Les sécheresses estivales et hivernales que connaît la France mettent de nombreuses régions sous tension hydrique. Loin d’être exceptionnelle, cette situation va devenir notre quotidien. Face au risque d’une crise de l’eau, ressource naturelle la plus menacée par le dérèglement climatique, le « plan eau » du gouvernement propose des ajustements techniques tournés vers le court-terme et quelques intérêts privés. Il y a pourtant urgence à réinterroger les usages de l’eau, son partage et sa gestion, et à déployer une nouvelle politique – déjà à l’œuvre sur de nombreux territoires urbains et ruraux – essentielle à la garantie d’une Terre habitable.
La multiplication récente des violences policières, des morts et des blessés qu'elles ont entraînés, a rappelé à quel point l'usage de la force est corrélé au pouvoir d'État. Pour autant, ces violences restent largement impensées, généralement considérées comme la conséquence de contradictions internes à la gestion de l'ordre néolibéral. Or les violences qui ont conduit à la mort de Nahel M., à celle de Rémi Fraisse, à celle de Cédric Chouviat, comme celles qui ont consisté à mettre à genoux les lycéens de Mantes-la-Jolie ou à mutiler des gilets jaunes n'ont ni les mêmes modalités ni les mêmes rationalités.
Fondé sur l'analyse des dossiers judiciaires auxquels l'auteur a eu accès, ce livre montre que les armes, les techniques, les pratiques et les objectifs, ainsi que les réactions politico-médiatiques et les traitements judiciaires diffèrent selon que les violences ciblent une expression politique, l'exercice d'une liberté de circulation ou la simple appartenance ethno-raciale.
Discipliner, punir, instaurer ou restaurer un rapport de domination, territorialiser l'espace public, l'espace privé, les flux de circulation et, dans les cas les plus extrêmes, exprimer une violence pure - celle de l'antique pouvoir de vie et de mort -, telles sont les différentes fonctions des violences policières. Cette distinction permet de mieux saisir les rapports de pouvoir qui s'expriment entre l'État et la population et entre la police et des groupes sociaux déterminés. Elle offre aussi des prises pour tenter de répondre à une question plus fondamentale : la violence est-elle constitutive du pouvoir, un moyen de son exercice ou une condition de sa possibilité ?
Le 13 juillet 1993, un " Appel à la vigilance ", signé par quarante figures de la vie intellectuelle française et européenne, alertait sur la banalisation des discours d'extrême droite dans l'espace éditorial et médiatique. Ses signataires rappelaient que ces discours " ne sont pas simplement des idées parmi d'autres, mais des incitations à l'exclusion, à la violence, au crime " et que, pour cette raison, " ils menacent tout à la fois la démocratie et les vies humaines ". En conséquence, ils proclamaient s'engager " à refuser toute collaboration à des revues, des ouvrages collectifs, des émissions de radio et de télévision, des colloques dirigés ou organisés par des personnes dont les liens avec l'extrême droite seraient attestés ".
Trente ans ont passé, et c'est peu dire que cette alerte n'a pas été entendue, notamment en France. Avec le recul, cet " Appel à la vigilance " prend la stature d'une prophétie ayant tôt cherché à conjurer ce qu'il nous faut aujourd'hui combattre : l'installation à demeure dans l'espace public des idéologies xénophobes, racistes, identitaires, rendant acceptables et fréquentables les forces politiques qui promeuvent l'inégalité des droits, la hiérarchie des humanités, la discrimination des altérités. Quand avons-nous baissé la garde ? Quelle est la responsabilité des journalistes et des intellectuels dans cette débâcle ? Comment, au nom de la liberté de dire, de tout dire, y compris le pire et l'abject, la scène médiatique est-elle devenue le terrain de jeu d'idées et d'opinions piétinant les principes démocratiques fondamentaux ?
Nous vivons désormais dans une vallée oubliée, mi-française mi-italienne, une vallée à l’entre-deux, à l’entre-droit et devoir, où la compassion devient répressible, où le droit s’oppose à une morale, où la morale s’impose au pouvoir. Mais où nous avons créé une utopie capable de résister.
