Il y a une quinzaine d'années, en chahutant avec des amis, le jeune Fabien, pas encore vingt ans, fait un plongeon dans une piscine. Il heurte le fond du bassin, dont l'eau n'est pas assez profonde, et se déplace les vertèbres. Bien qu'on lui annonce qu'il restera probablement paralysé à vie, il retrouve peu à peu l'usage de ses jambes après une année de rééducation. Quand il se lance dans une carrière d'auteur-chanteur-slameur, en 2003, c'est en référence aux séquelles de cet accident - mais aussi à sa grande taille (1,94 m) - qu'il prend le nom de scène de Grand Corps Malade.
On connaît l'immense succès qui suit : trois albums plébiscités par le public et la critique, une distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, qui récompense la qualité de sa plume, toujours subtile et surprenante. Dans ses chansons pleines de justesse, telles " À l'école de la vie ", " Roméo kiffe Juliette ", " Éducation nationale ", ou encore " Rachid Taxi ", l'artiste soulève le voile d'une réalité sociale et politique singulière. Chaque année, certains de ses textes sont proposés au baccalauréat de français.
Dans son livre, où il se fait pour la première fois auteur d'un récit en prose, il raconte, avec humour, dérision et beaucoup d'émotion, les douze mois passés en centre de rééducation et relate les aventures tragiques mais aussi cocasses vécues par lui et ses colocataires d'infortune.
" Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes " V. Van GoghLe 20 février 1888, âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh, l'homme du nord, s'installe à Arles. C'est l'hiver, mais il découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, ce passionné d'astronomie se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et Même s'il est intimidé par le sujet, il veut surtout peindre un ciel
étoilé. Parce que " La nuit est encore plus richement colorée que le jour ", écrit-il. Certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre naîtront de ce projet : T
errasse de café le soir à Arles, La nuit étoilée sur le Rhône, La nuit étoilée de Saint Rémy de Provence...
Les étoiles sont-elles, dans ces toiles, disposées au hasard ou bien correspondent elles à une configuration réelle du ciel nocturne ? Cette question qui anime l'écrivain et astrophysicien passionné des arts qu'est Jean-Pierre Luminet n'est pas seulement une affaire de curiosité biographique, cela touche aussi à la vision fondamentale du peintre. Van Gogh a toujours mis en avant son désir de faire preuve d'un certain réalisme dans la transposition picturale " Cela m'amuse énormément de peindre la nuit sur place... de peindre la chose immédiatement ", écrit-il dans une autre lettre. Ce débat (faut-il peindre d'après nature ou imagination) est si sérieux qu'il a provoqué la brouille entre Gauguin et Van Gogh (et la mutilation de l'oreille et crise de folie qui ont suivi chez ce dernier).
Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie, se déplaçant sur les lieux précis où Van Gogh a peint, consultant les travaux de certains prédécesseurs (le plus souvent pour les contredire), et recourant à des logiciels de reconstitution astronomique, Jean-Pierre Luminet a mené l'enquête. A force de recoupements, il a pu établir que les portions de ciel représentées dans les tableaux correspondent toujours à une réalité. Mais il lui arrive aussi de rendre les choses plus complexes... pour des raisons purement artistiques. Ainsi Van Gogh, comme l'établit avec une fascinante sagacité Jean-Pierre Luminet, opère parfois des montages, ou mêle observation précise, imagination, mémoire... En cela aussi, il a bouleversé les canons et annoncé les évolutions futures de son art (vers le cubisme, le surréalisme, l'abstraction). Ce n'est pas le moindre mérite de ce passionnant petit livre que de démontrer cela.
S'il y a un peintre français qui, par son seul génie, a bouleversé le monde entier, c'est bien Édouard Manet.
Depuis l'enfance, j'aime ses oeuvres, ses noirs, ses ivoires, ses énigmes, ses amoureuses. La violence extrême qu'il a suscitée est inimaginable aujourd'hui. Je vous propose une balade personnelle et intime dans sa vie.
Ado, j'avais trois idoles : lui, Jacques Monory, le peintre des meurtres bleus, et Led Zeppelin. Vous allez les retrouver ainsi que des conversations sur le bel Édouard avec Koons, Barceló, Longo, Condo, Tabouret, Lavier, Yan Pei-Ming, Traquandi, Mivekannin et ceux qui font l'art vivant.
Je ne suis pas historien, ce qui me permet de convoquer des surprises dans le secret des ateliers : Picasso, Warhol, De Niro père et fils, Hockney, Visconti, César, Niki de Saint Phalle, La Casa de Papel, Laurence des Cars, Bourdieu, la maladie brutale, le journalisme, mes parents, modestes marchands de tableaux et ceux du monde entier...
