Pour la première fois, Martin de La Soudière, " ethnologue du dehors " et du temps qu'il fait, se livre à l'introspection. Essai autobiographique sur le paysage, cet ouvrage est un retour aux origines, une entrée sur le terrain pour l'ethnologue féru de géographie... Ce paysage intime a pour cadre la montagne, celle des Pyrénées.
Sur le mode du récit, Martin de La Soudière dialogue avec ses pères et ses carnets de travail. Son corpus hors du commun rassemble des écrivains, géographes, paysagistes, peintres, botanistes, mais aussi grimpeurs, militaires, cartographes, taupiers, bergers et autres promeneurs. Tous écrivent leur paysage. Franz Schrader, Élisée Reclus ou Vidal de La Blache habitent l'imaginaire de l'auteur, au même titre que les manuels d'escalades du XIXe siècle ou les livres de géographie du jeune élève des années 1950/1960. Entrer en Pyrénées s'opère aussi à différentes échelles, la vue statique et graphique avec son cadre et sa lumière est indissociable de l'expérience de l'escalade, de la promenade en famille ou de l'expédition aventurière entre frères et soeurs. Comme Martin de La Soudière le dit, on entre en paysage avec le pied et avec la main (on empoigne la matière de la roche pour grimper aux sommets). Mais l'écriture du paysage, en plein vent et en cabinet, est aussi une affaire de rituels. L'auteur scrute les gestes de ses poètes de prédilection : Jean-Loup Trassard arpentant son bocage, Julien Gracq au volant de sa deux-chevaux sur les rives de la Loire, André Dhôtel se perdant dans la forêt des Ardennes, jusqu'à Fernando Pessoa le promeneur immobile de Lisbonne. À travers ses " devanciers " comme il les appelle, l'auteur revendique une intimité du paysage féconde pour l'imaginaire et le travail intellectuel.
Dans cet ouvrage, Martin de La Soudière " franchit " la montagne en quelque sorte : inaugurant son récit par le souvenir de l'arrivée au seuil des Pyrénées quand il était enfant, le père de famille proclamant au volant de sa 15 chevaux " Et voici nos montagnes ", il le termine de l'autre côté du sommet, en Aragon, sur un dialogue avec son frère décédé Vincent, dialogue aux accents d'énigmes sur une vue panoramique. Le récit est accompagné de photos personnelles, d'extraits des carnets de Martin, carnets de son enfance jusqu'à aujourd'hui.
Les différentes facettes de la question environnementale constituent l'un des principaux enjeux du XXIe siècle, et interrogent à nouveau frais le rapport économique, éthique et esthétique que les êtres humains entretiennent avec la nature.
Les réflexions savantes autour de cette problématique ne sont cependant pas récentes puisqu'elles remontent à la première Révolution industrielle et aux progrès tant scientifiques que techniques qui l'ont accompagnée. Elles mobilisent plusieurs champs qui s'en revendiquent et se la disputent, au premier rang desquels la géographie et l'écologie.
Si ces deux disciplines s'intéressent à l'interface entre nature et société, elles ne la traitent pas de façon identique. En Europe occidentale, en Amérique du Nord, en Russie ou au Japon, leurs penseurs n'ont jamais cessé de questionner leurs conceptions et travaux réciproques sur des bases philosophiques variées, parfois opposées.
L'analyse de cette histoire croisée depuis le début du XIXe siècle jusqu'à nos jours permet de découvrir aussi bien leur relation, souvent tumultueuse, que leur fonction sociale ou politique. Elle fait comprendre pourquoi, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, l'écologie a pris le pas sur la géographie dans l'approche environnementale, signant le triomphe du " vivant " sur le " social " ou le " spatial ".
En 1976, la première édition de ce livre dans la " Petite collection Maspero " fit grand bruit. Il faut dire que le géographe Yves Lacoste y proposait une analyse iconoclaste : il fustigeait la " géographie des professeurs ", apparue au xixe siècle et progressivement devenue un discours idéologique masquant l'importance politique de toute réflexion sur l'espace - tandis que sa variante scolaire a longtemps été vue comme l'un des enseignements les plus rébarbatifs. Mais, surtout, il montrait qu'existait aussi une autre géographie, plus ancienne et toujours actuelle, la " géographie des états-majors ", ensemble de connaissances rapportées à l'espace et constituant un savoir stratégique utilisé par les dirigeants.À rebours de ces deux conceptions, Lacoste affirmait que les questions soulevées par la géographie concernent en réalité tous les citoyens : des questions multiformes, à la croisée de nombreuses disciplines. La pertinence de ce livre devenu culte reste entière, à une époque où la géopolitique défendue par Yves Lacoste est entrée dans les moeurs et où l'analyse des conflits régionaux et internationaux, toujours complexe, s'est imposée dans le débat public.
Au coeur de l'actualité depuis plus d'une décennie, la Syrie offre un visage meurtri par une guerre interminable qui occulte sa puissance et sa richesse passées.
