dira que nous n'y sommes pas ? M.O.
Avec ce livre audio, Elizabeth George fait de vous un auteur de roman policier. God save the Queen... du crime !
Par où commencer pour transformer une simple idée, souvent fugace, en un manuscrit redoutablement efficace ?
Dans cet ouvrage, Elizabeth George - plus d'une vingtaine de romans à son actif et des millions d'exemplaires vendus - nous montre son envers du décor. Des recherches à l'exploration des lieux, des prises de notes aux photos, elle dévoile ses astuces pour construire sa toile de fond avec précision et réalisme, pour rendre ses personnages plus crédibles et plus vivants, pour bâtir une intrigue impeccable.
Résultat : une véritable manne de conseils pratiques pour les curieux et les auteurs en devenir !
Sommaire
Prologue
Chapitre 1 - Les recherches : en finir avec la peur de la page blanche
Chapitre 2 - Les personnages : le noeud de l'intrigue et ce qui en résulte
Chapitre 3 - Approfondir les personnages : le besoin vital
Chapitre 4 - L'environnement : l'univers intérieur et extérieur du personnage
Chapitre 5 - Le dialogue : révéler un personnage à travers sa voix
Chapitre 6 - La CAMAP : les bases d'une narration solide
Chapitre 7 - Le point de vue et la voix : qui est le mieux placé pour raconter l'histoire ?
Chapitre 8 - Le développement : processus, décisions et intrigue
Chapitre 9 - Le canevas et le séquencier : et maintenant ?
Chapitre 10 - La construction d'une scène : mettre à profit ses recherches
Chapitre 11 - Les prérequis d'une scène - 1 : ouverture et charnières
Chapitre 12 - Les prérequis d'une scène - 2 : point culminant et dénouement
Chapitre 13 - La structure de la scène : plusieurs possibilités
Chapitre 14 - La relecture : dans la peau d'un éditeur
Chapitre 15 - La routine : après tout, l'écriture reste un métier
Épilogue
" Dans le combiné, ta respiration rythme tes pas sur un parquet sonore,
oh tu sais ... Tout ira bien tant qu'on est tous les deux. Ta déambulation s'interrompt.
On a eu beaucoup de chance de tomber l'un sur l'autre, notre fusion s'est opérée dès le premier jour, comme une évidence. Les gens ne comprennent pas, parce que la société est individualiste, mais le couple, ça ne casse pas l'individualité, ça la renforce, ça la respecte. Mes parents étaient pareils, moi ça me barbait quand j'étais petite. Ils s'aimaient tant que ma mère a eu des problèmes de santé dès que mon père a disparu. Je rebondis,
oui, mais vous deux, c'est encore autre chose. Retrouvant un souffle serein, tu inspires longuement.
Des couples qui ont notre histoire, notre trajet, tout ce que nous avons traversé... Oui, il n'y en a peut-être pas beaucoup. "
La romancière Gaël Tchakaloff a vécu, jour et nuit et des mois durant, au coeur du réacteur, au plus près du pouvoir et de ceux qui l'incarnent : le président de la République et la Première dame.
Tant qu'on est tous les deux perce l'armure, les secrets, l'histoire d'amour et les conquêtes d'un homme et d'une femme qui ne ressemblent à nuls autres: Brigitte et Emmanuel Macron. Famille, amis, entourage politique, détracteurs...
De fidélités en trahisons, chacun livre sa vérité.
*
" Un livre politique autant que littéraire qui va faire du bruit. Un récit au charme singulier. Une histoire d'amour, de pouvoir, d'amitié en équilibre sur une multitude de sentiments contradictoires. " Marie-Laure Delorme, Le Point" Un carnet de bord au parfum yasminarezien. " Ludovic Perrin, Le JDD
Ecoutez Lire propose une sélection des textes emblématiques des prises de parole publiques d'Albert Camus effectuées entre 1946 et 1957. D'une conférence à l'autre, Camus explicite et manifeste son engagement d'homme, qui vise à redonner voix, figure et dignité à ceux qui en ont été privés par un demi-siècle de bruit et de fureur. Dans ces sept prises de parole choisies, Camus aborde les sujets de la civilisation européenne et de la place de l'intellectuel dans celle-ci, de l'Algérie, de la crise existentielle de l'homme du XXème siècle qui vient de connaître la Seconde Guerre mondiale et qui s'interroge sur l'avenir géopolitique mondial...
Des propos d'une force et d'une actualité déroutantes.
Sont à retrouver dans ce livre audio inédit :
o "La crise de l'Homme" (1946)
o "Sommes-nous des pessimistes ?" (1946)
o "L'Europe de la fidélité" (1951),
o "L'avenir de la civilisation européenne" (1955),
o "Appel pour une trêve civile en Algérie" (1956),
o "Le discours de Stockholm" (1957). Extrait de la captation officielle d'Albert Camus devant l'Académie Nobel, archive exceptionnelle de l'INA,
o "Conférence à l'université d'Uppsala" (1957)
La pièce Les belles-soeurs de Michel Tremblay est née le 4 mars 1968 lors d'une lecture publique dans un minuscule théâtre de la métropole.
Cinquante ans après sa création, le journaliste Mario Girard raconte l'histoire qui a entouré la naissance de cette oeuvre majeure de la dramaturgie québécoise. À partir de témoignages, de documents d'archives et de photographies, on découvre comment, un jour de 1965, l'idée est venue au jeune Tremblay d'écrire une pièce en joual rassemblant 15 femmes dans une cuisine autour d'un million de timbres-primes Gold Star.
L'auteur revisite le contexte historique et social dans lequel Les belles-soeurs ont été créées, la polémique qui a suivi, le triomphe que la pièce a obtenu auprès du public et, surtout, les répercussions que cette oeuvre a eues sur la culture québécoise.
Tremblay n'a pas voulu choisir entre Antigone et La Poune : il a pris les deux. Et en faisant cela, il a aidé tout un peuple à trouver sa voix.
"« Je suis convaincue de l'urgence morale qu'il y a à nous atteler à imaginer ensemble une éducation différente pour nos enfants, pour tenter de créer un monde plus juste à l'égard des femmes et des hommes. »
À une amie qui lui demande quelques conseils pour élever selon les règles de l'art du féminisme la petite fille qu'elle vient de mettre au monde, Chimamanda Ngozi Adichie répond sous la forme d'une missive enjouée, non dénuée d'ironie, qui prend vite la tournure d'un manifeste.
L'écrivaine nigériane examine les situations concrètes qui se présentent aux parents d'une petite fille et explique comment déjouer les pièges que nous tend le sexisme, à travers des exemples tirés de sa propre expérience.
Cette lettre manifeste s'adresse à tous : aux hommes comme aux femmes, aux parents en devenir, à l'enfant qui subsiste en nous et qui s'interroge sur l'éducation qu'il a reçue. Chacun y trouvera les clés d'une ligne de conduite féministe, qui consiste à croire en la pleine égalité des sexes et à l'encourager. "