Notre Hitchcock de la peinture a inventé l'art moderne pour le reste de la planète. Il adorait la vie et il a fini, presque paralysé, par peindre des fleurs déchirantes. Étant passé tout proche du ravin rejoindre mon père, je me suis autorisé ce roman vrai avec des reproductions magnifiques.
Édouard Manet a vécu la mort aux trousses en revenant tout jeune du Brésil, à cause de la syphilis qui l'a tué à 51 ans. Comme Baudelaire à 46 ans. Il lui ferma les yeux.
Il repose au cimetière de Passy, à Paris. Il incarne la preuve que l'art contemporain n'existe pas car le Déjeuner sur l'herbe est vivant pour l'éternité.
Partout.
" J'ai écrit un livre sur Brad Pitt parce que je l'aime. C'est un vrai garçon: sexy, fort, aventureux, et je suis sûr qu'il me protégerait si j'avais besoin de lui. Car il a aussi les fragilités des hommes véritables qui savent à quel point la vie est difficile. Des périodes de dépression sévère, j'en ai fait l'expérience également. Écrire à son sujet, c'est aussi une manière de les partager. Je ne le connais pas, il ne me connaît pas, mais peut-être s'arrêtera-t-il sur cette bouteille à la mer en découvrant qu'il a un ami quelque part en France qui l'aime, l'admire et le comprend. " Brad, c'est l'histoire d'un beau gosse du Missouri qui débarque à Hollywood au milieu des années quatre-vingt avec trois cents dollars en poche. Il aimerait faire du cinéma depuis qu'il a vu Robert Redford au drive-in de son patelin, mais il ne connaît personne.
De petits jobs en petits rôles, il survit comme il peut. Jusqu'à son apparition dans
Thelma et Louise, qui fait sensation. Il devient très vite la plus grande star de sa génération. Aujourd'hui encore, son sex-appeal est intact et sa popularité ne faiblit pas.
Brad, c'est une aventure américaine empreinte d'ambition, de triomphe, de cruauté et de désillusions qui font de Brad Pitt un héros moderne, dont la destinée, nous dit Frédéric Mitterrand, est à la mesure du cinéma, de nos rêves et de nos inquiétudes.
S'il reste encore un mystère dans le destin médiatisé de Marilyn Monroe, c'est le nom de son père. Toute sa vie, elle n'aura eu de cesse de chercher celui qui lui a tant manqué. À travers ses relations
amoureuses, dans ses rôles, cette absence de figure paternelle marquera sa vie.
Soixante ans après, François Pomès s'est fixé pour objectif d'identifier le père de Marilyn. Durant trois années, il a mené une incroyable enquête, rencontrant de nombreux témoins qui lui ont permis de brosser un portrait intime, inédit, de la star. Mais son éclair de génie sera d'utiliser les progrès de la génétique et de l'analyse de l'ADN pour découvrir l'identité du père biologique de Marilyn.
Lors de ses investigations, l'auteur va miraculeusement trouver le collectionneur de l'unique mèche de cheveux de la star qui va révéler le nom de ses descendants et celui de son père.
Les résultats lèveront le voile sur le dernier secret entourant l'une des plus grandes icônes du XXe siècle, lui donnant post mortem ce père qu'elle chercha toute sa vie.
« Sait-on vraiment qui on est ? On est multiple tout au long de sa vie. On se construit sur une espèce de socle social, une origine géographique. Moi, je suis née à Marseille, en 1954, dans une famille "populaire". Je ne suis pas une héritière. Ou plutôt, je suis héritière de la vie des gens qui m’ont précédée, mais qui étaient ouvriers, paysans et immigrés. Je crois que je n’ai pas trahi la jeune fille que j’étais à 18 ans. Je suis une comédienne "connue", comme on dit, avec une identité assez forte dans mon milieu professionnel, et même à l’extérieur ! Et je suis tout autant comédienne que citoyenne. J’adore mon métier – jouer –, mais il y aura toujours dans le choix de mes projets une volonté de donner à voir des images de femmes qui sont très ancrées dans une réalité sociale. »
Ariane Ascaride traverse une enfance assez solitaire. Tombée dans le théâtre dès ses 8 ans, elle «monte» à Paris pour tenter l’entrée au Conservatoire, tout en poursuivant des études de sociologie à la Sorbonne. Elle rencontre Robert Guédiguian, son futur mari, dans les réunions syndicales de leur université. En 1981, ils tournent Dernier Été, premier film d’une longue série ensemble, jusqu’à ce jour de 1998 où Ariane reçoit sans y croire le César de la meilleure actrice pour Marius et Jeannette. Ce tournant dans sa carrière lui offrira de multiplier les collaborations au cinéma, à la télévision et au théâtre. En 2019, elle reçoit le prix d’interprétation à la Mostra de Venise pour Gloria Mundi. Enfin, Ariane est attachée à un autre rôle : celui de femme dans la société. On la connaît pour ses interventions indignées face aux injustices sociales, qu’elle combat à l’écran comme à la ville.