En quelques décennies, tout a changé. La France, à l'heure des gilets jaunes, n'a plus rien à voir avec cette nation soudée par l'attachement de tous aux valeurs d'une république une et indivisible. Et lorsque l'analyste s'essaie à rendre compte de la dynamique de cette métamorphose, c'est un archipel d'îles s'ignorant les unes les autres qui se dessine sous les yeux fascinés du lecteur.
C'est que le socle de la France d'autrefois, sa matrice catho-républicaine, s'est complètement disloqué. Jérôme Fourquet envisage d'abord les conséquences culturelles et morales de cette érosion, et il remarque notamment combien notre relation au corps a changé (le développement de certaines pratiques comme le tatouage et l'incinération en témoigne) ainsi que notre rapport à l'animalité (le veganisme et la vogue des théories antispécistes en donnent la mesure). Mais, plus spectaculaire encore, l'effacement progressif de l'ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet d'" archipelisation " de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes.
À la lumière de ce bouleversement anthropologique, on comprend mieux la crise que traverse notre système politique : dans ce contexte de fragmentation, l'agrégation des intérêts particuliers au sein de coalition larges est tout simplement devenue impossible. En témoignent, bien sûr, l'élection présidentielle de 2017 et les suites que l'on sait...
Cette exploration inédite de la France nouvelle est fondée sur la combinaison originale de différents outils (sondages, analyse des prénoms, géographie électorale, enquête-monographie de terrain), méthode permettant de demeurer au plus près de l'expérience de celles et de ceux qui composent la société française d'aujourd'hui.
Avec de nombreuses cartes, tableaux et graphiques originaux réalisés par Sylvain Manternach, géographe et cartographe.
Jérôme Fourquet est analyste politique, expert en géographie électorale, directeur du département Opinion à l'IFOP.
L'humanité fait face à des enjeux sans précédent. Ils sont en grande majorité la conséquence des comportements humains. Comment en sommes-nous arrivés là ? Sommes-nous naturellement violents et destructeurs ? À partir de son expérience de petite fille, de maman, de pédagogue, d'entrepreneuse sociale et de chercheuse en humanité, Sophie Rabhi-Bouquet nous invite à renouer avec notre fonction première, celle de caregiver, c'est-à -dire de "donneur de soin". Les recherches en neurosciences le prouvent, la violence n'est pas innée mais acquise.
Face à une actualité qui nous impose de changer ou de disparaître, retrouver nos qualités naturelles de bienveillance et de bientraitance constitue le prochain et inépuisable gisement sur lequel une nouvelle civilisation pourra s'établir durablement. Pour ce faire, il convient de considérer les motivations profondes qui guident nos actes, les stratégies que nous utilisons pour assouvir nos besoins et les possibilités dont nous disposons pour développer d'autres moyens que la violence. Partout dans le monde, des minorités mettent en oeuvre de nouvelles réalités respectueuses des écosystèmes et du vivant dans son ensemble. Ce livre, et ses outils pour agir, prétend contribuer à cet effort commun sans concession.
Nous savons tous respirer pour survivre, mais ce geste automatique, lorsqu'il est mal exécuté à répétition, peut s'avérer une prison pour le corps et l'esprit. Car la respiration est l'une des clés de l'autorégulation du corps : à rythme inadapté, elle sursollicite notre système nerveux et maintient le corps dans un état de tension permanente. Après le succès de son essai L'Incroyable pouvoir du souffle et la création de l'Académie du souffle, Stéphanie Brillant réunit ici l'essentiel de ses recherches sur les facultés salvatrices de la respiration. Enrichi de conseils et d'exercices pratiques pour réapprendre à respirer, ce guide montre que le souffle est un véritable super-pouvoir pour réguler la chimie du corps et (re)trouver le bien-être.
