« Dialoguer entre parents, ça permet d'ouvrir des voies, de réfléchir ensemble, ça nous a fait grandir ensemble. »
Vingt ans après la parution de Mon enfant est différent (Fayard, 2000), Marielle Lachenal donne à nouveau la parole à des parents d'enfants avec un handicap aujourd'hui jeunes adultes, ainsi qu'aux frères et soeurs. Sans édulcorer ni dramatiser, ils évoquent le fil de la vie, les relations avec les indispensables professionnels, avec les médecins, leur combat pour changer le regard que pose la société sur le handicap. Â
Ils racontent l'épuisement, la colère, mais aussi les joies, le respect et l'amour pour leurs enfants. Ils disent l'aide des amis et la solitude, la peur, les difficultés, et également la vie possible et la vie belle : comment, en affrontant la réalité, ils ont trouvé un sens à leur expérience.
Classés par thèmes, les échanges entre parents sont enrichis de ceux de chercheurs, de sociologues qui viennent souligner l'importance de ces témoignages. Les parents veulent expliquer, transmettre, faire comprendre mais surtout donner des pistes pour construire ensemble une société plus inclusive.
Médecin polonais, écrivain, initiateur de pédagogies innovantes et
architecte des droits de l'enfant, Janusz Korczak (1878-1942) a dédié
son existence aux enfants les plus pauvres, orphelins ou exclus de la
société. Il a fondé deux orphelinats et les a organisés en
républiques dotées d'un parlement, d'un tribunal et d'un journal,
donnant aux pensionnaires des responsabilités et une autonomie
auxquelles son roman Le Roi Mathias Ier, où un enfant roi défie les
conventions et veut le bonheur de tous, fait écho. Le personnage de
Mathias Ier est pensé comme le fil rouge de cet album, figure
onirique qui fait le lien entre tous les combats et les périodes de
l'existence de Korczak. Après une vie consacrée aux enfants, il finit
ses jours entouré des orphelins juifs du ghetto de Varsovie, qu'il
refuse d'abandonner à leur sort et accompagne pour leur dernier
voyage vers les chambres à gaz du camp d'extermination de Treblinka.
Le handicap et la folie inquiètent, dérangent et ne laissent personne indifférent ni peut-être indemne. C'est pourquoi, de tout temps, la littérature, la peinture, le théâtre, les mythes, la musique ont mis en évidence les réactions individuelles ou collectives qu'ils suscitent.
Au fil d'un voyage dans l'histoire, du paléolithique supérieur à nos jours, Gérard Bonnefon explore les représentations artistiques de vies ainsi blessées, du désarroi qu'elles génèrent et des formes de traitement social dont elles sont l'objet.
Il interroge l'impact de ces représentations sur le regard individuel et collectif. Prenant appui sur des exemples issus de la mythologie, d'oeuvres romanesques et picturales, du cinéma et du théâtre, il montre qu'une plus juste image de l'altérité est susceptible de nourrir le mouvement inclusif aujourd'hui à l'oeuvre.
Un guide pratique et parfaitement à jour pour répondre à toutes vos questions : Quelle scolarisation pour l'enfant ou l'adolescent ? Quelles formations professionnelles et quels statuts pour le travailleur ? Quelles structures d'hébergement ? Quelles obligations en termes d'accessibilité ? Quels droits et libertés pour la personne majeure protégée ?
Redonner confiance et autonomie aux personnes atteintes de troubles cognitifs, c'est possible.
AG&D a collaboré avec le professeur Cameron Camp pour développer une approche innovante qui se rencentre sur les capacités, les goûts et les motivations de l'individu pour que celui-ci redevienne acteur de sa vie.
Inspirées de la méthode Montessori, les activités présentées dans cet ouvrage abordent tous les domaines de la vie quotidienne : cuisine, jardinage, bricolage, lecture et écriture, vie en collectivité, activités sportives et artistiques, partage intergénérationnel... Chaque fiche donne la liste du matériel et des compétences indispensables pour la réussite de la personne et décrit le déroulé pas à pas.
Elle s'accompagne de conseils et d'idées complémentaires pour s'adapter aux différentes situations.
Un ouvrage inspirant pour tous les aidants, en milieu collectif ou à domicile, qui souhaitent faire vivre la maladie d'Alzheimer autrement.