Entretiens menés par Sophie Lhuillier
L'histoire méconnue de douze succès planétaires. Un livre-chapitres conçu comme un album." Vous pourriez dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul. " En octobre 1971, un an et demi après la séparation des Beatles, John Lennon publie la chanson
Imagine, qui deviendra le plus grand succès de sa carrière en solo mais aussi l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de la pop, jusqu'à être qualifiée de " morceau du siècle " par certains classements. L'hymne pour la paix le plus célèbre de l'histoire, que l'on entonne toujours lors des manifestations et au lendemain des drames, ne raconte pas seulement les ambivalences d'un artiste tiraillé entre idéalisme et activisme : il marque aussi les derniers feux de l'ère hippie et des utopies des années 1960, avant l'entrée de plain-pied dans une décennie marquée par le désenchantement.
Ce ne sera pas la dernière fois qu'en quelques notes et une poignée de mots un tube incarnera son époque et en dévoilera les soubresauts comme les ambiguïtés. Revendications sociales, tensions diplomatiques, alternances et changements de majorité... De nombreux événements peuvent se lire à l'aune d'une chanson qui en dit souvent bien plus qu'un long discours. En 1977,
God Save the Queen des Sex Pistols éclipsera le jubilé de la reine, et marquera l'entrée dans une nouvelle ère, celle du punk et du " No Future ", comme
We Are the World (1985), coécrite par Michael Jackson et Lionel Richie, symbolisera la naissance de l'industrie de l'humanitaire et du charity-business. Publiée neuf mois avant la mort de Freddie Mercury,
Innuendo (1991) de Queen deviendra à la fois l'épitaphe du groupe et le symbole des années sida. Hit emblématique de la britpop et de la " Cool Britannia ",
Wonderwall du groupe Oasis contribuera à réinstaller les travaillistes au pouvoir en Angleterre en 1997, mettant fin à presque deux décennies de thatchérisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001,
The Rising de Bruce Springsteen aidera à panser les plaies d'une Amérique meurtrie. De ABBA à Gainsbourg, de Scorpions aux Cranberries, des
protest songs les plus virulentes aux hymnes pop (en apparence) anecdotiques : en douze titres incontournables qui forment autant de chapitres, cet ouvrage écrit avec maestria fait se percuter la grande histoire avec celle du rock, et raconte à sa manière certains des bouleversements politiques et sociaux majeurs des soixante dernières années.
Lieux d'émerveillement, d'apprentissage et de découverte, les musées n'ont cessé de se développer depuis une trentaine d'années. Promenade sensible à travers le monde, ce Dictionnaire amoureux ouvre la réflexion sur ce que notre monde veut transmettre aux générations futures.Musées de beaux-arts, musées d'histoire ou d'archéologie, musées de sciences, ou de techniques, musées d'histoire naturelle ou d'ethnologie : il s'en créée tous les jours à travers le monde ! Mais pourquoi va-ton dans les musées ? Qu'allons-nous y chercher ? Pourquoi les musées sont-ils aussi présents dans notre imaginaire ? En nous entraînant dans les coulisses des musées, ce Dictionnaire Amoureux fait partager la passion de l'auteure pour ces lieux fascinants et indispensables qui ont su se moderniser, se réinventer pour toucher toujours plus de publics. A travers mille anecdotes, on y flâne d'un continent à l'autre, du Louvre au musée Edo-Tokyo, du Louvre Abu Dhabi au British Museum, de l'Ermitage à la glyptothèque de Copenhague. On y découvre des musées insolites ou inconnus, des musées-ateliers, des maisons d'artistes. Champollion y côtoie Beyoncé, Tintin ou Dark Vador. On y rencontre des artistes torturés, des collectionneurs un peu fous, des architectes inspirés et des conservateurs hors du temps. On y entrevoit les coulisses des acquisitions, des restaurations, des réserves de musée, sans oublier celles des vols célèbres ou des faux. Confrontés aujourd'hui à de nouveaux défis, comme les enjeux de marque, de diversité, de développement durable, de post-colonialisme, ou de numérique, les musées nous interrogent sur notre rapport aux objets, mais aussi au passé, à la mémoire, et à la transmission. Promenade sensible à travers le monde, ce Dictionnaire amoureux ouvre la réflexion sur ce que notre monde veut transmettre aux générations futures.