Focalisé sur cette guerre, on en oublie la Syrie « d'avant », celle de l'Antiquité, d'Alep, de Damas, de Palmyre et, plus récemment, la Syrie des accords Sykes-Picot qui devient le coeur du nationalisme arabe. Passée en coupe réglée sous le régime Assad, les images qui nous parviennent depuis sont souvent caricaturales : État laïc, mosaïque communautaire, présidence modernisatrice de Bachar, collusion avec l'Iran et lutte sans merci contre Israël... et pour finir, l'alternative du « soit Assad, soit Daech ».
S'appuyant sur une analyse précise de l'histoire et de la société syriennes, Manon-Nour Tannous nous invite à dépasser les idées reçues et les raccourcis sur cet acteur majeur du Moyen-Orient.
La Géographie française pour les Nuls vous rafraîchit la mémoire... Mais, rassurez-vous, on ne vous demande pas de réciter les départements par coeur !
Quels sont les quatre départements de la Bretagne ? Combien de communes compte le Var ? Plus facile : quel est le département 50 ? Souvenez-vous de vos jeunes années, où vous récitiez à vos parents et à vos professeurs le nom des fleuves et de leurs affluents, le noms des montagnes et de leurs points culminants, etc. Jean-Joseph Julaud nous parle de la France dans toute sa diversité et sa richesse, à l'heure où le découpage régional a été profondément modifié. Personnalités du cru, anecdotes en tout genre, recettes de cuisine et spécialités culinaires, curiosités du coin, mais aussi mots à retenir pour parler comme un vrai géographe, etc., vous saurez tout sur la France, son relief, son climat, ses régions, mais aussi son économie. Dans la partie des 10, vous voyagerez dans les 10 parcs nationaux, 10 grands parcs régionaux, 10 des plus beaux villages français et goûterez 10 vins divins ! Tout au long du livre, les cartes vous aideront à vous situer. Pas la peine de tourner les pages : les cartes se trouvent au fil du texte. Et comme il serait dommage de ne voir la France qu'en noir et blanc, 100 photographies en couleurs illustrent le livre. Au carrefour des savoirs, vous êtes l'invité de La Géographie française pour les Nuls, une géographie diversement savoureuse, une géographie humaine avant tout. Après le succès de L'Histoire de France pour les Nuls et de La Littérature française pour les Nuls, révisez votre géographie avec Jean-Joseph Julaud !
Si l'histoire du capitalisme est largement documentée, sa logique spatiale, elle, l'est beaucoup moins. Cette dernière est pourtant fondamentale à la compréhension de ce système et de ses contradictions.
Le présent ouvrage s'inscrit donc dans une discipline, la géographie radicale, qui
spatialise la question des rapports de forces produits par le capitalisme.
L'auteur met au jour les logiques capitalistes à l'oeuvre dans les phénomènes spatiaux qui constituent les objets d'étude de la géographie, à savoir la mondialisation, les inégalités de développement économique, mais aussi l'aménagement du territoire, les replis identitaires, les mouvements migratoires et les questions écologiques.
Il est nécessaire pour quiconque s'intéresse au fonctionnement du capitalisme de se réapproprier la géographie comme outil permettant d'envisager une sortie démocratique des impasses produites par ce système. Une géographie populaire ou, mieux, une géographie de combat qui permet d'articuler la lutte à l'échelle locale aux dynamiques globales.
Si les changements environnementaux liés à l'humanité ne font aucun doute, leur ampleur et leurs conséquences ne sont pas si faciles à évaluer. Pour le savant, il s'agit d'établir les liens de causalité et les impacts avec le plus de précision possible, puis de poser un diagnostic. Le présent dictionnaire s'appuie sur le concept récent d'" anthropocène ", qui a le mérite, qu'on l'approuve ou non, de relancer la réflexion sur les rapports entre nature et société, entre constat scientifique et action politique, à travers une approche spatiale et territoriale. Procédant de façon critique, et fruit d'une démarche collective, cette vaste entreprise éditoriale se fonde sur une pratique de terrain, attentive aux détails et méfiante à l'égard des discours pré-établis.
Parmi les 330 notices, plusieurs thèmes sont au cœur des débats contemporains (biodiversité, changement climatique...), d'autres se réfèrent à des courants de pensée (écoféminisme, transhumanisme...). Les concepts mobilisés abordent des questions politiques (capitalocène, justice environnementale...), philosophiques (catastrophes, Gaïa...), ou épistémologiques (finitude, population...). Des notions classiques sont réinterrogées (nature, ressource...), tandis que des concepts sont précisés (biosphère, écosystème...).
D'autres notices discutent de mécanismes environnementaux (érosion, tsunami...), de pratiques récentes (agroécologie, ville durable...), de phénomènes territorialisés (déforestation, désertification...) ou d'artefacts (aéroport, autoroute...). Certaines examinent des lieux emblématiques (Amazonie, Fukushima...). D'autres, enfin, offrent un regard original sur l'anthropocène, sa faune (chien, ours...), ses mutations socio-économiques, institutionnelles ou politiques (biopiraterie, ZAD...).