Avec ces cent mots, pour une profession longtemps restée sans mots, Philippe Gaberan parle de pratiques éducatives, dans un langage simple, mais non simpliste. En analysant ce qui se trame entre Soi et l'Autre, entre l'éducateur et la personne accompagnée, il fait le lien entre les actes posés au quotidien et le sens que ceux-ci prennent au regard des objectifs éducatifs. Au-delà des définitions, ce dictionnaire jette un pont entre l'apparente banalité des gestes quotidiens et leur fondamentale répercussion sur le développement de l'être. Il n'est pas à laisser dans la bibliothèque mais à intégrer dans la trousse à outils que tout professionnel devrait avoir à porter de main, comme tout artisan qui se respecte. Car le métier d'éducateur relève d'un savoir faire dont la complexité n'est pas toujours bien perçue parce que souvent trop mal exprimée. Philippe Gaberan, éducateur spécialisé, formateur et chercheur en travail social à l'ADEA de Bourg-en-Bresse.
Dans cet ouvrage qui se lit comme un roman, Jacques Trémintin raconte le quotidien d'un référent de l'Aide sociale à l'enfance. Il embarque le lecteur dans sa voiture, au domicile des familles, dans son bureau, au collège, au tribunal pour enfants...
Avec gravité, empathie et humour, il rend compte de situations poignantes où se mêlent souffrances et violences, négligences et maltraitances, mais aussi parfois tendresse et émotion. Son propos, sans concession, n'hésite pas à écorcher son administration, tout en exposant tant ses propres réussites que ses échecs, ses fulgurances que ses hésitations, ses satisfactions que ses déceptions. Même si chaque accompagnement demeure singulier, il dessine, dans une logique de transmission de valeurs, de passage de relais à la jeune génération, les contours d'une fonction éducative qui, relevant de l'art de la relation d'aide, oblige à inventer et à innover.
« L'intérêt et la force des récits de Jacques Trémintin résident dans la pensée de l'agir éducatif. Le lecteur est invité à partager une posture éducative qui n'est pas seulement celle de l'auteur mais aussi celle de tout éducateur véritablement engagé dans le métier. Au plaisir de la lecture s'ajoute alors la sensation d'une plénitude liée au sentiment d'appartenir à une même corporation ; non pas au sens d'un groupe d'intérêts mais d'une communauté de savoirs. » Philippe Gaberan
Vous avez envie de profiter de vos congés pour vous engager, être solidaire et aider autour de vous, mais voilà , vous ne savez pas quoi faire. Encore moins par où commencer. Pas d'inquiétude. Cet ouvrage est pour vous.
Il existe en effet mille et une façons d'être solidaire aujourd'hui ; en partant à l'étranger, comme en restant chez soi ; que l'on veuille agir seul ou avec des amis, ou même en famille, avec des enfants ou des adolescents. Séjour humanitaire, congé solidaire, missions d'éco-volontariat, wwoofing, chantiers participatifs, accueil d'enfants à son domicile, accompagnement de personnes isolées, jusqu'au montage de son propre projet : les auteurs vous dévoilent peu à peu la palette de solutions qui s'offre à vous, vous interrogent sur vos motivations profondes et vous révèlent vos capacités, afin de vous aider à vous lancer.
Cette réflexion d'ensemble sur le travail de l'éducateur est devenue un ouvrage de référence pour tous ceux qui s'engagent auprès d'enfants ou d'adultes en difficulté. À partir d'un regard critique sur un demi-siècle d'éducation spécialisée, les auteurs relient dans une même perspective tradition et modernité, pour dresser un large panorama des pratiques éducatives.
Alors qu'aujourd'hui le terme générique de travail social ou d'intervention sociale a tendance à s'imposer, les auteurs réaffirment la pertinence de distinguer la place de l'éducation spécialisée et d'en définir les enjeux. Plus que jamais les compétences pour accompagner les personnes, enfants, adolescents ou adultes, dans le moindre des actes d'une vie quotidienne, requièrent des éducateurs formés, responsables, conscients de leur action. Maurice Capul et Michel Lemay leur offrent un outil de premier plan auquel ils peuvent recourir pour fonder leurs interventions. À partir d'une synthèse de l'apport des disciplines des sciences de l'homme qui nourrissent le corpus théorique nécessaire à l'exercice des métiers de l'éducation spécialisée, ils recensent l'ensemble des techniques pédagogiques ou soignantes forgées dans la proximité des personnes accompagnées. À la fois théoriciens et praticiens, les deux auteurs échappent à tout enfermement idéologique ou toute querelle de chapelle qui viendraient priver les professionnels d'un accès à des matériaux conceptuels ou des outils pratiques adaptés à leurs métiers. À l'heure où d'inutiles tensions entre champs disciplinaires ou pratiques éducatives et soignantes freinent l'entrée dans cette complexité, l'esprit d'ouverture dont font preuve les auteurs fait à la fois la force et l'originalité de cet ouvrage.