En définissant l'histoire de l'art comme « discipline humaniste », Erwin Panofsky entendait un tel humanisme dans la perspective de cette longue tradition, éthique autant qu'érudite, qui court depuis l'Antiquité et aura trouvé sa moderne reformulation chez Kant. L'humanisme s'entendait aussi dans son acception historique de moment crucial pour la culture occidentale, à savoir la Renaissance italienne et nordique. C'est un fait frappant que l'histoire de l'art s'est souvent refondée dans sa propre méthode à partir d'une vision renouvelée qu'elle pouvait offrir de cette période fascinante et initiatique à bien des égards.Mais il faut compléter cette histoire de l'art par une anthropologie des images, des regards, des relations de ressemblance. Et renouer par là avec le point de vue d'Aby Warburg pour qui l'humanisme fut un âge, non seulement de conquêtes majeures, mais aussi d'inquiétudes, de tensions, de crises, de conflits. Cet ouvrage réunit une série d'études où l'humanisme renaissant se révèle altéré dans certains objets figuratifs où l'on découvre comment la ressemblance inquiète autant qu'elle s'inquiète, délivrant ses symptômes par-delà tous les signes iconographiques qu'on peut y reconnaître. Qu'il s'agisse de la Peste noire, de l'expression pathétique, du portrait ou des multiples usages figuratifs de la cire, dans tous les cas l'humanisme aura montré son malaise impensé, sa fêlure constitutive : une fatale altération qui est vocation à l'altérité.
La véritable histoire du plus grand groupe de tous les temps.
Le 10 avril 1970, la nouvelle fait la une de la presse mondiale : Paul McCartney quitte les Beatles. Son départ ne signe pas seulement la séparation du groupe le plus populaire de tous les temps, il marque aussi le terme d'une aventure extraordinaire, celle de quatre adolescents partis des caves de Liverpool pour devenir des musiciens accomplis, incarnation de la soif de liberté qui secoue toute la génération de l'après-guerre. Alors que
Let It Be, leur chanson-testament, s'impose comme un dernier succès, McCartney attaque en justice ses trois anciens acolytes. Le rêve est fini. Et pourtant, cinquante ans après, leur légende demeure.
She Loves You,
Help!,
Yesterday,
Hey Jude,
Come Together,
Something... Les deux cents morceaux enregistrés par John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr en l'espace d'à peine huit ans sont toujours vénérés par des millions de fans. Leurs douze albums constituent une discographie aussi intimidante qu'indépassable, source d'inspiration pour tous les musiciens d'aujourd'hui.
À travers des documents rares et des entretiens inédits, l'auteur déroule avec un véritable art narratif le fil d'une épopée moins lisse et triomphale que ne laissent paraître les records de vente (plus de deux milliards de disques écoulés depuis 1962). Des débuts erratiques à Liverpool puis à Hambourg jusqu'à l'hystérie de la Beatlemania, des expérimentations sonores de
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band aux premières échappées en solitaire, leur destin commun est jalonné de triomphes, mais aussi de deuils douloureux, de désillusions, de controverses, de rancoeurs et même d'échecs retentissants.
Derrière la plus belle partition de la pop se dessine enfin une autre histoire, tout aussi fascinante. La culture de masse, le psychédélisme, les paradis artificiels, l'activisme pacifiste... Les phénomènes qu'ils ont traversés ou qu'ils ont contribué à faire émerger ne racontent pas seulement les années soixante, mais dévoilent une révolution sociale et culturelle dont les effets sont toujours perceptibles. Comme le dira justement McCartney : " On n'était pas seulement dans l'air du temps ; on était dans l'esprit du siècle ".
La Fée-Cinéma est le récit autobiographique d'Alice Guy : première femme cinéaste du monde.
Écrire vite. Raconter son enfance, d'abord : la jeune Alice est élevée entre le Chili, la Suisse et la France. Puis le pensionnat et la vie à Paris. Suivent des études de sténographie, avant qu'elle ne devienne en 1895 la secrétaire de Léon Gaumont au Comptoir général de Photographie. C'est à la suite de la première projection du cinématographe des frères Lumière qu'Alice a l'idée de tourner de courtes fictions pour soutenir la vente des caméras Gaumont.
Déjà "mordue par le démon du cinéma", elle n'a qu'une obsession : raconter des histoires en réalisant ses propres films, dont le plus célèbre, La Fée aux choux, considéré comme le premier film de fiction...
Longtemps effacée de l'Histoire, Alice Guy décrit ici avec précision les débuts du cinéma, la magie des accidents, des expérimentations et autres bouts de ficelle. Sans détour et sans romance, d'une écriture intime et urgente, elle dit la beauté du 7e art qu'elle a "aidé à mettre au monde" ; elle se réhabilite.