Nous vivons une époque où des scientifiques cherchent à ressusciter des espèces éteintes, nos écosystèmes les plus essentiels nécessitent désormais des projets d’ingénierie monumentaux pour ne serait-ce que survivre, des ailes de poulet poussent dans des éprouvettes et des sociétés multinationales conspirent pour continuer à empoisonner le sang de ce qu’il reste de créatures vivantes… En somme, nous vivons d’ores et déjà dans un monde où la nature a perdu. Plus aucune pierre, feuille ou mètre cube d’air sur terre n’échappe à la main maladroite de l’humanité. Les trois quarts des terres vierges des pôles portent la trace de l’activité humaine, la plupart des grands fleuves ont été souillés ou détournés, et nos centrales émettent cent fois plus de dioxyde de carbone que les volcans… Les anciennes distinctions – entre naturel et artificiel, entre science-fiction et réalité scientifique – se sont estompées au point de perdre tout sens. Nous habitons un paysage dénaturé, un monde défait, dont le nouveau livre de Nathaniel Rich explore toutes les facettes et toutes les contradictions.
Au début des années 2020, le consensus de la Silicon Valley se délite. Inégalités folles, stagnation de la productivité, instabilité endémique... la nouvelle économie n'est pas advenue. Les algorithmes sont omniprésents, mais ce n'est pas pour autant que le capitalisme s'est civilisé. Au contraire.
La thèse de ce livre est qu'avec la digitalisation du monde se produit une grande régression. Retour des monopoles, dépendance des sujets aux plateformes, brouillage de la distinction entre l'économique et le politique : les mutations à l'oeuvre transforment la qualité des processus sociaux et donnent une actualité nouvelle au féodalisme. Dans l'ordre économique qui émerge, les capitaux délaissent la production pour se concentrer sur la prédation.
Androcène, l'ère de l'homme. Enfin, de certains. L'ère au cours de laquelle une poignée d'oppresseurs, différents selon les lieux ou les époques, ont exploité et asservi la multitude pour leurs intérêts propres. Une ère dont nous pourrions sonner la fin, dans nos intérêts communs.
La propriété a des origines bien plus anciennes qu’on ne l’imagine. Treize siècles avant notre ère, la Mésopotamie la connaissait et la codifiait bien avant les Grecs et les Romains. Aujourd’hui, il n’en existe aucune définition universelle. Chaque pays, chaque culture, chaque histoire se l’approprient. « Inviolable et sacrée » chez les Français, elle est un « faisceau de droits » pour les Anglo-Saxons, collective en Afrique, singulière en Asie… Violente par essence et pacificatrice dans l’usage, la propriété apparaît dès lors comme le meilleur outil, voire la meilleure arme pour comprendre le monde où nous sommes.
Dans Propriété. Le sujet et sa chose, Christophe Clerc et Gérard Mordillat analysent l’histoire et le concept de propriété. Un concept si familier et si énigmatique lorsqu’il s’applique à la propriété du corps, de l’intelligence, de la nature. Une chose est sûre : si la propriété a des propriétés, une grammaire, elle n’a pas de propriétaire.
Christophe Clerc est avocat à la Cour et enseigne le droit à Sciences Po.
Gérard Mordillat est écrivain et cinéaste, coauteur, entre autres, de la célèbre série Corpus Christi et de l’ouvrage Jésus contre Jésus. Après leur série Travail Salaire Profit, Gérard Mordillat et Bertrand Rothé ont publié, au Seuil, Les Lois du capital.
Partout, de nouvelles façons de fabriquer et de distribuer les aliments du quotidien fleurissent. Plus durables, ces commerces à contre-courant des grandes surfaces favorisent les producteurs et les consommateurs en minimisant les intermédiaires et leurs profits. Pour en finir avec les produits hyper transformés, hyper emballés, hyper trimballés qui vident les territoires de leurs commerces de proximité tout en favorisant la surexploitation et l'artificialisation des sols, ce guide nous donne les clés pour privilégier les circuits courts, voire monter une structure collaborative d'approvisionnement.