 « Une femme se penche sur son passé et voit au loin une petite fille brune avec des nattes relevées sur la tête et deux petits noeuds papillon blancs. C'est elle au début de sa vie, au cours d'une période de plusieurs années restées gravées en elle, à la fois très lointaines et très proches.
Le temps n'est pas passé.
Un dortoir triste et froid et la soirée au balcon à regarder et entendre les martinets ont en commun la reviviscence d'un chagrin intense.
C'était la guerre.
La peur.
La solitude.
La faim.
Le pire était l'absence de Papa, et surtout de Maman, où étaient-ils ?
Elle n'a pas maintenant, des décennies après, de vrais souvenirs organisés, mais seulement des séries d'images, toujours les mêmes, et des impressions plus que des émotions, comme si elle y était sans y être. La vieille dame regarde cet album de photos où elle se voit petite fille, comme la petite fille elle-même se regardait vivre une succession d'instants, sans les habiter. À l'intérieur du temps figé, elles regardent ensemble non pas une vie d'enfant mais une fiction. » Anne-Marie Merle-Béral
À partir d'un récit personnel et sensible, deux psychanalystes confrontés au grand âge portent un regard sur les processus psychiques mis en oeuvre par les personnes âgées écrivant sur leur enfance.
« Révéler l'humanité du môme derrière l'acte délictuel réprimé, voilà la quête permanente mais usante de tout éduc de la Protection judiciaire de la jeunesse. La dissonance cognitive m'a parfois paralysée devant l'inversion des valeurs de leurs discours dénués de remords. Je regrettai presque de leur trouver tant de circonstances atténuantes. Je claudiquai, luttant entre deux forces contraires, oscillant entre coeur et raison, foi et résignation. Et il suffisait alors parfois d'un sourire authentique, d'un rire tonitruant, de sanglots désespérés, d'excuses ou d'efforts sincères pour que je me mette à y croire à nouveau. J'expérimentai l'ambivalence, le tiraillement, le syndrome du professionnel secoué. Ce douloureux apprentissage intime et collectif de la désillusion permet paradoxalement à l'éducateur et à l'équipe de trouver l'équilibre dans un univers toujours sur le fil du rasoir. »
Dans ce récit écrit à la première personne, Sophie Moreau explore la dimension collective de la relation éducative dans un foyer de la PJJ. Elle porte un regard aigu sur les difficultés du travail en équipe, sur les illusions d'un accordage des visions éducatives selon le seul intérêt de l'enfant, sur la singularité de la place de la « femme-éducatrice » auprès de groupes d'adolescents essentiellement composés de garçons, sur les liens entre la délinquance et la psychiatrie pour des mômes aux parcours chaotiques, sur l'impact des vécus parentaux sur le devenir de ces mineurs... tout en proposant une réponse éducative « décalée » au quotidien.
Les conditions de vie et les valeurs qui prédominaient il y a soixante-dix ans sont inimaginables pour les générations nées dans la deuxième moitié du xxe siècle. Le rapport à la loi, à la rue, à l'autre sexe et les rapports entre adultes et enfants ont profondément changé. Le sujet âgé, lorsqu'il dit : « de mon temps », peut avoir le sentiment de vivre aujourd'hui dans un pays qui lui est étranger. C'est ce que cet ouvrage se propose d'illustrer sans prétendre être exhaustif.
Il est introduit par trois professionnelles du soin - Ariane Linck (infirmière), Charlotte Minaev (psychomotricienne) et Mirelle Trouilloud (psychologue clinicienne) - qui n'ont pas connu l'époque concernée. Des vignettes autobiographiques - apportées par Françoise Blaise-Kopp (psychologue clinicienne), Maryse Goubier (maître de conférences à l'université catholique de Lyon), Danielle Mandon (infirmière diplômée d'État), Robert Moyroud (chef d'entreprise), Cécile Pelosse (professeure de lettres classiques), Michel Pelosse (ingénieur) - illustrent et accompagnent la réflexion de l'auteur.