Elle meurt en 1968 et ses Mémoires, pourtant achevés en 1953, ne seront publiés qu'en 1976.
Portraits de 40 étoiles emblématiques qui ont fait Hollywood.De Charlie Chaplin à Leonardo DiCaprio, nombre d'acteurs ont été non seulement d'immenses vedettes, mais aussi des figures emblématiques dont la vie et les interprétations ont défrayé la chronique et marqué l'imaginaire. La star illumine et attire le public avant de demeurer dans la mémoire collective, astres furtifs ou monuments marquant plusieurs générations de cinéphiles à l'instar de Marlon Brando, John Wayne, Elizabeth Taylor, Jane Fonda ou plus récemment George Clooney et Meryl Streep. Beaucoup ont été en pointe dans les grands combats politiques et sociétaux du " siècle d'Hollywood " (1920-2020), de la lutte contre le racisme au féminisme en passant naturellement par le récit critique ou héroïque des guerres (mondiales, Vietnam) et la défense des minorités. Le présent ouvrage raconte avec un rare bonheur d'écriture leurs vies privées et publiques tout en faisant une large part à leur travail d'acteur proprement dit, ce que l'on nomme la persona qui leur confère leur aura singulière. L'ensemble forme une véritable histoire du cinéma racontée à travers des portraits biographiques riches en anecdotes, portés par un journaliste historien d'envergure. Il offre en creux une chronique de la célébrité, voulue et magnifiée par le 7e art, avant que la disparition des " monstres sacrés " et le triomphe des superproductions déshumanisées n'interrogent sur sa pérennité.
Sont notamment et successivement croqués : Greta Garbo, Clark Gable, Humphrey Bogart, John Wayne, Ava Gardner, Kirk Douglas, James Dean, Marilyn Monroe, Paul Newman, Faye Dunaway, Clint Eastwood, Dustin Hoffman, Jack Nicholson, Robert De Niro, Tom Cruise, Denzel Washington, Nicole Kidman...et bien d'autres.
Un livre où le bonheur de lecture va de pair avec la richesse de l'information.
Ils ont aligné une trentaine d’entre nous.
Un des adultes, dont je découvrirais plus tard qu’il s’agissait du réalisateur, Chris Columbus, a longé cette ligne en demandant à chaque enfant quelle était la partie du livre qu’il ou elle préférait. Je me rappelle n’avoir pas été emballé par cette question.
Les réponses fusaient, nettes et précises, Hagrid ! Crockdur ! Quidditch !, et moi je restais planté là à me demander quand je rentrerais chez moi. Ce n’est que quand le tour de mon voisin est venu que j’ai pris conscience de mon absence totale d’idée sur la question. Je n’y avais pas pensé une seconde, or, je ne savais pas du tout de quoi on parlait.
Qui était cet Hagrid ? Qu’est-ce que c’était le Quidditch ? Mon voisin a annoncé que c’était surtout Gringotts qui l’enthousiasmait, et j’ai pensé : « Mais de quoi s’agit-il ? Des animaux volants, peut-être ? ». Je n’avais pas le temps de me renseigner.Â
Chris Columbus s’est tourné vers moi. « Quelle partie du livre as-tu le plus hâte de découvrir à l’écran, Tom ? ». J’ai laissé passer un instant. Il y a eu un long silence gêné dans la salle.Â
J’ai dégainé mon sourire de vainqueur et j’ai pointé du doigt mon voisin. « Pareil que lui ! » Et puis j’ai mimé un petit battement d’ailes. « J’ai hâte de voir des Gringotts ! »
Une pause. Pesante.
« Tu veux dire que tu as hâte de voir Gringotts ? La banque ? » a demandé Columbus.
« C’est ça ! ai-je rapidement tenté pour me raccrocher aux branches. La banque ! J’ai hâte ! »
Tom Felton est un acteur anglais connu pour avoir incarné Drago Malefoy dans la saga Harry Potter. Il a également joué dans La Planète des singes : Les Origines, Belle, The Flash, A United Kingdom, La Bataille de l’Escaut, et au théâtre, à Londres, dans 2:22 A Ghost Story.
" Hollywood, c'est un endroit où l'on vous offre mille dollars d'un baiser et cinquante cents de votre âme. Je le sais, j'ai assez souvent refusé la première proposition et tenu bon pour les cinquante cents. " Marilyn Monroe, 1954C'est en 1954 que l'agent de Marilyn, Charles Feldman, contacte Ben Hecht pour lui demander d'aider l'actrice à écrire ses mémoires. À 28 ans, elle a déjà tourné une vingtaine de films, dont ses premiers succès -
Niagara et
Les hommes préfèrent les blondes - et elle est lasse des inventions et potins des feuilles à scandales. Elle lui dicte les mots qu'il couche sur papier. Pour des raisons personnelles, elle ne poursuit pas ces séances de travail, mais confie le texte inachevé au photographe Milton Greene, son ami de toujours.