Un guide pour se repérer dans le tumulte des médias et comprendre comment circule l'information afin de se la réapproprier.
Péril climatique, extinction des espèces, pollutions… N’en jetez plus ! Démoralisée par la litanie des mauvaises nouvelles, la journaliste Dorothée Moisan a décidé de réagir. Refusant de céder à l’éco-anxiété, elle est partie en quête de personnalités qui, bien qu’aux premières loges du désastre, trouvent des raisons de vivre, de lutter, et d’être heureux.
Car effondrement ou pas, on peut garder la pêche ! C’est ce que révèlent ces portraits d’écologistes inspirants : non seulement ils ne se laissent pas abattre, mais rebondissent par l’action, la créativité, le rire, la transmission ou l’engagement. Pleinement conscients de la catastrophe écologique, l’humoriste Guillaume Meurice, le jardinier Gilles Clément, la maire Léonore Moncond’Huy, la glaciologue Heïdi Sevestre, l’ingénieur Corentin de Chatelperron, l’écologue Franck Courchamp, la facilitatrice de transition Anne de Béthencourt, l’étudiante Louise Arrivé ou le père de famille Guillermo Fernandez arrivent encore à s’amuser. Ils ont trouvé l’astuce philosophale pour se battre en gardant le sourire et nous livrent leurs réjouissantes recettes de survie. Afin que nous devenions, nous aussi, des écoptimistes !
Dorothée Moisan, journaliste d’investigation, a choisi d’explorer les abîmes climatiques et environnementaux. Elle a publié notamment Les Plastiqueurs. Enquête sur ces industriels qui nous empoisonnent (Kero, 2021) et Le Justicier. Enquête sur un président au-dessus des lois (Editions du Moment, 2011).
Les Champs-Élysées sont l'objet de fantasmes qui les dépeignent depuis des siècles en avenue du luxe mondial, du plaisir et du pouvoir. En réalité, c'est un espace contesté, traversé par une forte conflictualité politique et sociale. La " prise " répétée des Champs par les Gilets jaunes, en 2018 et 2019, l'a plus que jamais révélé.
Face à la cohorte de superlatifs et de noms prestigieux qui dessinent une véritable mythologie, ce livre invite à déplacer le regard et à explorer les coulisses de " la plus belle avenue du monde ", à contrechamp : la pauvreté et la précarité au coeur de l'opulence, le travail invisible, jusque dans l'intimité des palaces, les arrière-salles et les scandales du Fouquet's, jusqu'à son pillage.
Les Champs sont un concentré de richesses, de démesure et d'inégalités. Mais aussi un lieu intensément politique, comme une métaphore du monde tel qu'il est et tel qu'il est disputé, attaqué, refusé. " La plus belle avenue du monde " serait-elle aussi la plus rebelle ?
Joël Labbé est un homme politique dans le plus beau sens du terme : fils de paysans bretons, il a gravi un à un les échelons des responsabilités publiques, depuis sa commune de naissance Saint-Nolff - dans laquelle il réside toujours - jusqu'au Sénat, sans jamais renier ses origines populaires ni ses convictions écologistes. C'est un parcours de vie exemplaire qu'il nous invite à découvrir tout au long de ces entretiens avec la metteuse en scène Sabrina Delarue, qui l'a accompagné et mis en confiance lors de ses prises de parole en public.
Lobby des pesticides. Lobby du tabac. Lobbies de la chimie, de l'amiante, du sucre ou du soda. On évoque souvent les " lobbies " de façon abstraite, créatures douées de superpouvoirs corrupteurs et capables de modifier la loi à leur avantage. Pourtant, les firmes constituant ces lobbies ne sont pas anonymes et leur influence n'a rien de magique : leurs dirigeants prennent en toute conscience des décisions qui vont à l'encontre de la santé publique et de la sauvegarde de l'environnement.