A contre-courant d'une pensée unique, qui réduit la question du sens d'une pratique à l'interrogation sur son utilité, l'auteur affirme que la relation éducative ne sert ni à guérir ni à ramener des individus dans la norme mais à les aider à surmonter l'injustice liée à leur différence et à trouver du sens à leur vie. C'est ce que l'auteur appelle passer du vivre à l'exister . Prenant appui sur l'expérience de terrain et sur cinq histoires de vie, l'ouvrage présente une relation éducative fondée sur l'engagement de l'éducateur autant que sur son savoir-faire professionnel. Il renoue avec les valeurs fondamentales du métier et tisse le lien entre l'éthique et la pratique.
Démocratie sanitaire, démocratie en santé, empowerment des malades : quels que soient les vocables utilisés, la participation des patients semble admise. D'objets de soins, ils seraient enfin reconnus par les institutions comme citoyens à part entière, sujets conscients, responsables et capables. Un tel consensus est à interroger.
L'histoire tumultueuse de la démocratie sanitaire est faite de conflits, de compromis, de victoires et d'échecs. Contrairement aux idées reçues, elle ne commence pas aux années sida. Dès le XIXe siècle les malades ont combattu pour être entendus. Ils se sont organisés et ont été actifs. Comment ont-ils contribué à impulser une dynamique démocratique ? Sous quelles formes se développe-t-elle actuellement ? Quelles sont les ambiguïtés des dispositifs institutionnels contemporains ?
Alors que nous avons célébré les 20 ans de la loi sur les droits des malades, les difficultés du passé aident à comprendre les tensions persistantes du présent. Par cette mise en perspective complétée par une enquête de terrain en milieu hospitalier, Lucile Sergent pose un regard neuf sur le rapport des citoyens au système de santé. Elle propose de nouvelles ressources et un outillage pour penser la participation des malades et les politiques mises en oeuvre.
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Les attentats islamistes qui se sont succédé en France depuis 2015 ont provoqué la sidération et accentué le sentiment d'insécurité de la population. Ils ont également changé le paysage du travail social qui doit désormais intégrer ce phénomène dans son périmètre.
De nouveaux postes de travailleurs sociaux, en prise directe avec le ministère de la Justice et le public placé sous-main de justice pour des faits de terrorisme, ont vu le jour.
Peu médiatisés, les éducateurs, ces travailleurs de l'ombre, jouent un rôle fondamental dans l'accompagnement des personnes condamnées, en attente de jugement, incarcérées ou non. Ils accomplissent leur mission dans un cadre très contraint mais aussi inédit : celui de la sûreté nationale.
L'auteure nous emmène en immersion au coeur de plusieurs situations éducatives dans un contexte de « radicalisation ». L'exploration critique de ces expériences permet de cerner les nombreux défis auxquels les travailleurs sociaux confrontés au « terrorisme » doivent faire face.
Sorte d'épopée clinique de survie d'une institution, cet ouvrage original, issu d'une recherche-action, apporte des éléments de compréhension nouveaux sur ce qui se passe lors d'un choc exceptionnel, et des pistes pour penser concrètement la résilience collective.
Dans cet établissement accueillant des personnes souffrant d'un handicap psychique, le temps arrêté pour laisser le virus s'éloigner a généré une vie émotionnelle intense, tant au niveau du personnel que des résidents. En témoignent les journaux de bord de membres de l'équipe éducative et des cadres, des aides techniques et administratives, les entretiens avec les personnes accueillis et les administrateurs et les séances de discussion réalisés alors, qui ont fait émerger une diversité des représentations et donné une dimension temporelle aux événements vécus.
La crise externe qu'a été la pandémie a eu ses répliques sous forme de crises institutionnelles entre les divers acteurs. En se rendant visibles, les conflits ont pu être abordés et discutés. Grâce à l'appui de la psychothérapie institutionnelle, ils ont ouvert un espace original de management et de gouvernance pour permettre aux personnes et à leur institution d'avancer dans la résolution des troubles psychiques et sociaux qui perturbent toute communauté humaine soumise à un choc majeur.
Le travail social est en pleine mutation. Les changements qui le traversent sont d'ordre structurel, organisationnel, managérial et, il ne faut pas l'oublier, doctrinal. Ils touchent ainsi l'esprit de l'intervention sociale.
Le décret du 6 mai 2017 est symptomatique de cette métamorphose. On y réaffirme avec force la vocation émancipatrice du travail social, on insiste sur la « participation » et sur « le développement des capacités des personnes à agir pour elles-mêmes et dans leur environnement ». En filigrane, le « changement social », tel qu'il est envisagé par le législateur, ne relève plus strictement d'interventions sur les publics mais bien d'interventions avec les publics. Ce point est essentiel car il remet en cause l'univocité du savoir susceptible d'irriguer les pratiques. Le législateur en est d'ailleurs conscient. Il incite désormais à croiser différents savoirs : les « savoirs universitaires en sciences sociales et humaines », les « savoirs pratiques et théoriques des professionnels du travail social », les « savoirs issus de l'expérience des personnes bénéficiant d'un accompagnement social ».