Publiés aux États-Unis et en France en 1974, ces textes de jeunesse, intimes et bouleversants, politiques et féministes, sont une révélation.
Qui était Marilyn Monroe ? Qui se cache derrière la pétillante blonde qui va mettre fin à ses jours à 36 ans, en pleine gloire ? Lire cette
Confession inachevée, c'est se rapprocher d'elle, entendre sa voix bien reconnaissable dévoiler les deux faces de sa personnalité, les étapes de sa brève existence. D'abord Norma Jean, l'enfant dont la mère est internée, ballottée entre différentes familles d'accueil. La jeune fille crie son manque d'amour et son besoin constant d'attirer l'attention. Puis Marilyn, le sex-symbol qui côtoie et déteste Hollywood, avec ses ratés, ses dragueurs et ses escrocs, qui se heurte à la jalousie des femmes, mais reste lucide sur la tragédie de son milieu d'adoption.
Daniel Mesguich est tout à la fois metteur en scène, comédien, acteur et professeur d'art dramatique... Il parle ici admirablement de cet art dont il est un des maîtres incontestés." Le théâtre est rayonnement sans borne, éternellement infini dans tous les univers, mais ce rayonnement est éphémère. Il vise à l'éternité, mais ne dure chaque fois que deux heures, c'est-à -dire à peu près zéro seconde... Rien ne persiste, pas de traces, rien ne reste. La seule chose ineffaçable, absolument ineffaçable - même quand le soleil, notre étoile, ayant commencé de s'éteindre, il n'y aura plus personne dans l'univers pour s'en souvenir -, la seule chose irrattrapable, même par un dieu tout puissant, c'est le futur antérieur. C'est que ça aura eu lieu... Oui, comme la vie. "
Daniel Mesguich
Enfant, il s'appelait Didier Morville. Il est devenu JoeyStarr.
" J'ai l'impression d'avoir un soleil dans le ventre, mais il ne peut sortir. "Le petit Didier Morville grandit dans la cité Allende à Saint-Denis auprès d'un père autoritaire et mutique. Livré à lui-même, l'enfant observe le monde qui se transforme sous ses yeux et qui l'entoure. Avec les gamins de la cité, il joue, trompe l'ennui, dissimule ses escapades à son père. Sur une bicyclette volée ou dans les cages d'un terrain de foot, il fuit le triste quotidien et goûte à la liberté. En même temps, il continue de se retirer dans sa tanière, discret, caché. Des vents contraires l'animent, le menant parfois là où il ne voudrait pas aller...Dans ce récit lucide et attachant de son enfance aux contours mouvants, en remontant aux origines, JoeyStarr révèle ce qui a construit son ardente personnalité.
Une enquête passionnante avec des témoignages inédits, un album avec une iconographie rare, une façon originale d'aborder l'oeuvre musicale d'un artiste : voici, dans la lignée du Gainsbook, En studio avec Bashung.Plus de dix ans après sa mort, Alain Bashung s'est imposé comme une figure incontestée de la chanson française. Pourtant, enchaînant les collaborations avec différents paroliers (Boris Bergman, Serge Gainsbourg, Jean Fauque, Gérard Manset ou Gaëtan Roussel, entre autres), l'artiste a mis du temps à creuser son sillon et à affirmer sa voix si singulière, entre variété, rock, country et new wave, alliance presque contre nature de l'efficacité commerciale et de l'expérimentation surréaliste. De
Roman-Photo (1977) Ã
Bleu Pétrole (2009), en passant par les succès de " Gaby oh Gaby " (1980), " Vertige de l'amour " (1981), " S. O. S Amor " (1984), " Madame Rêve " (1991) ou " La Nuit je mens " (1998), Christophe Conte nous emmène à l'endroit même de la création, en studio où un Bashung intranquille réfléchit, cherche, confrontant les versions, alternant les moments de doute et les instants de grâce, et atteignant au sublime. Chaque chapitre raconte la parution d'un album, révèle les témoignages des plus proches collaborateurs et restitue, grâce à la
timeline, le contexte et les événements qui ont nourri l'écriture de l'album suivant. Au-delà de tous les secrets de fabrication, le livre propose des photos et des documents inédits.
Dans ces lettres d'excuse à des proches, des amis, mais aussi à des institutions, à des lieux et même à la vie, Patrick Chesnais déploie avec verve et humour toutes les variations de l'art de s'excuser. Ou pas. Un délice de sagesse, d'irrévérence et de drôlerie.