C'est cet univers méconnu que Stéphane Horel, grâce à des années d'enquête, donne à voir dans ce livre. Depuis des décennies, Monsanto, Philip Morris, Exxon, Coca-Cola et des centaines d'autres firmes usent de stratégies pernicieuses afin de continuer à diffuser leurs produits nocifs, parfois mortels, et de bloquer toute réglementation. Leurs responsables mènent ainsi une entreprise de destruction de la connaissance et de l'intelligence collective, instrumentalisant la science, entretenant le doute en disséminant leur propagande. Une enquête au long cours, à lire impérativement pour savoir comment les lobbies ont capturé la démocratie et ont fait basculer notre système en " lobbytomie ".
L'invasion de l'Ukraine rappelle que la peur est un pilier de la géopolitique poutinienne. Mais son emprise s'exerce aussi à l'intérieur de la société russe, où elle assure l'allégeance au régime de la classe dirigeante et d'une partie de la population.
Cet ouvrage met à nu la spirale d'autoritarisme qui, bien au-delà des murs du Kremlin, se déploie à tous les niveaux de la structure sociale. Il montre comment le maintien des élites dans une insécurité permanente cimente l'ordre politique autour d'une improbable " dictature de la loi ", appliquée par des maîtres chanteurs, des professionnels du scandale, des hérauts médiatiques et des juges obéissants. Il analyse la manière dont, au coeur de la société, une incessante demande d'intransigeance à l'égard de menaces agitées en tous sens légitime la surenchère punitive et les initiatives justicières. Il donne enfin à voir le repli sur soi du pays, encouragé par le façonnement aussi politique que médiatique de figures de traîtres et d'ennemis, accusés de saper la puissance russe, voire de subvertir l'ordre moral.
Nourri par vingt ans d'enquête, ce livre explore l'ancrage politique et social du poutinisme. Il offre des clés inédites pour comprendre comment un pouvoir aussi délétère perdure et, peut-être aussi, pourquoi il nous sidère.
Dans un monde en fin de cycle où les urgences climatiques et sociétales sont chaque jour plus nombreuses, le numérique prospère pour le meilleur et pour le pire. Entraînant une contraction du temps et un éloignement des individus, il avance masqué derrière des apparences de technologies vertes, de progrès et de prospérité, pour le profit de quelques-uns.
Alors que le monde digital était né sur des idéaux d'universalité et de partage, c'est en héraut du libéralisme qu'il s'est imposé dans nos vies. Notre échec est immense, mais il n'est pas trop tard pour reprendre le contrôle. Un sursaut politique est cependant plus que jamais nécessaire pour éviter l'avènement de dystopies annoncées depuis déjà longtemps par des visionnaires comme Orwell ou Huxley.
Dans ce manifeste, l'auteur illustre la réalité du numérique aujourd'hui et apporte un éclairage sur les origines du mal. Quant à son futur, il en donne une vision sombre et cruellement possible, contrebalancée par une série de propositions qui permettraient de remettre le numérique à une place qu'il n'aurait jamais dû quitter, celle d'une technologie émancipatrice et faiblement impactante.
"Regarder les autres pour éviter de se regarder soi-même."
L'auteur est atteint d'un psoriasis chronique, qui remplit son corps de plaques et dont les démangeaisons l'obligent à se gratter jusqu'au sang, mais il n'est pas le seul. Joseph Staline, John Updike, Vladimir Nabokov ou encore Pablo Escobar sont, ou ont été, eux aussi atteints de cette maladie. L'auteur fait entrer, au cours de son récit, interrompant ses propres souvenirs, ces personnages, racontant leur histoire et dressant ainsi une galerie des monstres, selon ses propres mots. Le racisme et l'oeil que la société porte sur les malades sont également des étapes de ce voyage aux confins d'un territoire à la fois commun et privé par essence : la peau. Des vies conditionnées par la fatalité, des secrets que nous recouvrons de vêtements et qui font de notre peau une frontière avec le monde. Un texte inclassable à la lisière de l'essai et du roman, réflexion profonde et sensible où l'intime rejoint le collectif.