Un dictionnaire de référence sur un concept devenu incontournable.
Ce dictionnaire a été coordonné par
le groupe Cynorhodon comptant 16 géographes :
Frédéric Alexandre, Fabrice Argounès, Rémi Bénos, David Blanchon, Frédérique Blot, Laine Chanteloup, Émilie Chevalier, Sylvain Guyot, Francis Huguet,
Boris Lebeau, Géraud Magrin, Philippe Pelletier, Marie Redon,
Fabien Roussel, Alexis Sierra, Didier Soto.
Repères et clés pour décrypter l'actualité
Ni tout à fait en Europe ni tout à fait en Asie, la Russie interroge : quelle est sa stratégie politique ? Quels développements économiques envisage-t-elle ? Comment se positionne-t-elle face aux États-Unis et face à cette nouvelle grande puissance qu'est la Chine ? Ces questions traversent l'histoire contemporaine et resurgissent au fil de l'actualité. Des clichés à la réalité, cet ouvrage nous parle de lieux, de faits et de chiffres pour nous aider à y voir plus clair. Spécialiste incontesté, l'auteur propose 40 fiches documentées pour cerner les enjeux et les défis de la région. L'ensemble est illustré de cartes, graphiques et tableaux.
"Jean de Gliniasty dénoue l'énigme russe et porte un éclairage édifiant sur des réalités loin d'être monolithiques"
Pascal Boniface
Où est passé le peuple parisien ? Depuis plusieurs décennies, la capitale connaît un processus de gentrification, un embourgeoisement spécifique des quartiers populaires qui passe par la transformation matérielle de la ville (réhabilitation de l'habitat, renouvellement des commerces, embellissement de l'espace public). Que se passe-t-il vraiment et qu'y a-t-il en jeu dans ces mutations urbaines et sociales ? Voilà qui est le plus souvent laissé dans le flou et présenté comme une évolution " naturelle " des villes.
Ce livre éclaire ce processus et approfondit la connaissance de Paris et de son évolution récente. Il montre que cette transformation n'est pas une simple amélioration du bâti, de l'espace public ou des commerces, et révèle à qui elle profite et qui elle dépossède.
Un livre essentiel pour permettre aux lecteurs, parisiens ou non, de s'approprier les enjeux sociaux et politiques de l'évolution des villes.
La mondialisation ne se résume pas au succès de quelques multinationales et à la richesse d'une minorité de nantis. Les acteurs les plus engagés dans la mondialisation demeurent discrets, souvent invisibles. Depuis une trentaine d'années, les routes de l'échange transnational ont connu de profondes mutations. Elles relient aujourd'hui la Chine, l'atelier du monde, à un " marché des pauvres " fort de quatre milliards de consommateurs, en Algérie, au Nigeria ou en Côte d'Ivoire. Pour apercevoir ces nouvelles " Routes de la Soie ", il faut se détacher d'une vision occidentalo-centrée et déplacer le regard vers des espaces jugés marginaux, où s'inventent des pratiques globales qui bouleversent l'économie du monde. On découvre alors une " autre mondialisation ", vue d'en bas, du point de vue des acteurs qui la font.
Armelle Choplin est maîtresse de conférences en géographie à l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, en accueil à l'Institut de Recherche pour le Développement. Elle a publié Nouakchott, au carrefour de la Mauritanie et du monde (Karthala, 2009) et Inconspicuous Globalization (Articulo, 2015 avec Olivier Pliez).
Olivier Pliez est géographe, directeur de recherche au CNRS (UMR LISST, Toulouse). Il a publié Les Cités du désert. Des villes sahariennes aux saharatowns (PUM-IRD, 2011) et Migrations entre les deux rives du Sahara (Autrepart, 2005, avec Sylvie Bredeloup).
Souvent plus connue pour ses plages et son tourisme sexuel, la Thaïlande peine à se débarrasser des clichés, souvent sulfureux, qu'on lui accole : Triangle d'or et plaque tournante de la drogue, paradis des lesbiennes, gays et transgenres, royaume d'opérette, et, sur le terrain économique, le fameux Tigre asiatique !
Précis, concis et très documenté, cet ouvrage est une excellente introduction à ce pays, son histoire et ses habitants. Le meilleur moyen de dépasser ses idées reçues !
Mégafeux en Californie ou en Australie, précipitations hors norme et inondations dans le sud de la France, ouragans dévastateurs en Asie... les catastrophes climatiques semblent se multiplier et s'intensifier. Elles suscitent effroi et inquiétude au sein des populations. Disparition de sociétés, déclenchement d'événements historiques majeurs, source de conflits et de guerre, de maladies et de migrations de masse... les nombreuses idées reçues liées à ces phénomènes climatiques inquiètent !
Cependant, ces catastrophes climatiques sont-elles inéluctables ? De tous les périls, sont-elles les plus graves ? Ne sont-elles pas autant d'opportunités pour repenser et transformer nos sociétés ? La science et le progrès technique peuvent-ils nous mettre à l'abri ? Au Nord comme au Sud ?