" J'ai eu envie d'écrire des lettres à des personnes que j'aime ou que j'ai aimées. Très vite, ces missives sont devenues, je m'en suis rendu compte, des lettres d'excuses.
J'y ai mis en lumière mes lâchetés, mes oublis, mes à -peu-près, mes sorties de route, mes exagérations, tout ce qui m'empêche d'être un homme parfait, que je ne serai jamais parce que c'est impossible.
Je m'y adresse à tous ceux que l'ai blessés, délaissés, à qui je n'ai n'a pas fait attention ou pas suffisamment, privilégiant mon plaisir, mon envie avant tout. Et puis, il n'y a pas que les gens, il y a aussi les périodes, les lieux les institutions... Je dois des excuses à la politique, à la vie, et même au soleil.
C'est vous dire que les motifs de s'excuser sont infinis. Quand on a commencé à s'excuser, on ne s'arrête plus. Mais suis-je si coupable ? C'est sûr, j'aurais pu faire mieux, mais bon, j'ai fait ce que j'ai pu, plus ou moins bien.
Est-ce que ça valait la peine de s'excuser ? Je ne sais pas... Mais, je peux bien vous l'avouer, quand je me suis excusé dans ma vie, c'était une façon polie de dire que, finalement, je n'avais pas tort. À vous de voir... "
Star parmi les stars, Brigitte Bardot a aussi été, pour le monde entier, le plus célèbre des sex-symbols. Elle garde aujourd'hui une place unique dans la mémoire du public. Dans cette remarquable biographie, Catherine Rihoit décrypte l'histoire du mythe BB.
Icône des Trente Glorieuses, Brigitte Bardot a été à l'image de la France : belle et rebelle. Par un style, une manière d'être, de bouder et de rire, elle personnifie les solaires années 1960. Pour Vadim, Godard ou Clouzot, elle a incarné la femme-objet, tour à tour fillette choyée, Ève décoiffée ou hippie de luxe. Mais la vraie héroïne, c'était toujours elle, adulée ou honnie, façonnant au passage la femme française avec un instinct quasi divinatoire.
Toute sa vie, " BB " a été guidée par la passion, source de son inépuisable énergie. Passion de la danse, puis des hommes et du cinéma. Et surtout de la liberté et de la vie, d'une vie simple et " normale ". Mais qu'est-ce que la normalité pour un sex-symbol universel ? Que reste-t-il de la vie privée quand on est la femme la plus photographiée au monde ?
Cette liberté chérie, la femme traquée l'a finalement trouvée auprès des animaux. Eux n'aimaient que Brigitte, délivrée du poids de sa beauté. Faisant de sa faiblesse une force, elle s'est vouée à leur cause, consacrant la seconde partie de sa vie à la lutte contre la souffrance animale.
Révolutionnant les moeurs sans jamais renoncer à ses désirs, Brigitte Bardot aura fini par se créer elle-même : une femme - la femme - et un mythe, dont cette biographie raconte la naissance et la renaissance.
Exercice d'admiration en forme de kaléidoscope d'une vie, D'après Delphine Seyrig revient sur les héroïnes de cinéma qui ont jalonné la vie de l'actrice, mais aussi sur les différentes mythologies incarnées par la comédienne.
Seyrig est cet être pragmatique qui dit "les choses toutes crues", mange, fume, sort la nuit. Seyrig est cette créature-statue des parcs et jardins, qui semble ne jamais marcher, mais plutôt évoluer de tourments ambitieux en tourments merveilleux. Seyrig est cette ménagère sans affect apparent, qui sait le poids des choses triviales en petite fourmi invisible. Seyrig est une femme qui n'a surtout pas besoin que l'on pense à sa place. Ce sont toutes ces Delphine-là , que Virginie Apiou se propose de retrouver, sur une scène de théâtre, sur un plateau de télévision, en tournage d'un nouveau film ou chez elle.
La vie de John Coltrane, voix majeure du saxophone, est à bien des égards un roman d'apprentissage, forgé au gré des rencontres, des expériences et des grands musiciens qui l'ont adoubé: Dizzy Gillespie, Miles Davis et Thelonious Monk. Ayant débuté par la recherche de la perfection instrumentale à partir des formes musicales qui lui préexistent il admire et imite d'abord le parfait apollinien, Johnny Hodges il
franchit ensuite tous les degrés qui l'amènent au dionysiaque.
Ce nouvel ouvrage de Jean-Pierre Jackson, qui arrive après ses biographies remarquées de Charlie Parker ou Keith Jarrett, nous enseigne que par la transe musicale, le dessaisissement de soi, l'abandon des
formes préétablies, Coltrane vise progressivement à atteindre l'universel, l'être profond du monde. Apprécier la beauté de la geste coltranienne, au-delà de tel ou tel accomplissement, c'est percevoir à chaque étape de son déroulement le mystère de la création à l'oeuvre. Ce n'est pas l'argent ou l'ambition qui l'animent, c'est la quête d'un sens, de l'Un originaire, d'un amour suprême qui par nature est musique.