Émile Ackermann est le cofondateur, avec son épouse Myriam, de la première communauté juive orthodoxe moderne de France. En juin 2023, ils recevront l’ordination rabbinique et deviendront, à 26 ans, les premiers rabbins français de ce mouvement alliant une pratique exigeante du judaïsme à une ouverture sur la société et la culture qui les entoure.
Dans cet essai, nourri d’histoire juive et de philosophie, l’auteur questionne la place du fait religieux dans une société qui perçoit ses signes visibles comme autant de menaces. Figure de l’apaisement, il livre un antidote au repli, au mépris de l’autre et à l’ignorance. Il ouvre ainsi un dialogue permettant de concevoir une laïcité laissant à chacun, croyant ou non, son espace d’expression
Citoyens du monde, minorité créative, indignés, créatifs culturels, voilà les diverses dénominations que nous, acteurs du changement, portons. Il n'y a pas de définition qui fasse consensus car nos contours, nos engagements et nos actes peuvent être différents. Cependant, ce que nous partageons, c'est la ferme volonté de vouloir changer le monde. Nous aspirons à une vie plus qualitative, plus éthique, plus juste, plus humaine et plus respectueuse du vivant. Le changement de civilisation est déjà en route et il vient d'en bas. Nous sommes plus de 2 milliards de réenchanteurs, de citoyennes et de citoyens à réaliser des millions de révolutions tranquilles à travers la planète. Une force colossale qu'aucune puissance économique, politique ou militaire ne peut arrêter.
Ensemble, nous construisons une société porteuse de sens, la nouvelle plaque tectonique du monde de demain.
Si le XVIIIe siècle a été pour Kant « le siècle de la critique à laquelle il faut que tout se soumette », le temps où nous vivons signe le triomphe de la confusion à laquelle rien n’échappe. Mais la critique ne se limite pas à un exercice intellectuel et mental, la marque de ce qu’on appelle l’« esprit critique ». Elle est une attitude et même un geste, une manière de dire, de penser et d’agir et surtout une exigence politique. C’est l’une des conditions du vivre-en-commun et sa force aujourd’hui nous manque.
Ouvrir grand les frontières, une semaine de travail de quinze heures, le revenu de base universel... Des idées naïves et dépassées ou bien la force de l'utopie renouvelée ? Résolument anti-décliniste, Utopies réalistes tombe à pic et nous explique comment construire un monde idéal aujourd'hui et ne pas désespérer ! D'une ville canadienne qui a totalement éradiqué la pauvreté à l'histoire d'un revenu de base pour des millions d'Américains sous Richard Nixon, Rutger Bregman nous emmène dans un voyage à travers l'histoire, et, au-delà des divisions traditionnelles gauche-droite, il défend des idées qui s'imposent par la force même de l'exemple et le sérieux de la démarche historique. Tout progrès de la civilisation – des débuts de la démocratie à la fin de l'esclavage – fut d'abord considéré comme un fantasme de doux rêveurs.
À la fois stimulant et passionnant, appuyé sur les travaux d'Esther Duflo, Thomas Piketty, David Graeber, etc., cet essai vif, pédagogique et amusant rouvre plusieurs perspectives : la réduction du temps de travail, le revenu universel, et plus largement la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités, la taxation des flux financiers, et enfin l'ouverture des frontières. Alors laissons l'enthousiasme de l'auteur, à contre-courant du pessimisme ambiant, nous convaincre que de nouvelles propositions utopiques peuvent être envisageables à court terme.
Historien, journaliste pour le magazine en ligne De Correspondent, Rutger Bregman a publié quatre livres sur l'histoire, la philosophie et l'économie. Formidable succès au Pays-Bas, Utopies réalistes est en cours de traduction dans 17 pays et depuis sa sortie au Royaume-Uni est dans la liste des meilleures ventes.
" SI VOUS NE SUPPORTEZ PLUS LES PROPHÈTES DU MALHEUR, VOUS DEVEZ LIRE CE LIVRE ! " Evening Standard