Ces 21 idées reçues mêlant histoire, science et géographie nous permettent de démêler le vrai du faux sur ces catastrophes climatiques qui effraient autant qu'elles fascinent.
Du mur que le président Donald Trump entend ériger à la frontière avec le Mexique au mur de séparation édifié par Israël dans le cadre de son projet colonial en passant par Frontex et les multiples murs de l'Europe forteresse, tout indique que nous assistons à ce que l'auteur appelle le «nouveau cloisonnement du monde».
Ces «murs» érigés le long des frontières internationales représentent aujourd'hui plus de 10% du linéaire mondial de frontières.
Ces murs sont la partie émergée de systèmes de surveillance et de contrôle plus vastes. On trouve aujourd'hui ces dispositifs sur tous les continents. S'ils sont
généralement justifiés par la lutte contre les trafics et le terrorisme, la plupart sont en fait des barrières anti-migrants et ont pour objectif de limiter ou contraindre la
mobilité des êtres humains.
Les frontières contemporaines tendent ainsi à devenir de nouveaux «rideaux de fer»: des «frontières de fer».
Comment, à la vision «ouverte» et positive des frontières, qui culmina avec la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, a succédé une ère de soupçon, de peur et de violences symbolisée par la multiplication de ces « murs » ?
Au bout du compte, c'est la question du rôle et de l'impact de ces installations qui sera au coeur de cet ouvrage.
Des expérimentations de l'époque coloniale à la création néolibérale d'un vaste marché de la sécurité, l'auteur souligne l'augmentation des décès liée au contournement de ces dispositifs, le coût en vies humaines de ce monde muré.
Les nombreuses cartes qui enrichissent cet ouvrage en font un véritable guide pour comprendre cette nouvelle segmentation de la planète.
Fleuve le plus puissant au monde après l'Amazonie, le Congo draine un immense bassin partagé entre neuf États. Il a donné son nom à deux d'entre eux. Au cœur d'une histoire tumultueuse qui mit en contact les sociétés d'Afrique équatoriale et l'Europe, soumis à une exploitation coloniale brutale, il n'a cessé d'être convoité pour ses richesses naturelles. " Potentiellement " riches, les pays riverains du grand fleuve comptent en réalité parmi les plus pauvres du monde.
Ce paradoxe de la puissance contrariée, tant par la nature qui a coupé le fleuve de son ouverture atlantique que par le cours d'une histoire souvent chaotique, constitue le fil conducteur d'un voyage fascinant aux pays du Congo. L'auteur les a parcourus durant trois décennies. Il en montre les mutations comme les freins au développement, et interroge les promesses de l'or blanc, de l'or vert, de l'or bleu. Il livre en six tableaux le fruit d'une réflexion sans tabou, murie au carrefour de la géohistoire, de l'anthropologie économique, de la politique, de la culture et des arts. Cet essai de géographie globale propose des clés essentielles pour comprendre la complexité du bassin du Congo dans son rapport au monde.
L'Antarctique, confondue avec l'Atlantide dans un même fantasme, a fait rêver à en mourir. L'histoire d'une quête autant que d'une découverte, en ce qu'elle a eu d'irrationnel et de grandiose. Les géographes grecs l'avaient imaginé il y a déjà plus de deux mille ans : on appelait alors Antichtone cette terre mystérieuse qui devait équilibrer la masse des continents de l'hémisphère Nord.
Elle disparut des esprits au Moyen Age mais resurgit lorsque, au XVIe siècle, les premiers navigateurs qui se risquèrent dans les hautes latitudes sud dirent avoir aperçu une terre immense. Depuis, les aventuriers n'ont jamais cessé de la chercher - quitte à en perdre la raison ou la vie.
Certains parlèrent d'un éden aussi vaste que l'Amérique, et des fortunes furent englouties dans l'espoir d'en coloniser les rives bénies. Ainsi furent découverts l'Australie, l'île de Pâques, et des archipels dénudés qui, chacun, livraient leurs lots de drames et de déceptions.
Quand l'Antarctique, enfin, apparut devant la proue des navires, continent de glace et de nuit, les rêves ne s'évanouirent pas pour autant. Rêves ou cauchemars délirants, comme cette base souterraine nazie où Hitler aurait survécu quelque part sous les monts Mühlig-Hofmann.
Dominique Le Brun retrace - récits de voyages à l'appui - les illusions et la réalité de cette longue recherche dont les héros témoignaient d'une obstination surhumaine.
Extraits des récits de voyage de Kerguelen, Cook, Dumont d'Urville, Amundsen, Schakleton, entre autres.