Philippe Manoeuvre nous fait voyager et revivre une époque déjantée, pop, incandescente, mais révolue : le bon vieux temps du rock'n'roll.
De sa découverte des champignons à Amsterdam aux chars de l'armée russe derrière le rideau de fer avec les Scorpions ; de ses grands entretiens avec l'énigmatique David Bowie à ses virées délirantes avec les Motrhead ; de son incursion hallucinée dans la Convention du LSD à Marc Zermati le pape méconnu du punk , Philman aborde les rivages interdits comme dans un long solo de guitare psychédélique et tire les conclusions de ses addictions.Après l'énorme succès de Rock, le premier volet de ses Mémoires façon " Ma vie, Manoeuvre ", l'ancien rédacteur en chef de Rock & Folk continue de raconter sa vie pied au plancher.Avec son style inimitable, il nous emmène cette fois dans ses trips drugs and rock'n'roll les plus fous : cigarettes, LSD 25, champignons mexicains, cocaïne, speed et Jack Daniel's sont au menu. Clean depuis vingt ans, n'ayant plus depuis touché une goutte d'alcool ni un gramme de coke, Philippe Manoeuvre nous fait revivre cette époque déjantée.
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
La Naissance de Vénus, est avec le Printemps, une des œuvres majeures de Sandro Botticelli. Elle symbolise à elle seule l'esprit de la Renaissance. Au cours des cinq siècles qui ont suivi sa création, l'image iconique de " Vénus sortant des eaux " est devenue la représentation même de la beauté universelle.
Mais que cache le regard triste de la déesse ? Et que raconte le sujet, aux fortes inspirations mythologiques, des histoires et des tragédies de son temps ?
L'auteur mène l'enquête à Florence durant la décennie qui précède l'œuvre. Il dévoile l'extraordinaire apparition de Simonetta Cattaneo Vespucci qui, par sa beauté " sans nulle pareille " dirent les Florentins, emporta le cœur des Médicis, des humanistes et des peintres.
Après sa disparition tragique à l'âge de vingt-deux ans, Botticelli en fit sa divine muse et, trente-cinq ans plus tard, souhaita être enterré à ses pieds. L'explosion de sentiments, encore palpable de nos jours, que suscita la " bella Simonetta ", nous plonge au cœur de la cité de toutes les passions.
'Quand venait l'heure de nous coucher et de nous mettre en pyjama, notre père restait près de nous et nous apprenait à disposer nos vêtements dans l'ordre très exact du rhabillage. Il nous avertissait, nous savions que la cloche de la porte extérieure nous réveillerait en plein sommeil et que nous aurions à fuir, comme si la Gestapo surgissait. Votre temps sera chronométré, disait-il, nous ne prîmes pas très longtemps la chose pour un jeu. C'était une cloche au timbre puissant et clair, actionnée par une chaîne. Et soudain, cet inoubliable carillon impérieux de l'aube, les allers-retours du battant de la cloche sur ses parois marquant sans équivoque qu'on ne sonnait pas dans l'attente polie d'une ouverture, mais pour annoncer une brutale effraction. Sursaut du réveil, l'un de nous secouait notre petite soeur lourdement endormie, nous nous vêtions dans le noir, à grande vitesse, avec des gestes de plus en plus mécanisés au fil des progrès de l'entraînement, dévalions les deux étages, sans un bruit et dans l'obscurité totale, ouvrions comme par magie la porte de la cour et foncions vers la lisière du jardin, écartions les branchages, les remettions en place après nous être glissés l'un derrière l'autre dans la protectrice anfractuosité, et attendions souffle perdu, hors d'haleine. Nous l'attendions, nous le guettions, il était lent ou rapide, cela dépendait, il faisait semblant de nous chercher et nous trouvait sans jamais faillir. À travers les branchages, nous apercevions ses bottes de SS et nous entendions sa voix angoissée de père juif : Vous avez bougé, vous avez fait du bruit. - Non, Papa, c'est une branche qui a craqué. - Vous avez parlé, je vous ai entendus, ils vous auraient découverts. Cela continuait jusqu'à ce qu'il nous dise de sortir. Il ne jouait pas. Il jouait les SS et leurs chiens.'
Écrits dans une prose magnifique et puissante, les Mémoires de l'auteur de la Shoah disent toute la liberté et l'horreur du XXe siècle, faisant du Lièvre de Patagonie un livre unique qui allie la pensée, la passion, la joie, la jeunesse, l'humour, le tragique.