Ces changements touchent un point sensible : qu'en est-il de la professionnalisation et de l'expertise du travailleur social ? Face à ces bouleversements, des crispations identitaires peuvent se développer. Tendanciellement, celles-ci engagent la profession dans des mouvements plus ou moins aboutis de résistance visant parfois à préserver un passé-dépassé. Ce mécanisme de protection n'est pas la seule réponse.
La période pandémique a créé un grand vide dans nos liens aux autres, même les plus élémentaires. La situation est particulièrement aiguë pour les personnes âgées. Peurs, suspicions du virus, éloignement social, distanciation physique, absence de contacts ont aggravé sensiblement les situations d'isolement, de solitude ainsi que leur ressenti affectif.
Les liens entre les générations en ont aussi largement souffert. Grands-parents qu'ils soient hébergés en institutions (EHPAD) ou résidant à leur domicile, parents, petits-enfants ne savent plus trop comment retrouver les gestes et les marques d'un partage, d'une communion affective. Les professionnels du secteur, comme acteurs du quotidien mais également comme intermédiaires des familles dans l'impossibilité de voir leurs proches âgés, se trouvent au coeur de ces épreuves et de ces bouleversements. Comment peuvent-ils répondre, dans ce contexte anxiogène, à ce besoin accru d'être aimé et de partager, d'être reconnu et reçu par des proches ?
Amour et partage, ce thème révélateur de nos joies et de nos faiblesses, de nos attentes et de nos terreurs, est abordé par les auteurs à partir de leur expérience professionnelle et de leur vécu personnel.
Conçu comme une immersion dans la vie quotidienne d'un Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), cet ouvrage donne la parole aux résidents de ces structures. Ils y racontent la violence et la solidarité entre eux, les liens ambivalents aux travailleurs sociaux, leur besoin de « repos d'abord » et les attachements aux lieux.
Dans un contexte de politiques sociales en pleine mutation, qui privilégient l'accès direct au logement et remettent en cause l'hébergement social, Cédric Sadin-Cesbron, avec le concours de quatre résidents, documente la façon dont nombre d'entre eux « font comme chez eux » en CHRS, passant du statut d'hébergés à l'état d'habitants. Ainsi les injonctions à des temporalités de séjours « maîtrisées », en raison de la nature provisoire des places d'hébergement, génèrent des tensions entre tous les acteurs impliqués : pouvoirs publics financeurs, institution gestionnaire, travailleurs sociaux de terrain et, enfin, hébergés eux-mêmes.
Au-delà du simple constat, cet ouvrage propose une réflexion sur les politiques d'insertion, basées sur l'injonction à l'autonomie, telles qu'elles sont menées depuis les années 1980, et trace des pistes de travail pour repenser l'hébergement social sous le prisme de l'habitat, afin de le rendre à la fois plus efficient, digne et bientraitant.
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Les mots du contre-pouvoir vous propose une promenade dans la langue comme champ de bataille. Fruit d'une écriture collective, ce petit dictionnaire met en évidence, d'un terme à l'autre, les rouages répétitifs de la domination dans ses différentes dimensions. Nous l'avons voulu facile d'accès, joyeux et ludique : traversé d'exemples, de slogans et de citations, il rend aussi compte de la diversité et de la richesse des mouvements militants aujourd'hui.
Le métier de psychomotricien est une profession de santé réglementée, reconnue par un diplôme d'État depuis 1974. Dans cet ouvrage très complet, Catherine Potel la présente sous ses diverses formes, ses différents moyens d'action, sa diversité d'application et d'adaptation selon le contexte dans lequel elle s'exerce, ses évolutions aussi. Avec une grande clarté, elle expose les bases d'une psychomotricité en mouvement, devenue un partenaire important dans l'arsenal des réponses thérapeutiques et préventives.