"La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre" (Yves Lacoste).La géographie a toujours été une préoccupation des princes et des stratèges. La connaissance de l'environnement physique, des itinéraires, des ressources, des cités fortifiées, des populations à administrer, notamment, est en effet un des fondements des conquêtes et de la gouvernance territoriale : c'est chose entendue depuis l'Antiquité - Sun Tzu, en particulier, y consacre de longs développements dans L'Art de la guerre et Jules César, dans La Guerre des Gaules, atteste de l'exploitation tactique du terrain dans la manoeuvre. Il a fallu cependant attendre le xixe siècle pour rationaliser les éléments de connaissances géographiques en Europe et assister à la naissance d'une géographie purement militaire : elle devient, parmi d'autres, un moyen de lutter contre l'occupation de territoires par les armées napoléoniennes.
Engagements militaires sur plusieurs théâtres d'opérations, sécurisation du territoire national face à la menace terroriste, bouleversements géopolitiques et géostratégiques régionaux, cartographies des infections, des virus et des bactéries, gestion des catastrophes naturelles, appui à la connaissance des zones à reconstruire, connaissance des cultures locales... Aujourd'hui au coeur de la révolution numérique et cartographique, et forte de nouveaux outils de haute technologie - comme les satellites de navigation permettant la géolocalisation en temps réel -, la géographie militaire connaît de profondes mutations.
Philippe Boulanger analyse ces changements avec maestria et nous guide dans ces territoires peu connus de l'historien, revenant sur l'invention de cette géographie spécifique, sur ses liens avec les opérations militaires et sur son avenir.
Et si l'on regardait le Monde autrement ? C'est à cela que ce livre s'attache. Il part du constat que bien des analyses de l'évolution du Monde contemporain insistent sur son uniformisation irrémédiable. La standardisation des paysages, des objets et des pratiques, imposée par la globalisation du capitalisme financiarisé, installerait un espace lisse et " plat ", où les distances disparaissent, où chaque position vaut une autre, où les différences culturelles s'estompent, où l'individu est aliéné et sa sociabilité appauvrie.
Or, une observation attentive confronte immédiatement à des situations bien plus complexes. En effet, il est frappant de constater que le Monde se différencie de plus en plus en lieux qui s'affirment comme des " prises " sur la mondialisation, des attracteurs et des ancrages de la vie sociale. Ce sont des endroits où la co-habitation des individus se concrétise, se réalise et s'éprouve dans toute sa richesse, sa créativité et son intensité d'expérience vécue. Les " hyper-lieux ", où convergent les humains et les réalités matérielles et immatérielles, en sont l'emblème : bon gré mal gré, des sociétés s'y composent et même des formes politiques nouvelles s'y ébauchent.
Ainsi le Monde est à la fois toujours plus globalisé et homogène et de plus en plus localisé et hétérogène : cette tension est constitutive des nouvelles géographies de la mondialisation.
Michel Lussault est géographe, professeur à l'École normale supérieure de Lyon. Il a notamment publié L'Homme spatial. La construction sociale de l'espace humain (Seuil, 2007) et L'Avènement du Monde. Essai sur l'habitation humaine de la Terre (Seuil, 2013).
De la naissance des départements sous la Révolution française à leur évolution dans les années à venir, ce livre dresse un état des lieux complet de l'un des fondements de l'organisation administrative et fonctionnelle de notre pays.
Voyagez dans l'histoire et apprenez de quelle manière les départements français ont vu le jour, de l'organisation territoriale de la France en 1789, au grand mouvement de décentralisation des années 80, en passant par la décolonisation, le gaullisme territorial, et bien d'autres périodes marquantes.
Découvrez ensuite l'organisation actuelle de ces collectivités territoriales, l'étendue de leurs compétences placées sous l'exigence de la solidarité, au coeur des préoccupations et de la vie quotidienne des citoyens !
Enfin, les auteurs vous révèleront les atouts de ces unités administratives pour le XXIe siècle.
- L'histoire des départements (l'organisation territoriale de la France en 1789, la création des départements (1789-1800), les mutations de l'institution départementale au XIXe siècle et jusqu'à la décolonisation et au début de la Ve République, les années 60 ou le gaullisme territorial réformateur en action, les années 80 ou la libération de la tutelle des préfets dans le grand mouvement de l'acte I de la décentralisation, le bouleversement de la carte cantonale et l'introduction de la parité en 2014 suivie de la suppression de la clause générale de compétences en 2015)
- Le département, aujourd'hui (carte à jour de la France des départements dans les nouvelles régions, le département, toujours échelon de base, autour du préfet, de l'organisation territoriale de la République, une collectivité territoriale de proximité, aux élus bien identifiés et une collectivité territoriale aux compétences diverses, placées sous l'exigence de solidarité, au coeur des préoccupations et de la vie quotidienne des citoyens
- Menaces et atouts pour l'avenir du Département (la concurrence des régions, des métropoles et des intercommunalités en général, les atouts dont disposent les départements pour rebondir, le département, un fils de la Révolution de 1789, ayant su s'adapter aux changements, prêt à affronter les défis du XXI siècle)
" Dis-moi ce que tu manges, je te dirai d'où tu es ". Tel un mantra, cette formulation maintes fois reprise et déformée rappelle que " nous sommes ce que nous mangeons " selon le mot d'Hippocrate. Mais savons-nous réellement ce que nous mangeons, et d'où vient ce qui est dans notre assiette ?
" Dis-moi ce que tu manges, je te dirai d'où tu es ". Tel un mantra, cette formulation maintes fois reprise et déformée rappelle que " nous sommes ce que nous mangeons " selon le mot d'Hippocrate. Mais savons-nous réellement ce que nous mangeons, et d'où vient ce qui est dans notre assiette ? Pourquoi la tomate est-elle si présente dans la cuisine italienne ? Pourquoi le piment est-il omniprésent en Asie alors qu'il est originaire d'Amérique ? Et quel sera l'avenir de nos nourritures fermentées ? Ou des produits issus de l'agriculture biologique ? Dans 30 ans, boira-t-on plus de vin, de bière ou de soda ?
Voici la fabuleuse histoire des aliments, cuisines et saveurs du monde. De la domestication du maïs vers - 4 000 aux biotechnologies alimentaires du xxie siècle, de l'introduction du chocolat en Espagne lors des Grandes Découvertes aux récentes ouvertures des restaurants japonais un peu partout en Europe, des premiers caféiers originaires d'Éthiopie au xiiie siècle avant notre ère au macha japonais, des pitas grecques aux samoussas indiens, l'histoire des pratiques culinaires se fond dans celle des cultures, des échanges, des climats. Sans oublier les différents codes et manières de manger d'une extrémité à l'autre du monde. Qu'on le répète : se nourrir n'est pas qu'un impératif biologique, c'est aussi un acte hautement culturel.
Un atlas à dévorer !
À l'instar du ninja et du samurai, le yakuza fait partie des figures imposées de la culture et de la société japonaise. Largement représenté dans la littérature et le cinéma, couvert de tatouages, phalange coupée, langage rude et violence soudaine, il fascine et interroge : comment cette structure archaïque et quasi-féodale peut-elle perdurer dans un Japon démocratique, industrialisé et technologique ?
Pour comprendre et éviter le piège de l'essentialisation et du culturalisme, une comparaison avec d'autres pays, notamment la mafia née en Sicile, permet de dégager des éléments communs, mais aussi de mettre à jour la spécificité de la pègre japonaise : sa proximité avec l'extrême droite, dans l'idéologie comme dans l'action.
S'appuyant sur un méticuleux travail de recherche et une analyse originale, Philippe Pelletier démontre ainsi comment les yakuza sont nés à un moment donné, en un lieu donné, en réponse à une demande politique qui interroge in fine sur deux éléments : la nature réelle de la démocratie japonaise et le rôle d'une figure tout aussi emblématique que le yakuza, celle de l'empereur.
"L'Amazonie n'existe pas " : c'est sur ce constat paradoxal que s'ouvre cet ouvrage, pour souligner que la dimension mythique et mythologique de cette région l'emporte souvent sur la réalité géographique. Tout commence par son nom, qui fait référence à une légende tirée de l'Antiquité grecque, à mille lieues du contexte de la forêt équatoriale que les voyageurs du XVIe siècle venaient d'aborder...
"L'Amazonie n'existe pas " : c'est sur ce constat paradoxal que s'ouvre cet ouvrage, pour souligner que la dimension mythique et mythologique de cette région l'emporte souvent sur la réalité géographique. Tout commence par son nom, qui fait référence à une légende tirée de l'Antiquité grecque, à mille lieues du contexte de la forêt équatoriale que les voyageurs du XVIe siècle venaient d'aborder...
Dès leur arrivée, les Européens ont eu du mal à comprendre l'Amazonie, déroutés par l'environnement, tant social que naturel, qu'ils découvraient. Mais plutôt que d'apprendre des sociétés locales à le décoder, ils ont cherché à l'analyser sur la base de leurs références culturelles. La profusion végétale et animale, l'analogie avec l'Éden perdu, les confortèrent dans l'idée que l'Amazonie était une nature vierge et ses habitants, dépourvus de civilisation...
L'ouverture de la grande forêt aux scientifiques, à partir du XIXe siècle, n'a pas dissipé cette méprise. Deux visions oscillent alors, toutes deux encore très ancrées dans nos imaginaires : celle de " l'enfer vert ", hostile à l'homme, qui demande à être dompté, et celle de la " forêt vierge ", pure et intouchée, qu'il faut préserver en l'état. Mal informées sur l'Amazonie, les sociétés occidentales s'obstinent à y implanter des modèles de gestion en totale inadéquation avec son environnement, entraînant des conséquences dramatiques pour les équilibres écologiques non seulement sur le plan local mais aussi sur le plan régional, voire global.
Consacré à l'Amazonie brésilienne qui représente près de 60 % de la forêt " amazonienne ", cet ouvrage s'attache à étudier l'histoire longue des populations et de l'environnement en montrant que la vision occidentale relève d'un " malentendu " qu'il est urgent de lever. Une lecture essentielle à l'heure où les annonces du gouvernement Bolsonaro viennent réveiller les inquiétudes.