La multiplicité des approches, la diversité des pratiques dans un champ clinique actuellement très élargi - éducation, rééducation, prévention, thérapies et psychothérapies - ainsi que les interventions aux différents âges de la vie (du nourrisson prématuré aux personnes âgées), font de la psychomotricité une discipline en plein essor. L'auteure montre comment le corps - vu dans ses différentes déclinaisons - y est considéré comme un « corps psychique » en relation, pivot central sans lequel, la construction identitaire du sujet ne peut se faire. Elle présente les concepts fondamentaux - le tonus, le corps dans l'espace et le temps, les fonctionnalités du corps, la construction d'une enveloppe et d'un intérieur - qui sont les bases du travail des psychomotriciens. Dans cette nouvelle édition, elle fait un bilan des avancées de ces dix dernières années, notamment dans le champ complexe des troubles du comportement, de l'anorexie mentale, du travail auprès des adolescents, enfin dans tous ces secteurs de médecines somatiques et sociales où la problématique du corps est centrale.
La destinée inédite de celle qui accompagne son écriture donne à ce livre une coloration particulière. Ainsi, entre la raison et le sensible, l'auteur aborde des questions cruciales, parmi lesquelles : les variations de la condition humaine, avec ses oscillations biologiques, culturelles ou situationnelles ; la norme, la fragilité et la dépendance ; le singulier et l'universel ; le contexte actuel avec ses errements, ses préjugés et ses normes ; les fragilités humaines et les formes de dépendance ; l'accompagnement parental et celui des professionnels ; les effets de la catégorisation et de la particularisation par la différence ; les effets de la hiérarchisation des vies et le sens du mouvement inclusif ; les phénomènes de violence et autres tumultes du monde ; les origines, le temps et le grand âge ; le fini et l'infini.
Face au handicap aux mille visages, Charles Gardou démontre que s'il est une possibilité de compréhension, elle se trouve sur le chemin de ceux qui en font l'expérience et de leurs proches qui, selon un itinéraire que nul ne peut faire à leur place, en éprouvent les résonances. Il révèle que ce savoir de l'intérieur, en première personne, cette « expertise par le dedans », informelle, existentielle, nourrit de manière irremplaçable les savoirs de l'extérieur, distanciés et formels. Il démontre que la connaissance ne peut s'exempter de cette intelligence insubstituable des choses de la vie, qui subvertit ce qui est gravé dans les livres, pour conduire au coeur réel du vécu quotidien.
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Les sages-femmes sont formées pour être spécialistes de l'accouchement eutocique, soit sans complication obstétricale. Or le fait que 80% des femmes en France ont un accouchement médicalement dirigé a généré de nombreuses mutations dans leur métier. Elles ont dû adapter leurs savoirs en fonction, d'une part, de leur statut (hospitalier ou libéral), d'autre part, de la protocolisation de leur exercice basé sur une conception normalisée du risque obstétrical.
Devant les effets de cette standardisation, elles sont nombreuses à revendiquer de meilleures conditions de travail et d'accouchement pour les futures mères. De leur côté, les femmes dénoncent les violences gynécologiques et obstétricales, demandent une humanisation et une diversification de l'offre de soin par la création notamment de maisons de naissance. Pourquoi ces attentes ne sont-elles pas entendues à leur juste valeur ?
Catherine Thomas apporte un éclairage anthropologique et historique sur l'évolution du métier de sage-femme pour mieux comprendre les conditions actuelles de la naissance. L'engagement et le savoir-faire de celles qui tentent de préserver leur identité professionnelle de « gardienne de l'eutocie », à qui cet ouvrage donne la parole, sont essentiels à la formation des nouvelles générations de sages-femmes.
Les Groupes d'entraide mutuelle (GEM) sont des associations loi 1901 et des lieux autogérés par des personnes souffrant de handicap psychique, ouverts 35 heures par semaine. En France, il en existe plus de 650 qui regroupent quelques 35 000 adhérents. Ils sont répartis de façon à peu près équilibrée sur l'ensemble du territoire à raison de un à dix GEM par département selon leur densité.
Introduits par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en grande vulnérabilité psychique, ils obéissent à un cahier des charges précis. Partant du principe que chaque personne est experte de sa maladie, les GEM reposent sur la philosophie du soutien par les pairs, rencontrant des difficultés similaires, grâce à une écoute, un partage d'expériences autour des troubles et du parcours de chacun. Ils sont ainsi des outils de lutte contre l'isolement, d'insertion dans la cité et de prévention de l'exclusion sociale. Stefan Jaffrin a parcouru plus d'une cinquantaine de départements pour explorer les GEM au jour le jour. Il présente leur fonctionnement, leurs forces et leurs faiblesses mais aussi leur diversité et leur lien avec d'autres dispositifs existant (club thérapeutique, accueil familial, clubhouses).