C'est dans le bassin fertile de ces deux fleuves indissolublement liés, aujourd'hui partagés entre l'Irak,la Syrie, la Turquie et l'Iran, qu'est née l'une des plus anciennes civilisations, celle de la Mésopotamie antique.
Marcel Bazin nous guide à travers l'histoire plurimillénaire de cette région où s'est déroulée la Révolution néolithique, où sont apparues l'écriture et les premières cités-États, et où s'est formée une richeet complexe mosaïque ethnolinguistique et religieuse.
Tantôt en position de carrefour, tantôt en position de marge disputée entre voisins, ouverts à de nombreuses influences, les espaces arrosés par le Tigre et l'Euphrate ont connu des configurations politiques variées, au gré des fortes fluctuations dans la maîtrise de l'eau et les formes d'occupation du bassin. Le redécoupage territorial opéré à l'issue de la Première Guerre mondiale, tout comme la découverte du pétrole, ont aiguisé les convoitises autour de ces terres fragilisées et bouleversées par la succession des conflits et des revendications identitaires régionales.
Dans sa réflexion convoquant sa pratique du terrain,l'auteur interroge au long cours les capacités de reconstructionet de résilience de ce " croissant fertile " et de ces peuplesgrâce aux fleuves nourriciers.
La carte n'est pas le territoire. Œuvre de l'esprit, interprétation de l'espace, elle est restée longtemps l'apanage du pouvoir, l'expression des dominants, véhiculant des représentations partiales, douteuses ou orientées. Une mise en ordre qui fabrique parfois l'ordre bien réel de nos sociétés. Dressé dans les années 1970, ce constat critique bouleverse encore aujourd'hui la lecture des cartes.
Cet atlas s'inscrit dans ce mouvement intellectuel en plein essor : il se veut être un exercice de cartographie critique appliquée à un espace donné. Les auteurs, géographes spécialistes de la discipline, ont choisi la Guyane – mais leur méthode pourrait s'appliquer à n'importe quel " terrain " – parce qu'elle forme un espace singulier, une " île " méconnue, rebelle aux méthodes classiques de représentation (par l'immensité du massif amazonien, difficilement accessible). Région à forts enjeux politiques et économiques, ses cartes voient s'affronter des visions très différentes, des divergences de regards sur l'Histoire.
Cet ouvrage questionne des cartes existantes en procédant à une analyse virtuose de tous les grands problèmes de leur fabrique (confiner, délimiter, détecter, collecter, nommer) à leur usage (mesurer, planifier, révéler, figer, relier). Il traite aussi des thèmes cruciaux de cet espace en produisant pour ce faire des cartes originales sur les frontières, le littoral, la forêt, les circulations, l'orpaillage, la toponymie, la topographie, le foncier, l'urbanisme, les relations géopolitiques, la biodiversité... Tandis que les deux derniers chapitres " Imaginer, la Guyane par les cartes " et " Oublier, le blanc des cartes " réinterrogent la carte jusque dans la logique de ses suppositions ou de ses omissions.
En multipliant les points de vue, cet atlas fait émerger les co-vérités d'un territoire, divers, complexe à décrire, sans jamais pouvoir y arriver complètement, comme s'il y avait pour cette " île " et le monde en général une impossibilité, un " in-cartographiable " irréductible.
Plus de 80 contributeurs (géographes, cartographes, sociologues, historiens, anthropologues, archéologues, ethno-botanistes, linguistes, etc.) ont participé à cet ouvrage collectif coordonné par Matthieu Noucher et Laurent Polidori. Matthieu Noucher est chercheur au CNRS, UMR Passages, Bordeaux. Laurent Polidori est chercheur au CNRS, UMR Cesbio, Toulouse.
Liste des auteurs
Régine Alexandre • Waiso Michel Aloïké • Tasikale Alupki • Xavier Amelot • Edward Anthony • Nicolas Baghdadi • Françoise Bahoken • Pierre Baulain • Julien Béziat • Élisabeth Botrel • Stéphanie Bouillaguet • Aurélien Brusini • Cristèle Chevalier • Christine Chivallon • Gérard Collomb • Pascale Cornuel • Marion Comptour • Romain Cruse • Philippe Cuny • Jeanne Da Silveira • Damien Davy • Lucie Déjouhanet • Gutemberg de Vilhena Silva • Aurélie Dourdain • Guy Di Méo • Marie Fleury • Pierre-Michel Forget • Jérôme Fozzani • Pierre Gautreau • Antoine Gardel • Grégoire Gitton • Luis Alejandro Ávila Gómez • Sophie Gonzalez • Françoise Gourmelon • Stéphane Granger • Luc Greffier • Pierre Grenand • Juliette Guirado • Stéphane Guitet • Leïla Hamidi • Matthieu Hildebrand • Théo Jacob • Marquisar Jean-Jacques • Morgane Jolivet • Pierre Joubert • Patrick Lacaisse • Dennis Lamaison • Bettie Laplanche • Grégoire Le Campion • Isabelle Léglise • Clémence Léobal • François-Michel Le Tourneau • Sébastien Linarès • Serge Mam Lam Fouk • Marie Masson • Marie Mellac • Mickaël Mestre • Delphine Montagne • Vincent Morrachini • Valérie Morel • Jérôme Murienne • Thierry Nicolas • Matthieu Noucher • Guillaume Odonne • Aimawale Opoya • Marianne Palisse • Anne Péné-Annette • Frédéric Piantoni • Julie Pierson • Olivier Pissoat • Laurent Polidori • Monique Pouliquen • Jean-Yves Puyo • Stéphen Rostain • Boris Ruelle • Daniel Sabatier • Mara Sierra Jiménez • Cyrille Suss • François Taglioni • Marc-Alexandre Tareau • Christiane Taubira • Dénétèm Touam Bona • Julien Touroult • Pascal Tozzi • Moïse Tsayem Demaze.
Comité scientifique
Xavier Amelot, géographe, enseignant-chercheur à l'Université Bordeaux Montaigne.
Élisabeth Botrel, juriste en droit privé, enseignante-chercheure au Conservatoire national des arts et métiers, ESGT Le Mans.
Béatrice Collignon, géographe, enseignante-chercheure à l'Université Bordeaux Montaigne, directrice de l'UMR Passages.
Damien Davy, anthropologue, chercheur au CNRS et directeur de l'OHM Oyapock.
Stéphane Granger, géographe, professeur d'histoire-géographieau lycée Melkior-Garré de Cayenne.
Irène Hirt, géographe, enseignante-chercheure à l'Université de Genève.
Laurent Jégou, géographe cartographe, enseignant-chercheur à l'Université de Toulouse Jean Jaurès.
Pierre Joubert, géomaticien, responsable du Système d'Information du Parc amazonien de Guyane.
Thierry Nicolas, géographe, enseignant-chercheur à l'Université de Guyane.
Frédéric Piantoni, géographe, enseignant-chercheur à l'Université de Reims.
Philippe Rekacewicz, géographe cartographe, chargé de recherche, département d'anthropologie à l'Université d'Helsinki.
Stéphen Rostain, archéologue, chercheur au CNRS à l'ArchAm, Paris.
Production cartographique
L'Atlas critique de la Guyane remobilise des cartes existantes pour les commenter. Elles sont alors signalées par des encadrés ombrés et leur origine est explicitée. L'ouvrage propose également des cartes inédites. Sauf mention contraire, toutes les cartes et graphiques inédits ont été réalisés par l'équipe " Analyse et Représentation des Données " de l'UMR Passages : Olivier Pissoat, Grégoire Le Campion, Delphine Montagne et Julie Pierson. Quelques planches cartographiques originales ont également été produites par Cyrille Suss.
Direction artistique
La conception de la maquette et la mise en page ont été assurées par Grégoire Gitton.
Remerciements
Matthieu Noucher et Laurent Polidori remercient l'ensemble des auteurs pour leurs contributions, les membres du comité scientifique pour leurs relectures précieuses, les cartographes et géomaticiens de l'équipe pour leur enthousiasme et leur rigueur, le graphiste pour sa créativité et l'éditeur pour sa confiance.
Les soutiens du CNRS et de l'UMR Passages ont également été indispensables pour mener à bien ce projet éditorial. Celui-ci est aussi la preuve que des recherches ambitieuses peuvent être menées en dehors des sacro-saints appels à projet.
Enfin, un immense merci à tous ceux qui ont contribué de loin à cette aventure : Marie, Florence, Carlos, Caroline, Shadia, Marie-Bé, Hélène, Sylvie, Aurélie, Émile, Jules, Thomas...
La géographie doit s'affranchir de son statut de discipline subalterne, fragmentée en expertises techniques (cartographie, aménagement du territoire, architecture...) directement au service des puissances politiques, étatiques et économiques.
David Harvey développe ici une théorie de la production de l'espace au sein de laquelle la question spatiale est inséparable des enjeux et des luttes politiques, ainsi que de la reproduction des rapports de production capitalistes. On apprendra dans cet ouvrage comment les crises capitalistes s'incarnent physiquement dans les espaces qu'elles produisent.
Sa pensée s'inscrit dans la continuité des problématiques inaugurées par Henri Lefebvre, dont elle constitue tout à la fois l'actualisation et la systématisation au travers de la formulation d'une théorie du développement géographique inégal à l'ère de la mondialisation néolibérale.
On trouvera ici un cadre théorique à même de penser quelques-unes des questions posées par la mondialisation?: la dialectique du global et du local, l'intégration de la Chine aux mécanismes de la concurrence mondiale, l'écologie et les questions de justice environnementale, l'actualisation de l'analyse marxiste de la lutte de classe à échelle planétaire ou de l'impérialisme?
Ce livre est aussi une histoire de la géographie comme discipline, un diagnostic historique des contradictions constitutives de celle-ci?: tout à la fois instrument du pouvoir et productrice d'une connaissance du réel, dont une géographie populaire doit se réapproprier à des fins d'émancipation sociale.